Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Canicule sur Paris. Mais toute la journée Claudia a cuisiné, fleurs de courgette farcies, curry, mousse au chocolat, le repas d'une parfaite femme d'intérieur qui veut plaire à son brillant avocat de mari, Étienne.
Car ce soir Étienne a invité Denis, son ami de fac, et l'épouse de ce dernier, Johar. Oh, pas seulement pour le plaisir de se revoir, non, ce serait trop commun. Mais bien parce que Étienne a besoin de Johar pour évoluer dans son métier.
Enfin, c'est ce qui est sous-jacent et qui fait que chacun fait de son mieux, de son impossible même, pour être présent autour de la table.
Johar déteste ce genre de dîner, et ne se prive pas pour arriver très en retard. Il faut dire qu'elle a une excellente raison pour cela, une bonne nouvelle à apprendre à tous, à son mari en premier, une future mirobolante promotion, celle qu'elle attend depuis si longtemps.
Denis est là, il doit bien cela à Étienne, lui qui le couvre lorsque depuis des mois il voit Manon, la douce et amoureuse Manon, qui lui rend la vie si belle.
Claudia, timide, effacée, timorée presque, s'abrite derrière Étienne et surtout dans sa cuisine, là où personne ne va venir la chercher. Claudia qui rêve de faire un enfant avec son mari, espérant que cela puisse ralummer l'étincelle disparue depuis longtemps dans ce couple si disparate.
Et Étienne, le bel homme au physique d'acteur, au brillant poste d'avocat, en bon fils de son père, qui cherche à redorer un blason un peu terni auprès de ses collègues en apportant de nouveaux clients au cabinet. Étienne marié par nécessité, qui a envie d'être père parce que c'est ce que font les couples installés et que ça irait bien avec l'image de la famille qu'il veut donner.
Apéritif, repas, cigarettes sur le balcon, détours par la cuisine pour se réfugier loin des discussions, chacun a sa manière entre et sort de ce groupe dans lequel il ne trouve pas sa place. Jusqu'au moment où tout explose.
Car comment peut-on vivre des vies qui ne vous apportent rien, courir après des ambitions qui vous détruisent, laisser de côté la lumière qui vous apaise, comment continuer si tout ça ne sert à rien.
J'ai vraiment aimé suivre ces quatre personnages, leurs vies, leurs ombres et lumières, leurs inquiétudes et leurs questionnements, la façon dont chacun tente de s'adapter à l'autre, avec parfois au fond de soi l'envie de fuir, d'être ailleurs, autre, de tout recommencer.
Le style, le rythme, les situations m'ont semblé tout à fait adaptés à l'intrigue intime qui se déroule sous nos yeux.
Un huis clos où l'on va découvrir quatre personnages collègues et amis a la limite du point de rupture, hypocrisies, joute verbales piquantes, complexes, relations amoureuses, au court du diner des tensions, des révélations. Un repas qui nous conduit a des discordes, une analyse de notre société, des conditions de la femme et une profonde psychologie.
Diner, Emancipation, Liberté, Société, Amitié , Secrets.
"Jamais elle ne se montre hésitante. Elle s’est stupidement laissé perturber par les appels de sa mère, qui a décidément bien choisi son jour pour prendre des nouvelles de sa fille. Elle a été déconcertée par l’insistance de Rémi, par cette intonation acide qu’il n’a habituellement jamais avec elle. Elle a mis en péril le job de sa vie pour une histoire de fleurs de courgette qui allaient refroidir."
"De son pied posé sur la jardinière, elle manque de renverser le verre qu’elle a calé entre deux brins de lavande. Rien que pour cette liberté de pouvoir s’échapper à tout instant avec un alibi incontestable, elle se dit que cela vaut la peine de se calciner les poumons. C’est peut-être le seul trait d’union entre l’adolescente qu’elle a été et la femme qu’elle est devenue, la cigarette. La seule rayure laissée apparente sous la couche de vernis dont elle a recouvert sa vie."
Dans ce « simple dîner », j’ai trouvé les personnages peu sympathiques, caricaturaux et sans nuances : le manipulateur qui a choisi sa compagne docile et transparente pour qu’elle ne se rebelle pas et ne lui fasse pas d’ombre, la dite-timidissime compagne qui rougit comme elle respire, la businesswoman issue de l'immigration qui donne tout à sa carrière et rien à son couple, l’ami-pauvre-chonchon qui s’estime délaissé par sa régulière et a pour maîtresse cachée une toute jeune collègue douce et attentive...
La domination masculine est omniprésente, les revendications féministes aussi, la réponse au sexisme est la fuite, que ce soit devant une promotion ou devant la discussion.
Sans me prendre pour une Miss Marple bis, il me semble que les intentions cachées annoncées en 4e de couverture se voient comme le nez au milieu de la figure.
Certes, la lecture se fait sans accroc, probablement grâce à un style qui « coule » (aucun risque de remonter trois lignes en arrière pour vérifier si on a bien compris) et le décor est posé avec précision, on s’y croirait ; on peut également trouver une réflexion sur l’époque et la place du travail dans le couple, ce qu’est l’amitié et comment un peu de lucidité suffit à la foudroyer.
Pour autant, une analyse un poil plus subtile eut été bienvenue et au final, que de clichés, que de longueurs !
Merci à l’équipe des 68 1ères fois pour ce livre, lu dans l'aventure des livres voyageurs.
Sélection 68premièresfois.
Nous sommes invité à un dîner, un simple dîner, pas sûr que cela soit simple de préparer et de vivre ce fameux dîner. Nous sommes comme invitée pour ce dîner et j'ai apprécié ce texte, sorte de pièces de théâtre et au fils des pages nous allons en apprendre sur les protagonistes de ce dîner. Deux couples d'amis (amis ??) vont se retrouver autour de la table mais chacun a ses ressentis.
A travers ses personnages l'auteure nous parle de sujets délicats, les relations de couple, la place de chacun dans le couple, dans la société. Ce texte est une sacrée critique sociale, un miroir de notre époque.
Ce texte a reçu le prix Gisèle Halimi 2023 qui récompense "une oeuvre dont l'héroïne incarne le courage et la force des femmes pour conquérir leur liberté et la garder".
Claudia, Etienne Johar, Rémi, chacun apporte ses ressentis, ses frustrations, ses ambitions lors de ce dîner et cela pourrait mal se passer avant le dessert !!
Un dîner simple, quoique et attention à vos prochaines invitations de diner entre amis.
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