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Soraya marche dans les rues de Paris ; elle erre comme peuvent errer les gens qui ont tout perdu ou qui se sont perdus eux-mêmes. Elle n'a qu'un sac sur le dos et un vieux cahier qu'elle ne quitte pas. Elle a certainement eu une autre vie avant ; ses manières sont trop belles, son porte-monnaie trop plein. Alors quoi ? Qu'est-ce qui la pousse à vivre dehors, à écumer les chambres d'hôtel minables, à suivre cet homme étrange qui parle aux morts ?
Et pourquoi ce vieux cahier qu'elle ouvre dès qu'elle le peut et qui semble être le seul à pouvoir l'apaiser ? Qui est donc cette Célestine qui a traversé les océans pour arriver à Paris durant l'hiver 1788, alors que le froid sévit et que la Révolution française se prépare ?
J’aurais voulu adorer ce livre, car les deux histoires profondes que l’autrice nous raconte ont tout pour nous passionner. Or quelque chose m’a manqué.
Mariejosé Alie choisit pour ce roman de raconter en parallèle la vie de Soraya, femme en errance, très mal dans sa vie, en fuite de quelque chose ou de quelqu’un, et celle de son aïeule Célestine, jeune fille venue de La Réunion avec son père et sa nourrice pour s’installer à Paris en plein prémices de la révolution.
On navigue donc de la vie de l’une à celle de l’autre. Un vieux carnet rédigé par Célestine sert de support et donc de lien et l’autrice a intelligemment utilisé une autre police d’écriture pour l’histoire de Célestine.
Le sujet m’a d’abord passionné en lisant la quatrième de couverture, j’ai imaginé beaucoup plus de corrélations, de causes à effets, de répercussions psychologiques entre une femme et sa descendante. Mais je ne rentrais pas suffisamment dans l’histoire de Soraya, je souhaitais ardemment comprendre pourquoi cette femme chez qui l’on soupçonne vite une belle éducation, un niveau de vie important, s’est retrouvée perdue et livrée à elle-même, à la recherche désespérée de quelque chose (mais quoi) et engagée dans une course contre la montre, mais pour quelle raison.
J’ai d’abord pensé que l’autrice ficelait son intrigue de façon à faire cramer les méninges de ses lecteurs, mais je me suis fatiguée et lassée à élaborer des scénarios, car on me donnait trop peu de pistes.
Les aventures de Célestine par contre ressemblent plus à une saga familiale et j’étais plus tenue en haleine dans cette portion de vie colorée !
La plume de Marijosé Alie est splendide, forte et poétique.
Mon avis est donc partagé, les thèmes passionnants abordés de la femme, de ses choix et des conséquences de ceux-ci, de sa condition à travers les siècles, du racisme et de ses droits, de la violence des conflits humains au nom d’une liberté auraient mérité peut-être un liant plus clair entre les deux histoires.
Merci aux éditions Hervé Chopin et à lecteurs.com pour le don de ce livre !
Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du roman Une semaine et un jour qui m'a été gracieusement envoyé par les éditions Hervé Chopin. Je les remercie infiniment pour leur confiance.
Je ne fais pas y aller par quatre chemins et me montrer honnête d'emblée de jeu : je m'attendais à ce que ce roman soit un véritable coup de foudre. En effet, en lisant le résumé de ce livre, j'escomptais une intrigue renversante nous dressant le portrait bouleversant de deux femmes séparées par un fossé historique mais qui se retrouvent dans la sincérité et l'ardeur de leurs cœurs battants à l'unisson sous le poids d'un mystérieux et insondable chagrin dont la nature nous serait révélée au cours du récit.
C'est à tout le moins ainsi que l'on m'avait vendu ce roman et je m'y étais donc plongée la tête la première dès que je l'avais reçu. Et si effectivement, le corps de l'ouvrage correspond à ce que je viens de vous décrire, ce n'est cependant pas comme cela que je l'ai ressenti. Pour être franche avec vous, je suis restée en surface de ce livre pendant l'essentiel de ma lecture. J'avais beau plus ou moins comprendre les messages que l'autrice souhaitait me faire passer et effleurer du doigt les émotions qu'elle désirait que j'éprouve au fur et à mesure que les tourments des vies de Céleste et Soraya m'étaient dévoilés, j'étais purement et simplement incapable de me sentir impliquée dans leur quête d'émancipation et d'amour sans entraves pour l'une et de reconstruction pleine et entière du cœur et de l'âme pour l'autre.
