Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Nous sommes en 1845 dans le Massachusetts et Henry David Thoreau décide de construite une cabane dans les bois près de l’étang de Walden. Il y passera deux ans, vivant sobrement dans la solitude et dans l’observation de la nature.
Écologiste avant l’heure, cet écrivain poète philosophe naturaliste était aussi abolitionniste dans cette Amérique qui prônait encore l’esclavage. (Qui ne sera aboli qu’en 1865). Il restera pacifiste toute sa vie, pratiquant l’objection de conscience et la désobéissance vis-à-vis d’un gouvernement qui finance l’esclavage et la guerre contre le Mexique.
Pour dénoncer le capitalisme et la conquête de l’Ouest au détriment des populations amérindiennes, il préfère vivre dans la solitude à l’écart de la civilisation. Il donnera tout de même quelques conférences et écrira de nombreux livres qui font référence comme son chef-d’œuvre « Walden »
« Ce qu’il me faut, c’est vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie »
Les dessins colorés de ce roman graphique célèbrent cette nature dans laquelle Thoreau aimait à s’immerger. Beaucoup de verts, des ocres des bruns et des rouges sombres accompagnent la précision du trait de A. Dan. On suit les grandes étapes de la vie de Thoreau jusqu’à sa mort, causée par sa tuberculose. Par contre, il y a peu de texte, et il n’est pas toujours facile de replacer chaque évènement dans l’histoire. Heureusement, le livre se termine sur quelques pages de Michel Granger, professeur émérite de littérature américaine, qui éclaire quelque peu note lanterne sur les aspirations, de Thoreau, ses traits de caractère, ses écrits et ses combats.
Roman graphique bien documenté pour une lecture agréable.
BD très représentative de la vie et de l’œuvre de Henry D. Thoreau dans le contexte politique et sociétal des années 1850 aux États-Unis.
Le dessinateur A. Dan, est l’auteur graphique des BD « Tahya El-Djazair » sur la guerre d’Algérie et de « Pour un peu de bonheur » sur le destin d’une gueule-cassée après la 1ère guerre mondiale. Ses dessins sont très expressifs, révélateurs et agréables à regarder.
Quant à Maximilien Le Roy, auteur de nombreuses BD, il a su parfaitement bien faire refléter la biographie de Thoreau en rapportant ses paroles et en respectant les nombreux écrits qui ont été faits sur cet enseignant avant-gardiste, techno-critique, philosophe, écrivain dont l’œuvre et l’action ciblaient des remises en question sur le consumérisme à outrance, l’écologie, l’esclavagisme, les guerres, les religions, la pauvreté et les servitudes en proposant des alternatives qui gardent tout leur sens à notre époque.
En avant-propos, Le Roy résume les grandes lignes d’un registre biographique de Thoreau qui n’était ni un anarchiste ni un politique mais dont « son œuvre a toujours son mot à faire. Il ne suffit plus de s’indigner.»
Michel Granger, grand connaisseur de Thoreau et son œuvre, spécialiste des écrivains de la «Renaissance américaine », qui a dirigé le « Cahier de l’Herne », Henry D. Thoreau (L’Herne 1994) et a publié une monographie, Henry D. Thoreau. Paradoxes d’excentrique (Belin 1999), et autres ouvrages, signe une postface riche et intéressante, agrémentée de photographies.
Je ne suis pas spécialement en phase avec le « tout Thoreau » mais son nom et son œuvre rééditée ressurgissant beaucoup dans les librairies je m’y suis culturellement intéressée.
Cette BD m’a beaucoup plu.
Une BD très intéressante au cours de laquelle est retracée la vie de Nietzsche.
Les dessins sont très expressifs, les textes qui composent les bulles n'ont pas besoin d'être très long.
Paul Gauguin, à l’instar de Vincent Van Gogh, est un peintre dont la biographie occulte bien souvent les qualités intrinsèques de ses toiles et de ses sculptures. Si bien que le père du primitivisme, l’ancêtre des expériences de Pablo Picasso, est souvent réduit à l’image romantique d’un anarchiste rebelle à l’autorité française, défenseur de la culture polynésienne à travers « Noa Noa ». Mais quand Gauguin parvient à Tahiti, puis aux îles Marquises, le culte des tiki est depuis longtemps abandonné, victime de l’acculturation des colonies françaises. Donc le sauvage a eu une vie non pas paradisiaque, mais bien parsemée d’embûches : alcoolisme, addiction à la morphine, syphilis, blessure purulente à la jambe, douleur et souffrance, solitude et crise existentielle. L’histoire de l’art a souvent occulté le caractère de plus en plus amer, voire violent de Gauguin, pendant les dernières années de sa vie. Années pendant lesquelles il peint probablement nombre de ses plus belles toiles (dont ma préférée : « Le Sorcier d'Hiva Oa » (ou Le Marquisien à la cape rouge), (1902), Musée des beaux-arts de Liège).
Ici, dans cette biographie, au graphisme qui bizarrement m’a évoqué Bernard Buffet, ou pire celui d’Annabel, il n’est rien caché des turpitudes, certains diront des actes de bravoure, de celui qui avait tout quitté pour l’amour de la peinture. Être artiste n’est pas un choix de métier, ni de profession, mais bien un choix de vie. Et pour cela, Gauguin a sa place au Panthéon des Grands Peintres.
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