"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jake Skowran, qui vit dans une petite ville américaine sinistrée depuis le départ de la seule usine, délocalisée au Mexique, a perdu son travail et sa petite amie. Quand il est contacté par Ken Gardocki qui souhaite l'engager pour qu'il tue sa femme, il se met au travail avec application et découvre un métier qui lui plaît.
Un thriller absurde teinté d’humour noir et acide pour décrire la perdition d’un homme dans une petite ville américaine du Wisconsin qui fut prospère et agréable à vivre jusqu’au jour où la fermeture de l’usine qui maintenait l’emploi et les salaires plonge sa population dans une misère crasse. Seuls un bar et un bookmaker apportent un semblant de vie dans cette ville qui se désagrège.
Jake est ruiné, dépouillé de tout. Femme et enfant l’ont quitté. Il s’est endetté dans des paris à hauteur de 5000 dollars. Le fisc le harcèle. Alors, quand le bookmaker lui offre d’essuyer sa dette avec un bonus de 800 dollars, Jake accepte la proposition de tuer son épouse, une ancienne stripteaseuse qui le tromperait avec un pilote de ligne.
Malgré un nouvel emploi de gérant dans une station libre-service qui arrive inopinément, Jake va tenir parole et tuer cette femme qu’il ne connait pas et être surpris non pas seulement par la facilité de l’acte mais par son total manque d’empathie.
Du coup, de fil en aiguille, il va devenir tueur à gages professionnel mais aussi se faire justicier dans la ville avec d’excellentes raisons morales tirées de ses réflexions et analyses sur le monde du travail et son exploitation.
Les situations extravagantes dans lesquelles il se retrouve vont toutefois rendre ce criminel de pacotille bien attachant.
Iain Levison, avec un humour grinçant et une plume juste, brosse un portrait au vitriol de l’abandon et de la déchéance humaine face au profit et aux décisions impitoyables du monde de la finance.
Un faux polar farfelu et burlesque bien décapant !
Le chômage longue durée, la précarité, les lendemains incertains… que serait-on prêt à faire pour ne plus vivre dans cette angoisse ? Et justement, notre héros, Jake Skowran, se trouve face à cette question, cette angoisse existentielle, et une proposition délirante extrêmement bien rémunérée. Est-il prêt à perdre son âme pour de l'argent ? Et la réponse est clairement OUI ! En tout cas c'est ce qu'il dit.
En réalité c'est impossible d'en dire plus sur ce livre au risque de dévoiler ce qu'on ne doit découvrir qu'à la lecture de l'histoire, sauf peut-être que ça raconte une reconversion professionnelle très spéciale.
J'ai trouvé ça très drôle, caustique, ironique, et un poil cynique mais le monde est comme ça. Les puissants se servent des petits sur lesquels ils marchent comme sur des pas japonais, sans aucun scrupule, pour ne pas se mouiller les pieds, les jettent comme des vieilles chaussettes quand ils estiment n'en avoir plus besoin, et puis un jour ça pète quand les faibles en ont marre.
L'auteur se moque aussi des clichés bourrage de crâne véhiculés par les séries télé sur la famille et le rêve américain histoire de bien abrutir le peuple.
Ce roman est une critique acerbe des États-Unis mais pas que. J'y ai vu la critique du système capitaliste dans son ensemble, totalement déshumanisé, où seul le fric importe, où il y a des très (trop) riches et des pauvres. C'est la même chose chez nous où on vire des gens pour mieux payer des actionnaires, où on délocalise pour gagner toujours plus en exploitant encore plus de gens.
Jake qui était la droiture même va devenir assez immoral, voire même totalement amoral et c'est extrêmement drôle d'assister à sa métamorphose et à ses pensées.
Et c'est bien, parce que ce roman m'a fait rire avec quelque chose de triste et lamentable. Et quand on ne peut rien changer aux choses il vaut sûrement mieux essayer d'en rire… un peu… car quand on gratte un peu le vernis on se rend compte que la société est injuste et indécente. Et le rire est souvent salvateur.
J'ai adoré cette histoire sans foi ni loi mais tellement joyeuse, à l'humour corrosif.
Le « petit boulot » que Jake est sur le point d'accepter est pour le moins illégal. Mais a-t-il vraiment le choix?
L'usine de pièces détachées de tracteurs dans laquelle il travaillait à été délocalisée dans un pays ensoleillé où la main-d'oeuvre est moins chère. Sa copine, comme l'usine, s'est fait la malle (avec l'aspirateur et un concessionnaire de voitures).
Il a encore six mois de chômage devant lui avant d'être complètement fauché et à la rue. Sa vie est un grand déclassement.
Il va donc accepter l'offre de son bookmaker auquel il doit de l'argent: tuer sa femme. Et Jake va s'adapter très rapidement à sa nouvelle carrière…. Puisque le système capitaliste n'est que souffrance pour les gars comme lui, il est bien décidé à se tailler sa part du gâteau.
Avec un humour formidable Levison raconte les tribulations de ce tueur pas comme les autres.
Un roman noir bien cynique dans lequel le rire n'est qu'un prétexte à dresser un portrait saisissant du déclin économique de l'Amérique, de la précarité, des conditions de travail et à fustiger un système où le travailleur est un Kleenex. Désabusé et caustique, Levison enchaîne les observations fines sur l'économie, la société.
Il raconte son histoire avec une brièveté rafraîchissante et d'un ton constamment joyeux qui de façon effrayante arrive à rendre acceptable l'attitude nihiliste et amorale du personnage principal.
La critique sociale fait mouche sous la plume férocement drôle de l'auteur. C'est très très habile, totalement jubilatoire et je vais me précipiter sur les autres titres de Ian Levison.
Traduit par Fanchita Gonzalez-Battle
Un court roman léger, divertissant, amusant, intelligent et saupoudré de noir. L'excellente satire de cette société capitaliste à la hiérarchie pyramidale dans laquelle nous vivons. J'ai adoré ma lecture et la recommande fortement.
Une vraie critique froide et en même temps réaliste de l’Amérique, avec les problèmes qu’entraine la désindustrialisation et le chômage, surtout pour des travailleurs sans diplômes ou qualifications particulières, les laissés pour compte qui se retrouvent sans boulot au moment où tout le monde en cherche.
Jack a perdu son travail, il a des dettes de jeu énormes et ne sait plus comment s’en sortir ; et là, on lui propose « un petit boulot »….
je ne vous raconte pas la suite, mais allez-y, c’est à la fois drôle, cynique, corrosif, réaliste et décalé.
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