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À quoi sert un banc public ? À trouver, par exemple, une annonce qui peut vous donner la chance d'embarquer pour Pandore, une nouvelle terre à coloniser. C'est ce qui arrive à Alfred qui y voit une formidable invitation à fuir un quotidien bien morne.
Sur le papier, c'est beau comme dans un rêve... sauf qu'il lui faudra prendre des décisions vraiment radicales pour partir !
Un monde plus-que-parfait est un récit mordant, acide et drôle, une critique grinçante sur la famille, sur les ambiguïtés d'un homme et sur ce que nous sommes prêts à détruire pour d'incertaines bribes de bonheur.
« Dans un gâteau, il faut une pointe de sel, pensa Alfred ».
Un lever de rideau sur une satire de haute voltige, judicieuse, qui vous emmènera loin.
Un pas de côté littéraire, l’heure affûtée et délicieusement impertinente.
Sous ses faux airs de clown au nez rouge, la trame est effrontée, déjantée et subtile.
« Un monde plus-que-parfait », mais sous l’écorce la gravité et les contradictions de notre monde.
Finement politique, de plusieurs degrés, « Apprendre à se méfier » de Prosper Mérimée est l’adage.
La dystopie est un bonbon acidulé. On pourrait imaginer une scène vivante comme au théâtre. Les protagonistes semblent la caricature d’aucuns. Ce récit pointe du doigt là où ça fait mal. Et tant pis pour les conséquences.
Diogène prend place, bouscule les codes, renverse les chaises. Habile, il arrime le fond de ce récit. « être ou ne pas être », vivre l’absolu en pleine réalité. Chasser de la main les nuages noirs. La liberté plus que parfaite. Vivre un jour certain l’amour, sans cet idéal, mais comme un pied de nez face à sa vie avant.
Avant tout, ce roman est le portrait d’un homme, Alfred, un père de famille en décalage avec les siens. Une femme qui fait pertinemment brûler le gratin dauphinois. Comme une réponse à l’originalité de son mari qui est quelque peu dans cette mode ancienne et joue avec la langue française avec dandysme.
Un fils, loser, avachi sur le canapé durant des heures, addict aux écrans.
Une fille de quatorze ans, enceinte, un peu fofolle.
Nous voici en plongée, dans un vaudeville piquant. Cette famille est littéralement atypique, quoique !
On ressent une critique sociétale et sociologique, crissante comme sur de la glace.
Étreindre le plus-que-parfait, la chance suprême pour Alfred d’atteindre Pandore, une terre vierge d’humains encore, il lui faut tuer, femme, enfant, et son chien qu’il vénère.
Le récit est une poupée gigogne. Ici s’emmêle la science-fiction, la fiction, et les doubles signaux avec notre contemporanéité.
Le fera-t-il ? Jusqu’au Emmanuel Brault va-t-il nous emmener ?
L’utopie d’un monde plus-que-parfait. Alfred va tomber amoureux de son double cornélien.
Le génie littéraire d’Emmanuel Brault sans égal talent, évoque une histoire terriblement humaine. La radicalité des quêtes intérieures dans une langue poétique parfois rebelle, espiègle, virevoltante. Les messages seront nos bouées de sauvetage pour demain.
La philosophie souveraine, qui lance les dés, dans ce livre des hautes importances.
« Elle le guidait et lui choisissait les lianes pour sauter d’arbre en arbre. »
« Un monde plus-que-parfait », l’apothéose d’un titre signifiant. Splendide de lucidité, la réécriture de nos existences. Emmanuel Brault acclame la liberté. Et c’est bien.
Le privilège d’une lecture qui vaut tous les voyages au monde et toutes les heures de plein soleil.
Après « Walter Kurtz était à pied » «sélection prix Hors Concours), et « Tous les hommes »...(sélection prix Sirennes des étudiants), etc.
Ce quatrième roman est une bouffée d’oxygène. À lire et à offrir sans modération.
Publié par les majeures Éditions Mu.
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