Le progrès technique est-il indispensable au progrès humain ? Permettrait-il de trouver des solutions aux diverses crises que traverse sur l'Humanité et convient-il de réaliser tout ce qui est techniquement possible ? Ou bien, au contraire, est-il source d'aliénation pour producteurs, consommateurs et utilisateurs, cause majeure du gaspillage des ressources et porteur de risques démesurés ? Dans cet essai, Michelle van Weeren se distancie des représentations simplistes du progrès technique et explore une troisième voie : plutôt que de les considérer comme des monstres automates dotés d'une subjectivité angoissante ou comme des outils-objets neutres au service du développement de l'Humanité, elle propose de dépasser la dichotomie entre technophilie et technophobie pour envisager les techniques comme des entités hybrides. Si ces créatures indissociables du monde des humains résultent de choix politiques, elles sont également porteuses d'une logique propre et sont susceptibles d'influencer considérablement le monde commun que nous construisons. Au regard de la portée de cette influence, le plus souvent irréversible, il convient de faire entrer les choix techniques dans le débat démocratique. Cet essai est l'occasion d'explorer les déclinaisons possibles de cette démocratisation du progrès technique.
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