Découvertes, confirmations, surprises : faites le plein d'idées de lecture !
« Paupières closes coupées au canif, lèvres parfaitement dessinées, l'air imperturbable. Royal même. Au début, elle a cru qu'il lui plaisait, ce petit. Seulement voilà, cinq mois plus tard, elle a changé d'avis. Ça arrive à tout le monde, non ? Elle voudrait le rapporter à la maternité. Qui n'a pas un jour rendu ou renvoyé la chemise, le pantalon, le pull, la ceinture ou les chaussures qu'il venait d'acheter ? » Que fait cette tache, noire, dans le cou de son bébé ? On dirait qu'elle s'étend, pieds, mains, bras, visage. Mais pourquoi sa peau se met-elle à foncer ? Ce deuxième enfant ne ressemble pas du tout à celui qu'elle attendait. Aucun doute, il y a un loup quelque part.
Avec une écriture aussi moderne qu'acérée, Amélie Cordonnier met en scène une femme paniquée de ne pas réussir à aimer son enfant et dont l'affolement devient de plus en plus inquiétant.
Découvertes, confirmations, surprises : faites le plein d'idées de lecture !
Ce roman met en scène une jeune maman. Elle vient d'accoucher de son 2ème enfant. Un petit garçon, 8 ans après sa fille Esther. Un jour, une tache foncée apparaît sur le corps du bébé, inquiétant la maman. Finalement, rien de grave sur le plan somatique, mais cette tache qui n'est que la première va ouvrir un gouffre dans la vie de cette jeune femme, et de sa famille. De la difficulté parfois à aimer un bébé qui ne ressemble pas à celui qu'on attendait aux questions des origines, ce roman nous emporte aux côtés de cette femme dans la tempête.
Si je n'ai pas été séduite par le style, trop inégal à mon goût, je dois admettre que cette lecture s'est avérée addictive et compulsive. Je n'ai pas pu le lâcher !
Un récit dérangeant et pourtant profondément humain sur le désamour d’une mère envers son enfant. L’estampille « Livre Coup de Poing » n’est pas exagérée: le sujet de ce livre ainsi que le style surprenant de l’auteure sont remarquables.
La protagoniste, dont on ne connait pas le prénom, est une professeure d’une trentaine d’années, mariée, qui profite d’un congés parental pour s’occuper de son bébé de cinq mois et de sa fillette de huit ans. En faisant la toilette d’Alban, elle découvre d’intrigantes taches brunes sur le corps de son bébé. Une visite chez le pédiatre lui apprend que son fils, sans aucun doute possible, est métis… Un choc pour la jeune femme dont l’incompréhension est totale. Il lui faudra enquêter avant de comprendre la raison de cette « différence », mais cela entraine avant tout un rejet, un dégoût profond pour son enfant, avec le besoin de le « recommencer » car forcément il y a un loup quelque part… Mais voilà, on ne peut pas retourner, comme un achat défectueux, un bébé à la maternité sous prétexte qu’il ne convient pas… Il faut au lecteur ou lectrice (mère de famille ou pas) se mettre à la place de cette femme que rien ne prépare à découvrir le changement progressif de couleur de peau de son enfant : le bébé tout blanc se métamorphose sous ses yeux en petit métis, comme Grégor Samsa, le personnage de Franz Kafka devenu un beau jour cloporte… Non qu’elle soit raciste, cette jeune femme s’en défend d’emblée, mais tout de même que va t-elle dire aux autres ? Et puis cela touche à son histoire personnelle, à ses racines. Ce roman évoque un sujet jusqu’à récemment encore tabou, et pour lequel les langues commencent seulement à se délier, par des témoignages courageux : ces femmes qui n’éprouvent pas l’amour tant attendu envers leur nouveau-né, vivant un « déni d’amour » culpabilisant et mal perçu par la société. Ces situations existent et engendrent de la souffrance tant du côté des parents que des enfants et la seule attitude valable pour les personnes qui gravitent autour de ces familles en souffrance est de ne surtout pas juger mais d’apporter écoute et soutien. Cela dérange peut-être mais voilà, c’est un fait, les relations parents-enfants peuvent parfois se révéler très complexes.
