"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mars 1845. Henri David Thoreau est revenu à Concord, Massachusetts, son village natal. Endeuillé par la mort de son frère, lassé des grandes villes et d'une société trop rigoriste pour le laisser pratiquer l'enseignement tel qu'il l'entendait, le poète philosophe a choisi de revenir à une vie simple, proche de la nature, entre les quatre murs qu'il s'est bâti. C'est dans ce cadre qu'il écrira les essais qui feront de lui une des figures marquantes du XIXe siècle américain, dont les idées trouvent encore un écho, chaque jour plus actuel.
Après Nietzsche, Maximilien Le Roy nous prouve une nouvelle fois combien la philosophie d'un homme est intimement liée à sa biographie. Une plongée dans la vie et la pensée d'un philosophe américain majeur ! Mars 1845. Henri David Thoreau, lassé des grandes villes et d'une société trop rigoriste pour le laisser pratiquer l'enseignement tel qu'il l'entend, le poète philosophe choisit de revenir à une vie simple, proche de la nature, dans son village natal. C'est dans ce cadre qu'il écrit les essais qui feront de lui une des figures marquantes du XIXe siècle américain, dont les idées trouvent plus que jamais un écho aujourd'hui.
Nous sommes en 1845 dans le Massachusetts et Henry David Thoreau décide de construite une cabane dans les bois près de l’étang de Walden. Il y passera deux ans, vivant sobrement dans la solitude et dans l’observation de la nature.
Écologiste avant l’heure, cet écrivain poète philosophe naturaliste était aussi abolitionniste dans cette Amérique qui prônait encore l’esclavage. (Qui ne sera aboli qu’en 1865). Il restera pacifiste toute sa vie, pratiquant l’objection de conscience et la désobéissance vis-à-vis d’un gouvernement qui finance l’esclavage et la guerre contre le Mexique.
Pour dénoncer le capitalisme et la conquête de l’Ouest au détriment des populations amérindiennes, il préfère vivre dans la solitude à l’écart de la civilisation. Il donnera tout de même quelques conférences et écrira de nombreux livres qui font référence comme son chef-d’œuvre « Walden »
« Ce qu’il me faut, c’est vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie »
Les dessins colorés de ce roman graphique célèbrent cette nature dans laquelle Thoreau aimait à s’immerger. Beaucoup de verts, des ocres des bruns et des rouges sombres accompagnent la précision du trait de A. Dan. On suit les grandes étapes de la vie de Thoreau jusqu’à sa mort, causée par sa tuberculose. Par contre, il y a peu de texte, et il n’est pas toujours facile de replacer chaque évènement dans l’histoire. Heureusement, le livre se termine sur quelques pages de Michel Granger, professeur émérite de littérature américaine, qui éclaire quelque peu note lanterne sur les aspirations, de Thoreau, ses traits de caractère, ses écrits et ses combats.
Roman graphique bien documenté pour une lecture agréable.
BD très représentative de la vie et de l’œuvre de Henry D. Thoreau dans le contexte politique et sociétal des années 1850 aux États-Unis.
Le dessinateur A. Dan, est l’auteur graphique des BD « Tahya El-Djazair » sur la guerre d’Algérie et de « Pour un peu de bonheur » sur le destin d’une gueule-cassée après la 1ère guerre mondiale. Ses dessins sont très expressifs, révélateurs et agréables à regarder.
Quant à Maximilien Le Roy, auteur de nombreuses BD, il a su parfaitement bien faire refléter la biographie de Thoreau en rapportant ses paroles et en respectant les nombreux écrits qui ont été faits sur cet enseignant avant-gardiste, techno-critique, philosophe, écrivain dont l’œuvre et l’action ciblaient des remises en question sur le consumérisme à outrance, l’écologie, l’esclavagisme, les guerres, les religions, la pauvreté et les servitudes en proposant des alternatives qui gardent tout leur sens à notre époque.
En avant-propos, Le Roy résume les grandes lignes d’un registre biographique de Thoreau qui n’était ni un anarchiste ni un politique mais dont « son œuvre a toujours son mot à faire. Il ne suffit plus de s’indigner.»
Michel Granger, grand connaisseur de Thoreau et son œuvre, spécialiste des écrivains de la «Renaissance américaine », qui a dirigé le « Cahier de l’Herne », Henry D. Thoreau (L’Herne 1994) et a publié une monographie, Henry D. Thoreau. Paradoxes d’excentrique (Belin 1999), et autres ouvrages, signe une postface riche et intéressante, agrémentée de photographies.
Je ne suis pas spécialement en phase avec le « tout Thoreau » mais son nom et son œuvre rééditée ressurgissant beaucoup dans les librairies je m’y suis culturellement intéressée.
Cette BD m’a beaucoup plu.
Vie et mort du philosophe américain du 19e, libertaire ou anarchiste, un des chantres de la désobéissance civile, en lutte farouche contre l'esclavage. Un bon fond, par contre je reste sur ma faim au niveau graphique...
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