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Amandine Dhée sait rencontrer et écouter. Elle sait transmettre les paroles des autres en se plaçant dans un coin de la pièce, au tournant d'une page, en filigrane impalpable mais que l'on sait présent, entièrement présent. Grâce à des rencontres plus ou moins fortuites, elle trace le portrait d'un territoire par le biais de ceux qui y vivent. Un territoire où le vent l'a menée et où il lui souffle de vraies histoires de vrais gens. Et un charme étonnant opère : en lisant les témoignages de Clara, de Cédric, d'Hélène et des autres, les paysages se dessinent précisément. La terre colle aux chaussures. Le vent refroidit les oreilles. On entend grincer les girouettes rouillées. Autour d'une table couverte d'une toile cirée, on écoute en buvant une tasse de café réchauffé. On se désole de voir des adolescents désœuvrés hanter l'arrêt de l'autocar qui les emmènera vers la Ville, où ils seront tout aussi désoeuvrés mais en bande. On sourit, on s'attendrit, on rit, on s'étonne mais on se reconnaît toujours. On retrouve quelque chose de nous dans ces paroles-là, quelque chose que l'on sait important alors que l'on n'y prête pas forcément attention habituellement. Loin de tous les clichés, avec malice et respect, Amandine Dhée nous fait cadeau de la réalité, une réalité autre qui vient embrasser la nôtre.
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