Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
« Des pages et des pages de notes. Tu as noirci des centaines de lignes de ses mots à lui. Pour garder une trace, tenter de les désamorcer, avec le pathétique espoir qu'ils aillent s'incruster ailleurs qu'en toi ».
Cela faisait des années qu'elle croyait Aurélien guéri de sa violence, des années que ses paroles lancées comme des couteaux n'avaient plus déchiré leur quotidien. Mais un matin de septembre, devant leurs enfants ahuris, il a rechuté : il l'a de nouveau insultée. Malgré lui, plaide-t-il. Pourra-t-elle encore supporter tout ça ? Elle va avoir quarante ans le 3 janvier. Elle se promet d'avoir décidé pour son anniversaire.
D'une plume alerte et imagée, Amélie Cordonnier met en scène une femme dans la tourmente et nous livre le roman d'un amour ravagé par les mots.
Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Vous le savez, je lis beaucoup de livres sur le thème des violences conjugales, je pense que c'est un thème extrêmement important. Celui-là est davantage centré sur la violence verbale plutôt que sur la violence physique. Même si elle est moins visible, même si elle ne peut pas tuer (pas directement en tout cas), elle n'en est pas moins terrifiante, puisque l'héroïne se retrouve humiliée devant ses parents et ses enfants.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture puisque le roman est écrit à la deuxième personne, c'est très rare et très complexe à maîtriser. L'autrice le fait à la perfection, et c'est complètement justifié ici, puisqu'on se dit qu'on est dans une situation qui peut arriver à n'importe qui.
L'héroïne se donne comme "deadline" le jour de ses 40 ans pour prendre une décision à propos de son mari. Le lecteur est tenu en haleine : va-t-elle le quitter ? Ne va-t-elle pas ? Évidemment, on a envie qu'elle le fasse, mais on sait aussi qu'on ne prend pas forcément les décisions les plus rationnelles quand on aime quelqu'un...
Roman percutant que j'ai lu d'une traite ;
On ne peut qu'être révoltée par ce que subit cette femme, prisonnière, qui hésite à rester ou a partir , loin de cet homme qui la maltraite verbalement ;
La fin ouverte de la narratrice me laisse perplexe ; je la trouve terrifiante ... peur que la victime reste victime ...
Partir / Rester. Rester / Partir. C’est la question que se pose la narratrice. Narratrice dont on ne connaîtra jamais le prénom. Elle se parle à elle-même. Raconte la rencontre, le mariage, l’enfant … Et un jour Aurélien dérape. Arrivent alors les reproches, les injures, tous ces noms en « asse » (connasse, feignasse…) qu’utilisent certains hommes afin de rabaisser, d’humilier les femmes. Lors de vacances, elle craque, fait une dépression et le quitte. Au bout de plusieurs mois, il arrive à la reconquérir, lui promet de changer.
Suivent 7 années de bonheur, un 2ème enfant… jusqu’à la rechute.
La narratrice se donne jusqu’à l’anniversaire de ses quarante ans pour prendre une décision.
Alors restera-t-elle ? Partira-t-elle ?
Ce livre est puissant car tout en sobriété. Son mari ne lève jamais la main sur elle, sa violence est verbale. Mais Amélie Cordonnier décrit parfaitement les dégâts que causent ces injures. Elle s’inquiète des répercussions sur ses enfants. Aurélien n’est pas non plus le salaud intégral, il regrette, veut de faire pardonner, changer.
« Trancher » est un grand premier roman tout en nuances. Et on attend l’anniversaire avec impatience en se demandant quelle sera sa décision. Pour le savoir, il faudra attendre les dernières lignes, et quelles lignes !
