Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
1964. Dublin. Mel Ferrer, le mari d'Audrey Hepburn, organise une rencontre entre la jeune femme et celui qu'elle n'a pas vu depuis près de trente ans, Joseph, son père, qui avait abandonné sa famille pour mieux embrasser ses idéologies fascistes et dont la trace s'est perdue dans le fracas de la seconde guerre mondiale. Vacances romaines, Sabrina, Diamants sur Canapé ont fait d'Audrey Hepburn l'une des icônes d'Hollywood et l'objet de tous les regards, mais en filigrane de cette réunion se dessinent sa personne secrète et les pans de vie...
En 1964, Audrey Hepburn revoit son père après trente ans de séparation. En arrière-plan de l'évocation de cette rencontre, les souvenirs de l'adolescence de l'actrice, marquée par les terreurs de l'Occupation, alors que son père a embrassé l'idéologie nazie. Les blessures de ce passé ont forgé un mélange de fragilité, d'exigence et de force qui dénote une personnalité exceptionnelle.
Je suis extrêmement embarrassée pour parler de ce livre car je garde de ma lecture un sentiment très mitigé. Le portrait qu'il trace d'Audrey Hepburn est convaincant et sensible. La matière du roman est passionnante et la construction autour de la réunion de l'actrice avec son père apporte une tension émouvante. En revanche, j'ai complètement bloqué sur le style qui m'a semblé s'enliser parfois dans une syntaxe empilant les propositions jusqu'à devenir absconse ("même les conversations, en cet instant, faisaient remuer les lèvres de Mel et de son père étaient sans bruit." - "La fille du chauffeur amoureuse de l'héritier peu cérébré d'une lignée de millionnaires se morfond puis se métamorphose et retourne en reine dans la société de Long Island dont elle vivait en lisière, invisible.").
Peut-être n'ai-je pas lu ce livre au bon moment ?
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/02/15/33368829.html
« En réalité, dans chacun de ses rôles, elle montrait à des hommes riches, séducteurs, et surtout blasés, qu'ils avaient tout vu mais ne savaient plus voir. Elle n'était pas un démon de midi, mais une façon de les faire tomber amoureux de leur propre existence, en même temps que de ce lutin qu'elle était. Elle n'enchantait pas, elle réenchantait parce qu'elle s'y était , elle aussi, contrainte, parce qu'elle était venue après les vies cassées, parce que son regard en savait long et implorait de faire semblant, sans se mentir.»
1964, dans un hôtel de Dublin, Audrey Hepburn et son mari Mel Ferrer rejoignent Joseph, le père d'Audrey. Les retrouvailles avec ce père absent, ayant embrassé les idées fascistes durant la Seconde Guerre mondiale, sont un prétexte pour Clémence Boulouque pour sonder la vie de cette actrice mythique.
Née de parents divorcés, boulotte puis amaigrie brutalement, cette enfant rêve de devenir danseuse étoile à l'image de Margot Fonteyn. La guerre qu'elle vit aux Pays-Bas – où une autre jeune fille, Anne Franck, voit sa vie retirée par la barbarie humaine - remet tout en cause et fait naître des fêlures. Une fragilité, une mélancolie lui collent à la peau – dont elle ne se débarrassera jamais – mais aussi une force lui permettant d'affronter l'horreur en Afrique où elle est ambassadrice pour l'UNICEF pour sensibiliser l'opinion publique.
Et pourtant, que de différences avec cette image de jeune femme espiègle, mutine au cinéma, qui a obtenu un succès immédiat qu'elle a toujours pensé immérité, lui conférant humilité et exigence avec elle-même.
Un bien joli court roman, à lire absolument si vous êtes, comme moi, admirateur(trice) de cette actrice.
En 1964, Audrey Hepburn a déjà derrière elle un grand nombre de succés cinématographiques comme Diamants sur canapé, Guerre et Paix ou encore Vacances romaines... C'est également l'année des retrouvailles avec son père, qui servent de cadre au nouveau livre de Clémence Boulouque, Un instant de grâce, paru chez Flammarion. L'occasion pour le lecteur de partir à la rencontre d'une icône sensible, tourmentée, qui décide d'affronter son passé.
"Dans son regard, elle n'avait trouvé qu'une opacité. Il était engoncé dans une vie qui lui barrait le front en rides sèches, et y plaquait cet air obtus. Il était une figure et une charpente épaisses. Un homme qui lui avait donné son nom, et s'en était allé un jour de mai 1935, sans raison. (...) Mais le revoir avait désavoué ses rêves, éteint les phrases dites en silence."
C'est par ces très jolies phrases que Clémence Boulouque nous fait découvrir le père d'Audrey Hepburn, une sorte d'aventurier qui quitta le foyer conjugal et se laissa séduire par l'idéologie nazie. Un homme dont l'absence pesa si lourd sur l'actrice qu'elle se décide enfin, après plusieurs dizaines d'années, de renouer le contact à l'initiative de son mari pour "affronter son passé". A travers des incursions dans ce passé, on revit grâce à Clémence Boulouque certaines périodes de la vie de l'actrice, que rien ne prédisposait à avoir une telle carrière ; elle aborde notamment son enfance très timide, où la danse devint rapidement son seul exutoire.
L'une des choses qui m'a le plus frappé est l'interrogation permanente dont fait preuve Audrey Hepburn sur son talent ; elle doute énormément d'elle-même :
"Elle avait sur eux la seule supériorité des anxieux, toutes leurs critiques ne seraient jamais aussi perçantes que celles qu'elle portait sur elle. Elle avait appris à danser et n'avait pu devenir une étoile ; elle n'avait pas appris à jouer et avait été acclamée. Elle conserverait ce complexe d'illégitimité."
Elle manifestait du reste une grande mansuétude à l'égard des autres, comme l'atteste cette confession qu'elle fera un jour à un journaliste :
"Les gens, plus encore que les objets, doivent être restaurés, réhabilités. Il faut leur redonner vie, les faire revenir à soi, et leur pardonner : ne jamais jeter quiconque."
Le grand mérite de l'auteure est de ne nous révéler que ce qui est essentiel ; elle nous fait effleurer la vie d'Audrey avec délicatesse. Grâce à une écriture très fine, et un découpage des phrases qui invite le lecteur à savourer le livre à petites gorgées, j'ai beaucoup apprécié ce court roman (à peine 120 pages) qui représente un très beau moment de lecture.
Sans trahir la fin du livre, je souhaitais également partager avec vous cette très jolie phrase qui scelle la rencontre :
"Et soudain, elle était en paix - cette sensation de blancheur qu'elle avait connue après des deuils : la peine est épuisé, il ne reste qu'à accepter."
https://evabouquine.wordpress.com/2016/02/08/clemence-boulouque-un-instant-de-grace/#more-850
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