Le style d’Amélie Cordonnier (et là j’arbore un grand sourire), m’a d’abord déroutée. Totalement. Au point qu’après avoir lu quelques courts chapitres je me suis demandée comment j’allais venir à bout du roman (j’ai honte!). Direct, saccadé, incisif, de prime abord je n’aime pas. Et puis, c’est un peu comme écouter pour la première fois Alors on danse, le tout premier tube de Stromae, au début ça tape sur les nerfs et puis se dégage quelque chose de profondément séduisant. Entre références littéraires et musicales actuelles, on se laisse surprendre par des associations d’idées venues d’on ne sait où, mais tellement évidentes, des rimes inattendues, une poésie moderne, sombre et intimiste qui prend aux tripes. Alors là, oui bien sûr que oui. Une belle surprise que ce roman!
Je remercie Babelio de m’avoir sélectionnée pour découvrir ce titre lors d’une opération Masse Critique.
J'ai ju d'une traite ce roman .
La tension monte au fil des pages et on a envie de secouer l'entourage de cette maman en souffrance qui met en danger son enfant .
il y a quelques années j'ai , ds le cadre de mon travail , rencontré une maman mariée à un noir qui eut un enfant blanc avec quelques traits cependant , cheveux crépus mais blonds presque blancs , lèvres charnues ...
Cette maman a mis bcp de temps à accepter cet enfant qui ne correspondait pas à l'idéal qu'elle avait ds sa tête puis découvert que ds la famille de son mari il y avait du sang anglais .
Ce livre nous amène à réfléchir sur le soi disant ' instinct maternel ' et à prendre conscience de l'isolement d'une maman qui ne s'y retrouve pas ou plus et qui sombre peu à peu dans la folie .
Amélie Cordonnier nous livre des thèmes assez poignant dans son deuxième roman: l’instinct maternel. L’autaure nous parle d’une femme qui devient maman pour la deuxième fois mais qui ne ressent pas du tout la même chose pour ce fils. Elle ne ressent pas l’amour débordant d’une maman pour son enfant. Il y a un quelque chose qui bloque, quelque chose chez son fils qui ne va pas. Ses gestes envers sont fils sont brusques, forcés. Il n’y a aucune douceur. C’est vraiment difficile à lire.
La société idéalise tellement la maternité que ne pas arriver à créer des liens avec son enfant est impensable. Amélie Cordonnier évoque tout cela: cet attachement maternel qui ne se fait pas, la maman qui comprend qu’elle n’aime pas son fils, l’entourage qui ne voit pas. À cela s’ajoute pour la maman la découverte de son adoption méconnue jusque là, jusqu’à la naissance de son fils qui s’avère être un enfant métis. Toute personne serait perturbée par tout cela, c’est certain et chacun ne sait pas comment il réagirait. Mais j’avoue que j’ai détesté à certains moments cette maman car elle maltraitait son enfant, cet enfant qui n’a rien demandé à part être aimé, choyé, protégé.
C’est un roman qui peut être difficile à lire mais dont l’auteure, avec ses mots, son rythme, a su m’entrainer avec elle à la découverte de cette maman hors norme. Elle va chercher à comprendre: pourquoi elle aime pas son fils? Pourquoi elle a honte de ce métissage? Cela va être long, douloureux mais nécessaire. On a qu’une envie, c’est de prendre ce garçon dans ses bras et lui offrir tout l’amour qu’il mérite. On a envie de crier au mari de regarder vraiment ce qu’il se passe chez lui. On veut que la maman se rende compte de la chance, du bonheur d’avoir un si gentil garçon. On aimerait que quelqu’un s’occupe aussi de la maman pour l’aider à comprendre. Ce roman est fort, prenant, et il ne peut pas laisser indifférent son lecteur!
