Madame A. nous a quittés. Celle qui nous avait maternés comme des enfants avec Nora, qui avait chéri notre fils Emanuele comme le sien, a préféré affronter seule le cancer qui la ronge. Sans elle, les métastases se développent sous nos lits. Nous voilà perdus, en proie à nos humeurs égoïstes. Nous a-t-elle laissé assez de force et d'amour pour rester une famille ?
Rome, années Berlusconi, juste avant la chute.
La Ville Eternelle est à la merci de Samouraï, ex-leader fasciste reconverti dans la grande criminalité. Il met la dernière main à un gigantesque projet immobilier qui aura pour effet de bétonner tout le territoire compris entre Rome et Ostie, sous couvert d’un philanthropique programme de développement de logements sociaux. Le projet est pour l’heure top secret, puisqu’il faut d’abord trouver de quoi corrompre (ce ne sera pas trop difficile) les politiciens qui le voteront bientôt. Il faut aussi éliminer les autres obstacles, à savoir la concurrence, et pour cela, quoi de plus judicieux que de s’associer avec ses ennemis, en les « intéressant » au projet et garantir ainsi sa sécurité. Samouraï est donc sur le point de réaliser une union sacrée entre les différents mouvements mafieux œuvrant à Rome, en ce compris (oups) la Banque du Vatican. Une belle brochette de riches pécheurs au service du Dieu Argent.
Mais ce beau projet pourrait bien capoter, parce que dans le camp des Gentils, Marco Malatesta, incorruptible chef d’une unité d’élite des carabiniers, a flairé que quelque chose d’énorme mijotait dans le chaudron des Méchants, et s’est donc mis en devoir de déjouer le plan, avec l’aide de sa belle collègue, d’un jeune procureur, et d’Alice, altermondialiste n’ayant pas froid aux yeux.
Crime, luxe, drogue, argent, prostitution, élites politiques et religieuses, hauts fonctionnaires, tous et tout sont inextricablement entremêlés dans des relations de domination, de chantage et de corruption.
On pourrait dire que les personnages de ce roman nerveux et haletant sont stéréotypées, et que toute cette histoire est trop énorme pour être vraisemblable. Et pourtant, c’est là le plus effarant, il paraît que tout cela est très réaliste et même carrément inspiré de la réalité.
Pauvre Rome, splendide déchue. Et combien d’autres, comme elle, corrompues jusqu’à l’ADN ? C’est quoi, ce monde ?
Le Samourai tient d’une main de fer, toutes les mafias de Rome, faisant régner la violence depuis des années, quitte à se retourner contre ses fidèles collaborateurs.
Le projet de sa vie est un ambitieux programme immobilier soutenu par les réseaux de Malgradi, un politicien aussi véreux que débauché.
A la suite d’une nuit avec des escorts qui se passe mal, certains vont essayer de profiter à leur avantage de la situation. Le fragile équilibre va alors se fissurer menaçant de tout compromettre. D’autant, qu’un de ses ex disciples, qui s’est reconverti colonel chez les carabiniers, va tout faire pour le traquer et enfin l’anéantir.
On ne va pas se mentir, c’est une lecture plutôt masculine, des meurtres violents, des prostituées, de la drogue, tout au long de ce long roman, riche en personnages. Il est d’ailleurs parfois difficile de s’y retrouver .
C’est noir, très noir, et le fait qu’il soit co-écrit par un ancien juge et un journaliste, n’est pas en soi très rassurant sur la réelle situation de l’Italie.
Déjà adapté en film, il fera certainement de nombreux amateurs car l’écriture est très cinématographique et rendra la narration peut être plus « claire ».
Les personnages sont quand même assez caricaturaux, je crois que c’est mon petit bémol, j’aurais aimé, plus d’originalité dans le traitement des caractères. Le seul qui sort vraiment son épingle du jeu, à ce niveau, c’est le Samourai, sorte de dandy cultivé et amateur de thé vert, déroutant !!!
Rome décadente et dépravée, Rome submergée par les affaires de sexe, de drogue et de fric, avec une mafia tentaculaire dont les membres s'affrontent pour gagner du terrain et toujours un peu plus de pouvoir !
Tout y passe, du petit malfrat qui souhaite s'affranchir, au politicard véreux et pervers, du prélat magouilleur à la pute roumaine : une galerie de personnages dans laquelle on pourrait se perdre et qui, pourtant, interagit, s'imbrique tellement que l'improbable devient réalité, à la limite du reportage sur les bas-fonds d'un monde pourri !
Entre assassinats et magouilles politico-immobilières, règlements de compte et loi du plus fort (ou du plus malin !), ce polar fascine !
Absolument passionnant, carrément hypnotique et surtout tellement près de la réalité à en être terrifiant (chantages, extorsions, meurtres s'enchaînent), ce roman au style percutant m'a donné très envie de découvrir les autres polars de l'auteur !
