La loi du 16 février 1943 impose le service du travail obligatoire : 65 000 hommes de 20 à 22 ans sont envoyés de force en Allemagne. Parti de France le 13 mars 1943, dans le premier convoi de requis du STO, l'auteur revient sur son arrivée à Gleiwitz en Pologne. Les gares de Gleiwitz seront le théâtre, durant plus de deux ans, de son asservissement au Reich allemand. Durant les longs et rigoureux hivers polonais, plus de treize heures de travail par jour, les requis du STO, nourris de deux cents grammes de pain et équipés de chaussures et de vêtements de fortune, doivent dégager la neige omniprésente, casser et gratter la glace qui obstrue et endommage les aiguillages mais aussi effectuer les réparations après les bombardements. En permanence, l'auteur et ses compagnons d'infortune doivent se battre pour survivre, se méfier de la menace des SS qui rôdent partout, lutter contre la hantise des bombes, contre la peur de mourir à chaque instant, loin des leurs, dans un pays hostile et dans l'anonymat. En plus des privations, la déprime guette : les lettres et les colis se font rares, impossible de partager avec leurs proches, angoisses, inquiétudes, réalité : la censure veille. Heureusement, la solidarité s'installe dans les rangs et bientôt, une nouvelle filtre dans le camp Kulawik : les Russes arrivent ! Après un interminable périple à travers l'Europe, l'auteur reverra son village natal le 26 avril 1945.
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