L'élan amoureux et le couple sous toutes leurs facettes, avec 5 premiers romans à découvrir
"Dans le miroir de la salle de bains, elle se dévisage, et se voit telle que les amis d'Étienne vont la voir : une fille fade et gauche, une fille qu'il a choisie parce qu'elle ne risque pas de lui faire de l'ombre." Un soir de canicule, en août à Paris, deux couples se rejoignent pour dîner. La soirée aura lieu chez Étienne. Claudia, sa compagne, d'une timidité maladive, a cuisiné toute la journée pour masquer son appréhension. Johar et Rémi, leurs invités, n'ont pas l'esprit tranquille non plus. Autour de la table, les uns nourrissent des intentions cachées tandis que les autres font tout pour garder leurs secrets. L'odeur épicée d'un curry, une veste qui glisse d'un fauteuil, il suffit d'un rien pour que tout bascule.
Avec ce huis-clos renversant, Cécile Tlili interroge la place des femmes dans la société et tisse, avec délicatesse, une ode à l'émancipation et à la liberté.
Un simple dîner a reçu le Prix Littéraire Gisèle Halimi 2023
L'élan amoureux et le couple sous toutes leurs facettes, avec 5 premiers romans à découvrir
Canicule sur Paris. Mais toute la journée Claudia a cuisiné, fleurs de courgette farcies, curry, mousse au chocolat, le repas d'une parfaite femme d'intérieur qui veut plaire à son brillant avocat de mari, Étienne.
Car ce soir Étienne a invité Denis, son ami de fac, et l'épouse de ce dernier, Johar. Oh, pas seulement pour le plaisir de se revoir, non, ce serait trop commun. Mais bien parce que Étienne a besoin de Johar pour évoluer dans son métier.
Enfin, c'est ce qui est sous-jacent et qui fait que chacun fait de son mieux, de son impossible même, pour être présent autour de la table.
Johar déteste ce genre de dîner, et ne se prive pas pour arriver très en retard. Il faut dire qu'elle a une excellente raison pour cela, une bonne nouvelle à apprendre à tous, à son mari en premier, une future mirobolante promotion, celle qu'elle attend depuis si longtemps.
Denis est là, il doit bien cela à Étienne, lui qui le couvre lorsque depuis des mois il voit Manon, la douce et amoureuse Manon, qui lui rend la vie si belle.
Claudia, timide, effacée, timorée presque, s'abrite derrière Étienne et surtout dans sa cuisine, là où personne ne va venir la chercher. Claudia qui rêve de faire un enfant avec son mari, espérant que cela puisse ralummer l'étincelle disparue depuis longtemps dans ce couple si disparate.
Et Étienne, le bel homme au physique d'acteur, au brillant poste d'avocat, en bon fils de son père, qui cherche à redorer un blason un peu terni auprès de ses collègues en apportant de nouveaux clients au cabinet. Étienne marié par nécessité, qui a envie d'être père parce que c'est ce que font les couples installés et que ça irait bien avec l'image de la famille qu'il veut donner.
Apéritif, repas, cigarettes sur le balcon, détours par la cuisine pour se réfugier loin des discussions, chacun a sa manière entre et sort de ce groupe dans lequel il ne trouve pas sa place. Jusqu'au moment où tout explose.
Car comment peut-on vivre des vies qui ne vous apportent rien, courir après des ambitions qui vous détruisent, laisser de côté la lumière qui vous apaise, comment continuer si tout ça ne sert à rien.
J'ai vraiment aimé suivre ces quatre personnages, leurs vies, leurs ombres et lumières, leurs inquiétudes et leurs questionnements, la façon dont chacun tente de s'adapter à l'autre, avec parfois au fond de soi l'envie de fuir, d'être ailleurs, autre, de tout recommencer.
Le style, le rythme, les situations m'ont semblé tout à fait adaptés à l'intrigue intime qui se déroule sous nos yeux.
Un huis clos où l'on va découvrir quatre personnages collègues et amis a la limite du point de rupture, hypocrisies, joute verbales piquantes, complexes, relations amoureuses, au court du diner des tensions, des révélations. Un repas qui nous conduit a des discordes, une analyse de notre société, des conditions de la femme et une profonde psychologie.
Diner, Emancipation, Liberté, Société, Amitié , Secrets.
"Jamais elle ne se montre hésitante. Elle s’est stupidement laissé perturber par les appels de sa mère, qui a décidément bien choisi son jour pour prendre des nouvelles de sa fille. Elle a été déconcertée par l’insistance de Rémi, par cette intonation acide qu’il n’a habituellement jamais avec elle. Elle a mis en péril le job de sa vie pour une histoire de fleurs de courgette qui allaient refroidir."
"De son pied posé sur la jardinière, elle manque de renverser le verre qu’elle a calé entre deux brins de lavande. Rien que pour cette liberté de pouvoir s’échapper à tout instant avec un alibi incontestable, elle se dit que cela vaut la peine de se calciner les poumons. C’est peut-être le seul trait d’union entre l’adolescente qu’elle a été et la femme qu’elle est devenue, la cigarette. La seule rayure laissée apparente sous la couche de vernis dont elle a recouvert sa vie."