Epouse heureuse et mère comblée d’une fillette de huit ans, la protagoniste du roman accueille avec bonheur la naissance d’Alban. Mais tout s’écroule lorsqu’elle découvre des zones de pigmentation foncée de plus en plus nombreuses sur la peau du bébé…
Vivement mené à la manière d’un thriller qui fait monter l’inquiétude pour le sort d’un enfant aux mains d’une mère de plus en plus inquiétante, ce roman rythmé aux phrases courtes et percutantes se lit facilement et agréablement. Le fond s’avère toutefois un peu moins convaincant. La narration s’attaque à un thème peu commun : le rejet de son enfant sang-mêlé, par une mère qui découvre à cette occasion son adoption et son propre métissage. Frappée de stupeur mais aussi de honte et de peur du qu’en-dira-t-on, la jeune femme s’enferme dans un comportement irrationnel qui déborde dans la plus pure maltraitance. Face à cet enfant sans handicap qui fait très vite figure d’impuissante victime d’un faux drame, il est globalement difficile de ressentir de l’empathie pour « elle », cette femme sans prénom qui nous entraîne dans son délire, sans même l’excuse d’un état dépressif.
Ajoutons à cela l’improbable passivité d’un entourage totalement aveugle et un dénouement aux allures quelque peu miraculeuses, et l’on referme ce livre un rien déçu. L’ensemble reste néanmoins très plaisant, pour un moment de détente malheureusement pas très marquant.
Journaliste, Amélie Cordonnier a publié son premier roman, Trancher, en 2018. Deux ans après, elle revient avec Un loup quelque part, disponible aux Éditions Flammarion. Tous deux ont pour point commun d’évoquer ce qu’il se passe une fois la porte de l’intimité fermée.
Un couple marié et aimant a une petite fille de huit ans quand Ablan naît. Tout va bien jusqu'à ce qu'une puis plusieurs tâches noires apparaissent sur le corps du bébé. Pensant qu’il s’agit d’un mélanome la maman d'Alban s’inquiète et file en urgence chez le pédiatre. Ce dernier lui demande si le papa est noir ? Elle répond que non. Il lui demande alors s’il y a des noirs dans sa famille ? Non. Néanmoins, le médecin est catégorique, Alban est métis. Le couperet tombe. Sa peau va changer de couleur durant trois à six mois avant de se fixer définitivement d'ici un à deux ans. Stupéfaite, cette femme en proie à une panique grandissante va lever le voile sur un secret de famille. Pour autant, Un loup quelque part n'est pas un roman qui traite du métissage ou des origines. Ce roman aborde la thématique de l’instinct maternel. En effet, l'auteure nous interpelle sur un sujet tabou, celui du rejet de son nouveau-né. Une mère digne de ce nom a-t-elle le droit ne pas aimer son bébé ?
Au fur et à mesure que la peau du bébé s’assombrit, que ce petit être fonce et se métamorphose, Amélie Cordonnier enfonce sa maman dans la souffrance, la honte et la culpabilité du désamour maternel. Cette femme qui a tant idéalisé son bébé, sa famille, ne peut se résoudre à accepter la réalité. Elle est au bord de la folie. Et si cette maman s'abandonnait tout simplement à une immense détresse liée à sa solitude et à sa culpabilité ?
Aucun doute, avec Un loup quelque part, Amélie Cordonnier s'attaque à un sujet tabou de notre Société, celui de la maternité, ou plus précisément celui de l’instinct maternel, qui quoi qu’on en dise, ne va pas de soi. Sa plume à la fois brute et cinglante ne nous épargne rien, ni la douleur, ni la violence de cette femme. C'est en apnée, les viscères nouées, que le lecteur assiste impuissant au combat intrinsèque de cette mère. Un livre puissant qui confirme le talent de son auteure.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/11/mon-avis-sur-un-loup-quelque-part.html
Un sujet étonnant pour le deuxième livre de cette autrice, découverte avec « Trancher ».
