"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rakel et Hans Olav, mariés depuis deux ans, arrivent à New York pour un séjour dont ils rêvaient depuis longtemps. Au cours d'une visite au Metropolitan Museum, Hans Olav tombe en arrêt devant une toile de Georges de La Tour, La Madeleine pénitente. Rakel, lassée, s'excuse et s'éclipse quelques minutes. À son retour, Hans Olav n'est plus là. La gardienne lui dit l'avoir vu quitter les lieux en compagnie d'une femme...
Jusqu'ici jeune épouse comblée et sereine, en voyage d'agrément avec son mari, Rakel se trouve brutalement jetée dans la peau d'une femme seule, égarée, qui arpente la ville, des semaines durant, en quête d'un disparu. Plusieurs rencontres émaillent sa quête et lui tendent le miroir de ce que pourrait, ou aurait pu, être sa propre vie.
Le roman de Mirjam Kristensen commence comme un policier - mais c'est pour mieux nous emporter peu à peu dans un récit introspectif, vertigineux et hypnotique. Finalement, que cherche vraiment Rakel ? Son mari, son bonheur évanoui, ou seulement ce qui conférait à son existence l'illusion d'une stabilité ?
Trop triste et trop long....
Hans Olav et Rakel sont deux norvégiens en vacance à New York. Au musée du MET, celle ci quitte son mari pour aller aux toilettes. Elle le laisse devant la contemplation de la toile de Georges de La Tour : une femme observant une flamme dans le reflet d'un miroir portant un crane sur les genoux. A son retour, Rakel ne retrouve plus Olaf. Elle tourne dans le musée et retourne à l'hôtel où ils se sont donné RDV en cas de séparation Mais Hans Olaf ne revient pas.
Retournant au MET pour essayer de le retrouver, Rakel revoit l'une des gardes de la salle où se trouve la peinture : Nicole. Elle explique ce qu'elle a vu mais Rakel n'en reste pas moins sûr que son mari reviendra.
Les jours passent, Rakel prévient sa famille et part rejoindre Hanna, une amie de sa mère qui vit à New York et qui accepte de la loger. Elle vit avec son mari, Harold. Leur relation, est teintée de silence et d'interrogations. Elle rencontre également William Hermann, un étrange libraire qui vient lui apporter le portefeuille à moitié vide de son époux.
Se sont les parents de Hans Olaf, Trudi et Hans Martin qui se déplacent de Norvège pour essayer d'apporter leur aide, accompagné de leur second fils, Tobias. Ceux ci ne resteront pas longtemps aux Etats Unis.
Rakel prend la parole et commence son histoire lorsqu'elle revient des toilettes. Elle reste pudique et tout au long de la lecture, elle se pose d'innombrables questions, mais reste dans le déni un long moment au début du livre pensant que Hans Olaf va revenir. L'auteur parvient à faire ressortir toute l'angoisse liée à l'absence et à la disparition avec des phrases simples. Certains passages semblent parfois survolés, mais ils sont emplis d'une telle profondeur qu'on reste lié aux sentiments de Rakel.
En plus de ses recherches, Rakel se laisse parfois emporter par les souvenirs et revoit en filigrane l'image de son mari venir vers elle, elle imagine des dialogues et des réactions de celui ci. Elle en vient parfois à se dire qu'il rentrera là, en poussant la porte pour la retrouver.
Mirjam Kristensen parvient à nous lier à Rakel de façon brillante : On aimerait que Rakel soit plus vive, réagisse en faisant les choses différemment, mais le cheminement qu'elle choisit prend son sens au fur et à mesure de la lecture.
Lors de certaines disparitions, il n'est pas rare qu'en ne trouvant de trace nul part - ni accident, ni mort, ni présence dans un lieu public ou hospitalier - les autorités baissent les bras et évoquent une disparition volontaire. Mais Rakel ne peut imaginer que Hans Olaf la délaisse.
L'atmosphère enfin est indéfinissable : on évolue dans une brume, et on ne lâche pas la lecture tant les mots sont envoûtant et addictifs. On se réfère aux sensations et sentiments de Rakel qui sont évoqués avec finesse et précision : de l'angoisse à l'incompréhension, de l'espoir à la réalité, le lecteur vogue au rythme des sensations auditives, gustatives et aux souvenirs qui y sont liés.
L'écriture enfin, en chapitre court, laisse un rythme haché mais pas haletant : le but n'est pas de mettre en lumière le thriller et le livre de suspens. On reste pudique et humble face à la détresse et à la douleur de la perte. Jusqu'au dénouement.
Rakel et Hans Olav, jeunes norvégiens, s’envolent vers New York, pour des vacances en amoureux. Ils décident rapidement de visiter le MET, célèbre musée où Hans Olav tombe en admiration devant une toile de Georges de La Tour. Rakel s’absente quelques instants pour aller aux toilettes.
A son retour dans la salle, Hans Olav n’est plus là.
Commence alors pour Rakel une insupportable attente, d’abord le doute, puis la peur, la quête de son mari qui semble s’être volatilisé et ne revient pas.
Dans une écriture qui m’a charmée, Mirjam Kristensen réussit à captiver alors qu’il ne se passe rien, ou si peu. On ressent avec le personnage les sentiments par lesquels elle passe, la stupeur, l’hébétude, l’angoisse, l’attente, la résignation. De ces quelques jours racontés on devine le traumatisme, on s’identifie à cette femme déboussolée.
Un roman qui se lit vite mais qui est très prenant, j’ai beaucoup aimé.
https://familytripandplay.wordpress.com/2016/04/10/lecture-un-apres-midi-dautomne-de-mirjam-kristensen/
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