Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Charger un passager à l'aéroport, quoi de plus juteux pour un chauffeur de taxi? Une bonne course vous assure une soirée tranquille. Ce soir-là, pourtant, c'est le début des emmerdes... La cliente n'a pas assez d'argent sur elle et il vous faut attendre dans sa maison pourvue d'amples fenêtres (ne touchez jamais aux fenêtres des gens !). Puis, deux jeunes femmes éméchées font du stop. Mais une fois dépannées, l'une d'elles déverse sur la banquette son trop-plein d'alcool et la corvée de nettoyage s'avère nécessaire (ne nettoyez jamais votre taxi à la vapeur après avoir touché les fenêtres d'une inconnue !). Après tous ces faux pas, comment s'étonner que deux policiers se pointent et vous demandent des comptes ? Un dernier conseil : ne sous-estimez jamais la capacité de la police à se fourvoyer !
Dans ce roman magistral, Levison dissèque de manière impitoyable les dérives de la société américaine et de son système judiciaire.
Et entre deux livres récents, rattraper son retard et se régaler (comme à chaque fois) avec Levison.
Dans « Arrêtez-moi là ! », il se met dans la peau d'un chauffeur de taxi accusé à tort de l'enlèvement d'une fillette et emprisonné. L'occasion parfaite pour celui qui couramment passe au vitriol la société américaine de critiquer le milieu carcéral, la police et la justice. La satire est peut-être moins drôle que dans les romans de l'auteur que j'ai déjà lu mais il faut dire que le sujet n'est pas des plus comiques. C'est une spirale infernale que rien ne semble arrêter. Un innocent se retrouve dans le couloir de la mort, la justice déraille et tout le monde s'en fout. Car l'important c'est d'avoir un coupable. Que ce soit le bon ou pas, n'est qu'un détail.
Je vous rassure, on trouve tout de même bien trace de l'ironie habituelle de Levison mais on grince des dents face au vide de l'enquête, à l'entêtement de la justice et on est glacé par la descente aux enfers que vit notre héros.
Je vais continuer, tranquillement, à remonter le fil des romans de cet auteur découvert bien trop tardivement.
« Quel monde merveilleux ce serait si seulement les ignorants étaient un peu moins sûrs d'eux. »
Iain Levison est excellent écrivain qui a le sens de la formule et qui choisit soigneusement ses sujets (précarité, politicien sans scrupules, affairisme, dictature de l’audimat et ici erreur judiciaire). Il est brillant et toujours percutant avec un style, tout en sobriété, fait d’ironie et de second degré, avec des phrases courtes qui font souvent mouche pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. A partir d’une affaire réelle, il s’attaque ici avec une terrible efficacité et un talent certain au système judiciaire américain. Il est Américain et parle donc de ce qu’il connait. Ce qui m’embête un peu, au gré des commentaires que j’ai pu lire ici et là, c’est que derrière ce portrait au vitriol d‘une justice qui porte un nom dont elle se soucie très peu, l’adjectif américain exonèrerait tous les autres systèmes judiciaires de la planète. Ce n’est pas sérieux car, à bien y réfléchir, des policiers obtus, manichéens et paresseux, des avocats incompétents expédiant en dépit du bon sens les affaires courantes pendant que les plus brillants de la profession ne traitent que les affaires juteuses, des greffiers égarant des pièces capitales, des procureurs négligeant des pièces à conviction parce qu’elles ne vont pas là où il faudrait qu’elles aillent et des juges d’instruction dont le souci premier concerne leur notoriété au rythme de leurs interventions dans les media, mon petit doigt me dit qu’il y en a partout. Sur toute la planète, y compris dans notre pays où les beaux esprits, pensant avoir tout inventé et tout compris, cachent leur médiocrité derrière « le manque de moyens » et une « indépendance » censée protégée le justiciable alors que, dans les faits, elle ne couvre que leurs erreurs, insuffisances ou partialité (souvenons-nous du « mur des cons »).
« Il m'interrompt d'un geste de la main. "C'est un arrangement incroyable. J'ai beaucoup travaillé pour vous l'obtenir."
Je l'imagine en train de manger des gâteaux à son bureau quand le téléphone sonne et qu'un procureur dit : "Je propose vingt ans."
Il enfourne le reste de gâteau, mâche, avale et répond : "Je transmettrai à mon crétin de client. »
Qui se soucie de justice dans le monde judiciaire?