Dans ce « simple dîner », j’ai trouvé les personnages peu sympathiques, caricaturaux et sans nuances : le manipulateur qui a choisi sa compagne docile et transparente pour qu’elle ne se rebelle pas et ne lui fasse pas d’ombre, la dite-timidissime compagne qui rougit comme elle respire, la businesswoman issue de l'immigration qui donne tout à sa carrière et rien à son couple, l’ami-pauvre-chonchon qui s’estime délaissé par sa régulière et a pour maîtresse cachée une toute jeune collègue douce et attentive...
La domination masculine est omniprésente, les revendications féministes aussi, la réponse au sexisme est la fuite, que ce soit devant une promotion ou devant la discussion.
Sans me prendre pour une Miss Marple bis, il me semble que les intentions cachées annoncées en 4e de couverture se voient comme le nez au milieu de la figure.
Certes, la lecture se fait sans accroc, probablement grâce à un style qui « coule » (aucun risque de remonter trois lignes en arrière pour vérifier si on a bien compris) et le décor est posé avec précision, on s’y croirait ; on peut également trouver une réflexion sur l’époque et la place du travail dans le couple, ce qu’est l’amitié et comment un peu de lucidité suffit à la foudroyer.
Pour autant, une analyse un poil plus subtile eut été bienvenue et au final, que de clichés, que de longueurs !
Merci à l’équipe des 68 1ères fois pour ce livre, lu dans l'aventure des livres voyageurs.
Sélection 68premièresfois.
Nous sommes invité à un dîner, un simple dîner, pas sûr que cela soit simple de préparer et de vivre ce fameux dîner. Nous sommes comme invitée pour ce dîner et j'ai apprécié ce texte, sorte de pièces de théâtre et au fils des pages nous allons en apprendre sur les protagonistes de ce dîner. Deux couples d'amis (amis ??) vont se retrouver autour de la table mais chacun a ses ressentis.
A travers ses personnages l'auteure nous parle de sujets délicats, les relations de couple, la place de chacun dans le couple, dans la société. Ce texte est une sacrée critique sociale, un miroir de notre époque.
Ce texte a reçu le prix Gisèle Halimi 2023 qui récompense "une oeuvre dont l'héroïne incarne le courage et la force des femmes pour conquérir leur liberté et la garder".
Claudia, Etienne Johar, Rémi, chacun apporte ses ressentis, ses frustrations, ses ambitions lors de ce dîner et cela pourrait mal se passer avant le dessert !!
Un dîner simple, quoique et attention à vos prochaines invitations de diner entre amis.
Une table, deux couples, et combien de possibilités pour qu’un simple dîner vire au naufrage ? Lorsqu’en ouvrant le roman de Cécile Tlili on découvre Claudia dans sa cuisine, rouge, échevelée, en pleine crise d’angoisse dans les vapeurs d’un curry dont Etienne, son mari, lui a signifié qu’il n’était pas une bonne idée, on sait déjà que cette soirée aura quelque chose d’indigeste, ne serait-ce que le ton employé par cet homme pour intimer à son épouse d’aller prendre une douche avant l’arrivée de leurs invités. C’est qu’il y tient Etienne à cette rencontre avec Johar et Remi, ses vieux amis de l’époque étudiante qui impressionnent tant Claudia, il en attend beaucoup, peut-être trop. Or, en réalité, ce « simple dîner » organisé avec trop de soin n’est qu’une auberge espagnole où chacun s’assiéra apportant avec lui sa propre part de préoccupations ou d’espérances, ses vieilles rancœurs recuites, ses certitudes indigestes et ses fruits défendus.
Je me suis régalée à la lecture de ce premier roman de Cécile Tlili mené de main de maître de bout en bout. Avec un art consommé de la mise en scène-- qui n’est pas sans évoquer de très belles références théâtrales comme Cuisine et dépendance ou Le dieu du carnage--, elle nous mitonne aux petits oignons une ambiance de cocotte-minute sur le point d’exploser, sélectionnant avec soin ses ingrédients pour un drame annoncé. Tout y est parfaitement dosé et subtile et c’est avec plaisir et aisance que l’on pénètre l’univers mental de chacun des convives, suivant le cheminement de ses pensées autour d’une table devenue scène où se jouent quatre avenirs. On la quitte avec regret après avoir goûté le bonheur d’une histoire bien charpentée, de personnages incarnés et d’une langue pleine de saveurs, en se disant que ce Simple dîner laisse derrière lui un petit goût de « revenez-y » de très bon augure pour un premier roman.
Elles m’intriguaient, ces jambes dans l’escalier. Des billets enthousiastes, et je me décide à lire ce roman de la RL 2023.
J’ai aimé ce dîner dans un appartement cossu mais dont on découvre l’envers du décor petit à petit.