Tout commence très bien pour la narratrice, heureuse dans son couple, mère d’une charmante petite fille et qui vient d’avoir un bébé de quatre mois Alban. Mais elle découvre par hasard des taches dans le dos du bébé, qui peu à peu gagnent tout le corps : son fils est métis. Suite à de nombreuses interrogations, un secret de famille va être lui être révélé. Elle perd tous ses repères, tombe en pleine déprime et renie cet enfant qu’elle ne reconnaît plus jusqu’à la détestation et la honte.
Dans ce roman, l’auteur met en lumière la difficulté d’être mère, surtout d’un enfant différent de celui que l’on espérait. L’instinct maternel est il évident ? On voit cette femme dégringoler et perdre touts ses certitudes. Cette lecture a été très éprouvante ; j’ai été touchée par les révélations qui assomment cette femme , mais révoltée par la maltraitance vis-à-vis du bébé , ses délires.Tous ces passages longs et redondants où elle décortique ses angoisses m’ont lassés, en particulier l’usage d’un nuancier pour évaluer la couleur de peau du bébé .
Elle entretient une belle tension qui monte inexorablement , et à chaque page on s’attend au pire.
Néanmoins, je trouve peu crédible qu’un mari aimant comme elle le décrit au début du livre, soit incapable de réaliser la souffrance de sa femme et de la laisser seule avec deux enfants, sans parler du pédiatre et de sa meilleur amie !
La deuxième partie, plus constructive, met en lumière la recherche des origines auprès de son père, son attachement pour lui grâce à de belles pages sur le lien intense qui les unit.
Le style vif et serré de l’écriture renforce le suspens mais rend cette narratrice froide et détachée.
Ma lecture reste partagée entre un sujet intéressant et mon manque d’empathie avec cette jeune mère.
Livre lu dans le cadre des 68premieresfois. Merci aux Éditions Flammarion.
Après son premier roman "Trancher", qui traitait magistralement de la violence psychologique au sein du couple, Amélie Cordonnier reste dans la cellule familiale, lieu parfois de toutes les violences, avec le rejet d'un enfant par sa mère.
Une femme, dont on ne connaîtra pas le prénom, épouse de Vincent, maman d'une petite Esther de 8 ans et d'Alban, 5 mois, découvre, sur le corps de son bébé, une tâche noire qui grandit et se multiplie. Son fils est métis. Tout s'écroule, un secret de famille ressurgit et cette maman côtoie la folie et la maltraitance.
L'auteur aborde plusieurs thèmes graves et parfois tabous : le fameux instinct maternel, objet de tant de sentiments de culpabilité pour celles qui le ressentent pas (il faut lire à cet égard Simone de Beauvoir et Elizabeth Badinter pour comprendre que cette injonction, qui fait tant de dégâts, est essentiellement sociétale), les mensonges sur les origines aux conséquences dramatiques, la couleur de peau avec son cortège de rejet, mépris, brimades lorsqu'elle n'est pas blanche.
Je suis restée à la marge de ce roman tant il est assez invraisemblable de cacher la couleur d'un bébé à son entourage et tant la mère est proche de la folie avec les références nombreuses à "La métamorphose" de Kafka.
Les plus belles pages, là où l'émotion a été la plus forte sont celles qui décrivent l'amour qui unit cette maman à son père qui s'est retrouvé seul avec elle à la mort brutale de la mère lorsque la petite avait 10 ans; peu de mots entre eux, mais des gestes, des regards et un amour si profond. C'est d'ailleurs vers son père que se retourne la maman d'Alban pour chercher de l'aide.
L'écriture est tranchante, ciselée, précise mais je l'ai trouvée trop hachée même si c'est probablement volontaire pour dépeindre le maelstrom dans lequel se débat le personnage de la mère; parfois, je ne savais plus de quel personnage on parlait entre la mère d'Alban et sa propre mère ou entre Vincent, le mari ou le père du personnage.
Néanmoins le roman reste intéressant par les thèmes abordés, par les nombreuses références littéraires, les jeux de mots et l'omniprésence de la couleur.
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Merci Calimero pour votre commentaire qui décrit la souffrance d'une mère voire de la folie face à notre société qui ne sait que juger dans ce livre-ci . Belles lectures