C’est, à mon avis, la question essentielle que pose ce roman « coup de poing ». La réponse, j’en ai bien peur emprunte à Conan Doyle : « Alimentaire, mon cher Watson. Alimentaire.* » On ne peut s’empêcher de penser à Tom Wolfe et son Bûcher des Vanités, chef d’œuvre sur le sujet, dans lequel un des protagonistes décrit les accusés conduits chaque jour au tribunal comme de « la bouffe » uniquement destinée à alimenter le système et tous ceux qui en vivent. Reste à écrire (ou à lire, car il existe peut-être) le grand roman dénonçant le sort que réserve l’institution aux victimes ou aux familles de victimes (vous avez dit « mur des cons » ?).
Quoi qu’il en soit, voici un excellent roman qui donne à réfléchir et qui est vraiment très agréable à lire.
Pour terminer ce billet d’humeur de belle manière, il nous faudrait un bon vieux débat à la télé avec des « t’es moins et des ex pères » sur le sujet de l’erreur judiciaire. Iain a tout prévu et comme on est à Dallas, ce ne sera pas « C dans l’Air », ni « USA Today ».
« Cinq…quatre. » Melissa Kerns (la présentatrice) surveille un type derrière une caméra, et elle explose soudain de joie. « Bonjour, je suis Melissa Kerns et voici Texas Today. On dirait que le plaisir absolu de dire ces mots va lui faire mouiller sa culotte…»
Je ne sais pas résister à l’humour de Iain Levison.
*Mes excuses aux ayant-droits de Sir Conan Doyle pour ce très mauvais jeu de mots.
Jeff est chauffeur de taxi. C’est un gars bien sympa qui aime rendre service. Il mène une vie ordinaire à Dallas, il a peu d’amis, il fait son métier sans trop se faire remarquer. Mais voilà, un jour tout s’embrouille et par un incroyable concours de circonstances, il s’avère qu’il n’a pas été au bon endroit au bon moment. Les policiers sont certainement un peu légers dans leur enquête, et les évènements s’enchainement du mauvais côté pour Jeff. Va-t-il réussir à s’en sortir ? Voilà toute l’histoire de ce roman qui une fois de plus nous entraine au sommet de l’irréel et de l’absurde, où les évènements se succèdent dans une spirale incroyable, alors que tout aurait pu se passer autrement. Où l’incongru est à son comble.
J’aime, c’est profond sans le montrer. C’est un roman qui plonge le lecteur dans la réflexion. L’auteur pose de bien difficiles questions sans pour autant y apporter de réponse. C’est aussi une remise en cause d’instituions pourtant bien établies. Un bon moment de lecture
Un constat froid sur le fonctionnement de la justice aux Etats-Unis, mais aussi sur la crise et les média. C'est direct et simple, sans effet de manche.
N'arrive pas à la cheville de deux hommes trois chiens et une langouste...
Malheureux concours de circonstances.
Parce qu'il s'est montré trop gentil, un chauffeur de taxi va faire les frais d'une justice qui n'a de juste que le nom...
A partir d'un fait réel arrivé aux Etats-Unis et dont le véritable protagoniste a été malheureusement exécuté (et la fillette retrouvée bien vivante), Iain Levinson dresse ici le tableau d'une enquête bâclée, voire truquée parce qu'il fallait un coupable et vite.
On assiste ainsi à la pure descente aux enfers d'un brave citoyen qui ne demandait rien à personne si ce n'est de mener une petite vie tranquille.
Totalement innocent, il va se voir par un malheureux concours de circonstances accusé de l'enlèvement et du meurtre (bien qu'aucun corps n'ait été retrouvé) d'une petite fille de 12 ans.
Les policiers persuadés de sa culpabilité sur la base de fort peu de choses vont tout faire pour clore l'enquête trop contents d'avoir si rapidement mis la main sur le "coupable".
Cette histoire fait d'autant plus froid dans le dos qu'elle n'est pas sans rappeler certaines affaires forts célèbres, ici même en France, qui avaient fait grand bruit à leur heure et dont la culpabilité des personnes arrêtées semble des plus discutables...
Iain Levinson se plaît aussi à nous faire, à travers ses personnages, une dure critique des avocats.
Avocats commis d'office, blasés, peu enclins à défendre un citoyen lambda dont ils sont aussi persuadés que la police qu'il est coupable, et avocats de type charognards, qui savent attendre leur tour dans l'ombre, pour déjouer ensuite tous les rouages d'un procès afin d'en tirer un maximun de dommages et intérêts pour mieux se remplir les poches...
Un livre qui se laisse lire avec beaucoup de facilité et intéressant par la réflexion qu'il peut amener par la suite.
quand police et justice dérapent ,malheur à celui qui ne correspond pas exactement aux normes societales
On est tenu en haleine par un récit qui, bien que se situant en grande partie en prison, reste halletant, critique envers l'univers injuste et profiteur de la justice elle même.Avec un humour un peu grinçant, Levison ne nous apprend rien mais nous fait réfléchir sur le statut de l'accusé aux USA (c'est brûlant d'actualité, non?)
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