Des mots pour ces maux intimes. La narratrice nous parle de l'intime, de la violence d'un mari, qui à l'extérieur est parfait ou du moins le paraît, mais ne lâche rien au sein de la famille. Violence verbale, violence physique mais que faire, quand après des "pétages de plomb" il demande gentiment pardon ! Brut, implacable, ce roman récit décrit ces moments, avec aussi de l'ironie, auto dérision, humour. Vous ne regardez plus pareil les petits pois dans une assiette de vos enfants. Lu d'une traite, un premier roman percutant, intime, touchant, bouleversant. Un titre percutant, trancher, pour un texte aussi percutant et dérangeant. L'auteure, l'air de rien, nous entraîne dans des décisions si difficiles à prendre quelquefois.
Un premier roman coup de poing écrit dans un style "tranchant", vif comme le titre du livre. Le portrait d'une femme tourmentée qui ne supporte plus le comportement agressif et irrespectueux de son mari sous forme de violence verbale envers elle et ses enfants. Une histoire crédible sur le déchirement d'un couple.
Un livre que j'ai découvert grâce à la médiathèque de ma commune.
Amélie Cordonnier a construit son roman autour du « tu », elle utilise le pronom tu pour raconter l’histoire de cette femme dont on ne connaît pas le prénom, pour nous raconter cette violence subie, la violence des mots aussi destructrices que celle physique. Les mots d’une telle violence s’ancrent en soi, se font une place dans la tête de la victime; ces mots ne s’oublient jamais. Ils ne laissent pas de traces visibles mais pourtant, ils sont là, pour toujours; ces mots sont inoubliables… Le « tu » est surprenant au début mais tellement bien adapté à ce récit. Il m’a fait entrer dans l’intimité de cette femme, victime, je me suis sentie proche d’elle, si proche (peut-être car cela ne m’est pas inconnu…). La question qui se pose dès les premières pages est pourquoi rester? Pourquoi subir cette violence? Par amour? Pour les enfants? Parce qu’il va se faire soigner? Parce que vous êtes une famille?
« Trancher » est un roman fort qui parle d’un sujet que chacune/chacun peut un jour connaître. « Trancher » ne juge pas mais cherche à comprendre cette femme qui aime son mari, qui pense à sa famille, qui veut croire à la bonne volonté de cet homme qui l’aime, mal mais qui l’aime. « Trancher » c’est décider, c’est faire un choix qui, vue de l’extérieur paraît si simple, mais qui ne l’est pas quand c’est soi qui subit cette violence.
Amélie Cordonnier ne tombe jamais dans le pathos dans son roman. Elle raconte le courage, les joies, les peines, les espérances de son héroïne. Sa plume est d’une telle justesse comme si les mots se sont posés tout naturellement sur le papier, sans douleur… « Trancher » est un beau roman, sensible malgré son sujet si délicat, si douloureux. Ce roman m’a permis de comprendre certaines choses… Il est percutant et marquera son lecteur, c’est certain. « Trancher » fait partie de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire si riche!
Amélie Cordonnier est journaliste. Trancher est son premier roman. Il est paru aux Éditions Flammarion. Il traite d'un sujet grave, malheureusement toujours d'actualité, celui de la violence faite aux femmes dans l'intimité du couple.
Elle a toujours fait des listes. Petite, elle notait le nom de ses poupées, des copains à inviter, des poneys qu'elle voulait monter, les mots inconnus à chercher dans le dictionnaire et tous les cadeaux d'anniversaire dont rêvait Anna. Elle griffonnait aussi le titre des Bibliothèque Verte à commander, puis la liste des romans à lire en priorité, celle des garçons qui lui souriaient à la sortie du lycée, ceux rencontrés le samedi en boîte de nuit. Quand les enfants sont nés, d'autres listes se sont ajoutées. Celles des corvées et des réjouissances à venir. Les horaires des biberons, ceux de la danse, des spectacles et expos à ne pas manquer : toutes ces listes-là, elle les a faites. Souvent avec plaisir, parfois en grognant, mais toujours de son plein gré. Des listes d'insultes, en revanche, ça jamais elle n'en avait fait. Cela faisait des années qu’elle croyait Aurélien guéri de sa violence, des années que ses paroles lancées comme des couteaux n’avaient plus déchiré leur quotidien. Mais un matin de septembre, devant leurs enfants ahuris, il a rechuté : il l’a de nouveau insultée. Malgré lui, plaide-t-il. Pourra-t-elle encore supporter tout ça ? Elle va avoir quarante ans le 3 janvier. Elle se promet d’avoir décidé pour son anniversaire.