C'est comme si une barrière, une glace sans tain me séparait des divers personnages et m'empêchait de véritablement percevoir leurs couleurs, leurs aspirations, leur chagrin et leur être intrinsèque entre autres choses. En tout cas, c'est là la très désagréable impression que j'ai eu tout du long : celle d'être simple spectatrice d'un vaste théâtre, d'un chaos colossal au sein duquel je n'avais pas le moindre petit rôle ni une quelconque influence ou importance. Or, nous serons tous d'accord pour dire qu'un livre ne peut pas vivre sans son lecteur, auquel cas il reste à tout jamais figé dans une certaine torpeur sans que notre mémoire tienne bien longtemps rigueur ne serait-ce que de son existence.
Très sincèrement, cela m'embête fortement d'émettre une chronique aussi négative et brouillonne sur ce livre, car d'une part, je ne suis pas un être dénué de sensibilité et j'aurais de tout cœur souhaité que le sort de Céleste, Soraya, Denis, Rama, Olga et tous les autres m'importe plus que cela, je vous le dis sans mentir. D'autre part, la plume de Marijosé Alie, que j'ai découverte ici, a été à mes yeux une authentique révélation : virevoltante, lumineuse même dans la plus poisseuse des noirceurs humaines, absolument exquise en tout point, je regrette qu'à mon sens, la puissance rayonnante de la forme ne s'accorde résolument pas à la faible intensité et résonance qu'a eu de mon côté le fond ici.
Pour conclure, il m'a définitivement manqué bien plus qu'un bénin "petit quelque chose" pour qu'Une semaine et un jour soit l'épopée transcendante que j'escomptais vivre. Je réalise que j'attendais sûrement trop de ce livre, voire radicalement autre chose, mais ce qui est certain, c'est que je n'ai pas été transportée ou ébranlée comme je l'aurais voulu par cette lecture. Je ressors extrêmement frustrée, déçue, honteuse, avec la sensation démangeant d'être passé à côté de quelque chose et un goût fort amer d'inachevé et de confusion aux lèvres. Néanmoins, je ne baisse pas les bras : il me reste en effet Le convoi de Marijosé Alie à lire et, au vu de l'écriture enchanteresse de cette dernière, je compte bien lui laisser une seconde chance !
Soraya marche dans les rues de Paris ; elle erre comme peuvent errer les gens qui ont tout perdu
ou qui se sont perdus eux-mêmes. Elle n'a qu'un sac sur le dos et un vieux cahier qu'elle ne quitte pas. Elle a certainement eu une autre vie avant ; ses manières sont trop belles, son porte-monnaie trop plein. Alors quoi ? Qu'est-ce qui la pousse à vivre dehors, à écumer les chambres d'hôtel minables, à suivre cet homme étrange qui parle aux morts ?
Et pourquoi ce vieux cahier qu'elle ouvre dès qu'elle le peut et qui semble être le seul à pouvoir l'apaiser ? Qui est donc cette Célestine qui a traversé les océans pour arriver à Paris durant l'hiver 1788, alors que le froid sévit et que la Révolution française se prépare ?
Ce roman met à l'honneur 2 femmes à 2 époques bien différentes : les prémices de la Révolution française et l'autre maintenant. Mais elles parcourent leurs errances dans les mêmes rues parisiennes. L'auteur a pris soin de changer la police selon l'héroïne et cela permet une plus grande clarté dans ce roman.
Soraya, qui vit au 21è siècle erre telle une âme en peine mais je n'ai pas compris ce qu'elle cherchait réellement...
Céleste est une jeune fille de bonne famille dont le père notaire participe aux évènements politiques pré révolutionnaires.
J'ai plus aimé la partie de la vie de Céleste que celle de Soraya, qui pour moi reste très décousue. Je n'ai pas adhéré au style de ce roman, à sa construction, au personnage de Soraya et de sa "démence": pourquoi tant d'hôtels, pourquoi une telle fuite, qui est cet homme au chapeau noir?
Bref, malgré une plume bien faite, je n'ai pas adhéré à ce roman...
Deux femmes à presque 300 ans d'intervalle à Paris, Marie-Célestine dite Céleste, 15 ans en 1789 et Soraya en 2015, reliées par le journal écrit par la première, grande aïeule de la seconde qui le lit avec avidité. Paris dans lequel vit Céleste est en proie aux violences de la révolution et celui de Soraya en proie aux violences d'un islamisme meurtrier. Elles sont non seulement liées par les liens du sang, par la violence de l'environnement mais aussi par le destin tragique que chacune subira.
On passe de Céleste à Soraya à chaque chapitre ce qui accentue ce lien, le parallèle de leur destin; cette alternance maintient un certain suspense sur le devenir des deux femmes.