J’ai aimé Claudia la discrète et j’ai eu de la peine pour elle.
J’ai aimé Johar et sa remise en question, ses souvenirs de Tunisie enfant.
J’ai eu plus de mal avec Rémi, qui m’a paru bien fade, mais sans doute est-ce fait exprès.
J’ai détesté Etienne et son assurance inébranlable.
J’ai aimé les leitmotivs : les personnages qui tour à tour perdent l’équilibre, les personnages qui serrent le bras des autres, le balcon comme refuge.
J’ai aimé ce dîner qui va tout changer pour chacun d’une façon différente.
L’image que je retiendrai :
Celle du curry de poulet qu’a préparé Claudia pendant des heures et qu’elle ne mangera pas.
https://alexmotamots.fr/un-simple-diner-cecile-tlili/
Etienne, avocat ambitieux, invite un couple d'amis à manger.
C'est sa femme Claudia, kinésithérapeute timide et discrète, qui prépare le repas.
Rémi, son ami est professeur.
Johar, sa femme réussit une brillante carrière.
Un simple dîner ?
Pas vraiment.
Entre les intentions cachées, les tracas personnels, aucun des quatre n'a envie d'être là.
Et ce sera peut -être un dîner qui déterminera leur vie.
Un huis-clos bien pensé.
Chaque personnage a sa part.
Une fine analyse des personnalités et des situations.
Quatre personnages, quatre entités particulières.
Si, comme tout huis-clos, c'est parfois un peu étouffant, c''est une bonne analyse sociétale, bien écrite et agréable à lire.
C’est à « Un simple dîner » que nous convie Cécile Tlili, avec ce premier roman paru aux éditions Calmann Levy. Un dîner presque parfait, du moins en apparence, car, derrière les convenances, les convives se révèlent : des objectifs professionnels cachés, des secrets que l’on cherche à préserver, et tout cela va peu à peu se révéler tout au long du diner… C’est ce qu’on appelle mettre les pieds dans le plat !
Etienne, séduisant et riche avocat aux dents qui rayent le parquet, a convié un couple d’amis de longue date à partager un repas chez lui, boulevard Raspail, en plein mois d’août.
Et c’est bien entendu sa douce femme Claudia qui se colle aux fourneaux pendant des heures pour concocter des mets à la hauteur de l’événement. Kinésithérapeute d’une timidité maladive, elle n’a vu qu’une fois les amis de son mari, fuyant les soirées et autres sorties. Inutile de préciser à quel point elle appréhende ce diner.
Quant aux invités, Johar, ingénieure qui a réussi à gravir les échelons et son mari Rémi, professeur, c’est avec une mauvaise grâce certaine qu’ils se sont retrouvés là…
21 heures bien sonnées, le bal des faux-culs peut commencer ! Ce « dîner d’amis » va vite virer en cauchemar… Ça ne sera pas une soirée comme les autres pour chacun des intervenants, leur vie étant sur le point de prendre un tournant décisif.
Du cinéma au théâtre (« Un air de famille », « Le Prénom », « Repas des fauves » ou encore plus récemment « Le jeu »), les agapes qui tournent en eau de boudin sont une spécialité bien française que Cécile Tlili parvient pourtant à renouveler avec son premier roman.
Ce roman va certes mettre en jeu le bouleversement, à travers un diner, de l’existence de quatre personnes, mais en nous le faisant essentiellement vivre de l’intérieur. Tout en subtilité, elle déroule le ressenti de chacun, ce que les protagonistes cachent, la façade qu’ils présentent aux autres, leurs compromissions. La narration omnisciente permet une place de choix pour le lecteur dans ce jeu de dupes.
Il y a des objectifs professionnels cachés, des secrets que l’on cherche à préserver, et tout cela va peu à peu se révéler à l’occasion d’une série d’incidents et de rencontres entre les personnages. Des rencontres parfois inattendues, et les vrais liens, qui ne sont pas forcément ceux que l’on croit, volent en éclats.
Entre humour et noirceur, l’accent est mis surtout sur les deux femmes (le moins que l’on puisse dire c’est que les hommes n’ont pas le beau rôle dans ce récit), qui vont jouer la carte sororité. Cécile Tlili interroge la place des femmes dans la société, le poids des obligations, des conventions. Et l’on apprécie d’autant la fin de ce repas, avec en guise de dessert une ode à l’émancipation.
Un premier roman réussi. Cécile Tlili impressionne grâce à sa plume toute en retenue, sans esbroufe. Il lui suffit de si peu pour dire l’essentiel. Dans ce huis clos étouffant où aucun détail, aucun regard n’est anodin, elle interroge la place des femmes dans la société, face notamment au poids des obligations et de la vie, et tisse, avec délicatesse, une ode à l’émancipation et à la liberté.
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Merci pour ce commentaire Magali, on a nous aussi envie de goûter à la cuisine de Claudia et on espère que les déceptions ne seront pas trop grandes autour de la table . C’est un roman qui sera dans ma PAL . Prenez soin de vous