Trancher explore les effets dévastateurs de la violence verbale, celle qui ne laisse de trace qu'à l'intérieur. Avec une grande subtilité, Amélie Cordonnier déroule la mécanique de ce qui conduit à l'extrême, à la destruction d'un couple, d'une famille. Elle amorce ces bombes que sont les mots d'un homme pour sa femme. Des mots qui claquent, détonnent, explosent. Des mots qui lacèrent de l'intérieur. Ces mots qui sont perçus comme autant de maux. Des mots qui pousseront la narratrice à devoir Trancher, partir ou rester.
Trancher est un roman puissant. Toute sa force tient dans sa construction. De sa plume alerte et imagée, Amélie Cordonnier a choisi de mettre en scène une femme, dont nous ne connaîtrons pas le prénom, qui parle d'elle à la deuxième personne du singulier. Cette forme narrative place le lecteur au cœur de cette cellule familiale dans ce qu'elle a de plus intime, de sorte que l'on reçoit cette violence psychologique en pleine figure, tel un uppercut. On suffoque, on a le souffle court. Au-delà des insultes, Amélie Cordonnier met en exergue l'ambivalence des sentiments, la difficulté à quitter celui que l'on aime, la difficulté à faire le deuil de son couple malgré le malheur subi et celui que l'on fait subir à ses enfants en ne choisissant pas. A l'instar de cette femme, on est déterminé à partir, à moins que l'on ne reste. Bref, il y a urgence à Trancher.
Alors partira ou restera ? La seule chose dont je suis certaine, c'est que la fin est magnifique.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/02/mon-avis-sur-trancher-damelie-cordonnier.html
https://leblogdemimipinson.blogspot.com/2018/09/trancher.html
Quand les mots font bien plus mal que les coups….
Lui ne frappe pas, mais il parle, insulte, humilie, rabaisse, détruit à petit feu…
Face à la violence conjugale, quand on est à l’extérieur, la solution est simple : il suffit de partir ; pourquoi rester avec quelqu’un qui vous maltraite, vous bas, ou vous injurie.
Pourquoi ?
Parce que ça n’est pas si simple, en réalité de quitter l’homme que l’on a aimé, désiré, que l’on aime parfois encore malgré tout, celui qui est le père des enfants. Parce qu’il est terriblement culpabilisant de priver les enfants de leur père.
Parce qu’à chaque insulte, il y a l’excuse, la promesse de plus recommencer, la volonté de se soigner.
Parce qu’il a réussi une première fois à changer, et qu’à priori, il a compris….
Parce que face à cette violence domestique, une femme est seule. Si les enfants comprennent bien plus qu’il n’en parait, on ne prend pas en otage un enfant de la sorte. La famille et les amis sont souvent les derniers à savoir, à deviner .
Amélie Cordonnier met en scène le quotidien d’une femme que la violence des mots a fait sombre une première fois, et qui quelques années après revit l’enfer verbal d’un époux qui se déchaîne sur sa femme. Elle arrive à la quarantaine, et semble résolue à décider pour son anniversaire à trancher.
Ce qui frappe c’est le choix narratif de l’auteur ; le "tu" est omniprésent ; un tu qui s’adresse directement à cette femme, un tu qui est cette femme s’adressant à elle-même. Pour se donner le courage nécessaire pour décider ? Pour se distancier ?
L’écriture percutante et incisive de ce roman dit l’urgence d’en finir, de se reconstruire, de décider.
Ce premier roman a un caractère universel ; il nous parle de ces familles modèles et idéales de l’extérieur dont personne ne pourrait imaginer les drames internes.
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