Extra !!
#explolecteurs polar
Samouraï, seul rescapé des gangsters qui ont dominé Rome dans les années 70-80, contrôle la ville et les différentes familles mafieuses. Il veut réaliser en sous-main un fantastique projet immobilier qui créerait des logements sociaux et permettrait de bétonner une partie du territoire d’Ostie et du bord de mer. Derrière ce projet, les familles qui réaliseraient des profits bien plus importants que ceux générés par leurs trafics habituels. Pour cela, la paix doit régner mais un événement va rompre l’entente cordiale.
Une plongée dans l’univers mafieux de la capitale italienne absolument spectaculaire ! Nous connaissons les mafias du sud de l’Italie mais pas les familles romaines ou gitanes. Bonini et de Cataldo nous entraînent dans ce monde dont ils nous expliquent les rouages et les règles. Nous entrons également dans les coulisses de la police italienne où agents à la solde de la mafia affrontent ceux qui tentent de faire tomber les parrains. Tous les milieux sont gangrénés par la corruption : la politique, la presse, la police et même l’Eglise.
Les années de Plomb ont profondément marqué les administrations. Il y a une grande méfiance à l’égard des tiques, les communistes qui pour les plus riches ne représentent qu’une gauche caviar tandis que le peuple descend dans la rue pour manifester ou se regroupe dans des lieux désaffectés. Le nombre de personnages pourra peut-être gêner certains lecteurs mais chacun est une facette d’un système ou représente des valeurs. Le roman est de ce point de vue un vrai tour de force puisqu’il nous montre l’envers du décor de la vie politique, la corruption et la reproduction d’un système perverti.
J’ai beaucoup aimé ce roman qui fait froid dans le dos à bien des égards. La qualité documentaire renforce l’intrigue qui est vraiment bien menée
Le roman de mafieux, ce n'est clairement pas mon truc. Mais en bon fan de séries, j'avais bien accroché à l'adaptation de Romanzo criminale il y a quelques années. Alors quand j'ai vu que les mêmes auteurs remettaient le couvert, je me suis laissé tenter par l'aventure italienne.
Alors à quoi a-t-on affaire ? Nous retrouvons la Rome des années 90, donc après l'histoire de Romanzo criminale, confrontés à ceux qui sont les héritiers des protagonistes précédents. Une galerie de personnages truculents et violents, un portrait à vif de la corruption de l’Italie berlusconienne, et tout ça pour nous prouver que, même sous son visage le plus sombre, Rome reste la cité éternelle.
Il y a une dizaine d’années, j’avais entendu parler de « Romanzo Criminale » le roman et le film, comme d’une plongée magistrale dans la criminalité romaine des années 70/80. Les critiques étaient élogieuses et j’étais pourtant passé à côté du phénomène. Donc lorsque j’ai appris la sortie de la version plus moderne « Suburra » et que je me suis renseigné sur les auteurs (un juge et un journaliste spécialisé), je n’ai pas voulu me louper une deuxième fois. Parce que ce genre de romans mafieux me plaît souvent, surtout s’ils sont basés sur des faits réels.
Dès les premières pages, on entre dans vif du sujet. On se retrouve au cœur de l’action et celle-ci ne s’arrête jamais. Les auteurs alternent à chaque nouveau chapitre entre les différents personnages des différents clans. Et les clans sont nombreux dans cette machination crapuleuse. Les politiques, les journalistes, les religieux, les forces de l’ordre et les trafiquants jouent tous un rôle important et représentent une pièce fondamentale de ce grand échiquier de la magouille. Chacun agit dans son propre intérêt et utilise tous les moyens qu’il peut pour arriver à ses fins. Ce qui découle inexorablement sur une vague de violence dont le roman est imprégné. Entre orgueil et ambition, la paix n’a plus de place.
Giancarlo De Cataldo et Carlo Bonini nous font découvrir les multiples aspects du crime et de ses ramifications dans la ville de Rome. Ils nous font entrer autant dans le quotidien des individus les plus ingénieux et les plus influents que dans celui des plus dégénérés et donc des plus sanguinaires.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance du livre et son rythme ininterrompu. J’ai eu un peu de difficultés à ne pas me perdre avec les nombreux personnages. Mais une fois que j’ai réussi à tous les maîtriser, j’ai vraiment pris mon pied à les regarder se manipuler entre eux. Malgré l’usage de quelques clichés, les auteurs ont vraiment su me captiver pour cette grande association de malfaiteurs et j’attends avec impatience la suite des aventures qui est à priori prévue.
Ce roman a été adapté au cinéma. Je le verrai avec plaisir même si je crois que la densité de l’ouvrage mériterait d’être mieux exploitée grâce à une série.
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