Pierre est le dernier d'une lignée de Français d'Egypte ayant vécu trois générations dans ce pays en participant à son développement, comme il le souligne. Souvent interpellé sur cette immersion et sur son identité, il évoque ici son itinéraire aux côtés d'enseignants et de camarades très cosmopolites. Il décrit la vie d'un jeune chrétien côtoyant les musulmans dans un environnement humain et culturel attachant et ouvert, dans le Caire des années 50. Il était alors immergé dans la culture égyptienne. La Guerre du Canal de 1956 arrête brutalement cette immersion et le projette peu après dans une autre guerre en Algérie. Lui qui était habitué au dialogue et à l'échange, et espérait cela avec des Algériens, découvre des séquelles de colonisations navrantes, verrouillant cet espoir. Des années plus tard, il revient en égypte. Il découvre le quotidien difficile pour les égyptiens, la quasi-disparition des Européens qui avaient vécu paisiblement à leurs côtés et le caractère superficiel du tourisme. Un témoignage juste et intéressant sur les années 50 en pays du Machrek et du Maghreb, qui a le mérite d'aborder avec lucidité la question de la présence française et chrétienne dans un environnement arabo-musulman. Au-delà du récit, on trouvera dans ces pages une réflexion sur l'identité des Français nés à l'étranger et restés français.
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