L'évolution de Céleste, arrivée des Antilles avec son père, pour soit-disant guérir une maladie qui lui interdit de se mettre au soleil, est intéressante car on la voit progressivement passer de l'état de jeune fille à celui de jeune femme avec les convulsions de la Révolution française en arrière-plan, la problématique de l'esclavagisme et de la place des femmes dans la Révolution avec la célèbre figure d'Olympe de Gouges. Celle de Soraya l'est beaucoup moins ; elle erre dans Paris, d'hôtel miteux en rencontres improbables avec des êtres cabossés par la vie comme elle mais qui lui offre quelques moments d'humanité; certains personnages apparaissent sur quelques pages puis disparaissent sans que l'on sache vraiment ce qui les relie à Soraya. Elle est sous l'emprise d'une douleur physique et morale que seule la lecture du journal Céleste apaise un peu. On ne découvre que dans les toutes dernières pages ce qui la détruit, trop tard pour s'attacher à elle même si le drame qui l'a frappée prend aux tripes.
Ma note : 3,5/5
Un avis mitigé dans l'ensemble mais une lecture intéressante sur certains points sans être inoubliable. Le livre repose sur une double narration, entre Soraya errant seule dans les rues de Paris en 2015 et Célestine une jeune fille de 15 ans qui entreprend un long voyage par bateau avec son père et sa nourrice pour rejoindre la France en 1788.
Le lien entre ces deux narrations est le journal intime tenu par Célestine au cours de son périple entre les Antilles et Paris et que Soraya a en sa possession. Célestine est l'aïeule de Soraya. Toutefois ce lien est peu développé dans le livre et nous avons finalement deux histoires parallèles liées par un mince fil. La partie consacrée à Célestine permet de se plonger dans l'histoire pré-révolution française avec une jeune fille aisée puisqu'elle rejoint l'hôtel parisien particulier de sa famille. L'écriture est fluide, le lecteur suit avec intérêt les aventures de la jeune fille avec des thèmes forts comme l'esclavage. On est dans le romanesque.
D'un autre côté, la partie consacrée à Soraya est bien différente avec un personnage moins lisible et plus mystérieux. Qui est Soraya ? Pourquoi erre-t-elle au milieu des SDF, des marginaux ou des migrants ? Cette deuxième narration casse avec la première et c'est sans doute aussi le but de l'auteure.
Ce livre est assez paradoxal, autant l'histoire de Célestine donne droit à une lecture romanesque et fluide, autant celle de Soraya est plus saccadée et le lecteur cherche comment comprendre le personnage avec toutefois un pic émotionnel très fort lorsqu'on comprend les raisons de cette errance.
Au final, Une lecture assez inégale avec des moments forts, d'autres plus brouillons et confus. Il m'a manqué quelques ingrédients pour basculer udans le remarquable.
Deux femmes liées par la violence de leur destin.
Soraya. 2015. En fuite d'on ne sait quoi, elle erre dans Paris, de squats en hôtels miteux, côtoyant des SDF, des migrants, des marginaux, alors qu'il est évident qu'elle vient d'un milieu social favorisé. Elle se réfugie dans la lecture d'un journal intime tenue par une jeune fille de 15 ans , son aïeule ...
... Célestine. Hiver 1788 – printemps 1789. Elle quitte la plantation antillaise de ses parents pour leur hôtel particulier parisien, juste accompagnée de son père et de l'esclave qui l'a élevée, désormais affranchie puisque sur le sol métropolitain, l'esclavage est interdit ( contrairement aux territoires coloniaux ). Elle aussi fait des rencontres hors de sa classe sociale qui lui font découvrir la vie, la vraie vie, celle du peuple, à la veille de la Révolution française dont on sent monter l'éclatement.
Si les histoires s'enchâssent habilement, au gré des lectures de Soraya, autant les passages consacrés à cette dernière sont empreints de mystère, autant ceux dédiés à Célestine sont limpides. C'est là que tout le talent de conteuse de l'auteure se ressent. Je me suis régalée à découvrir le Paris pré-révolutionnaire à travers le regard et le ressenti de cette jeune fille intelligente et passionnée qui à la fois acquiert une conscience politique et tombe amoureuse d'un être qui ne lui est pas destiné. Lorsqu'on découvre pourquoi Célestine est partie précipitamment avec son père des Antilles, l'émotion est très vive et très bien amenée par la plume ciselée et soignée de Marijosé Alie.
J'ai un peu moins accroché avec Soraya. Sans doute parce que les indices qui auraient pu éclairer sur sa fuite et son mal être sont trop épars ou trop faibles. A force, je me suis moins intéressée à son parcours, attendant que Célestine revienne en avant. Il aurait juste suffi de quelques mots de plus, arrivés plus tôt dans le récit. D'autant plus qu'une fois les explications dévoilées à la toute fin, le choc est fort, l'empathie immédiate.
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