"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
90 ans ont passé depuis la grande maladie, et la plus grande partie du vieux monde a été oubliée et laissée à la merci des trolls, des bêtes et des géants. Une petite équipe d'explorateurs nordiques se lance dans la première mission de recherche officielle.
Ce premier tome est une aventure post-apocalyptique pleine d'insouciance et d'amitié, de magie, de drame et d'un peu d'horreur, le tout imprégné d'éléments de la mythologie nordique.
Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'une BD absolument magnifique, Stand still, stay silent. Je remercie du fond du cœur les éditions Akiléos pour ce somptueux envoi et je tenais par ailleurs à les applaudir à deux mains car l'objet-livre de ce titre est une pure merveille. En effet, il a été finement élaboré et il s'agit là d'une magnifique pièce de collection qui s'ajoute à ma bibliothèque de lectrice passionnée. C'est une réelle fierté que de le posséder. Ayant appris que la BD avait d'abord été publiée sur le net en anglais, je suis tellement contente qu'on ait pris la peine de la traduire en français et surtout de lui offrir un écrin qui en sois véritablement digne et qui permette de savourer au mieux cette petite pépite. Vous l'aurez compris, l'ensemble du livre est un pur enchantement et cela vaut également pour son contenu scénaristique !
Mais d'abord, intéressons-nous au graphisme de cette bande dessinée, si vous le voulez bien. J'en suis littéralement tombée amoureuse dès que j'ai ouvert l'ouvrage. Sa couverture avait déjà de quoi immensément me plaire et instantanément accrocher mon regard mais le reste des dessins si singuliers qui le constituent auront eu raison de moi. Je peux vous assurer que l'intégralité des planches de Stand still, stay silent sont juste à couper le souffle, ayez confiance. Elles regorgent d'une multitude de détails absolument saisissants qui nous donnent véritablement l'impression d'y être et de nous immerger jusqu'au coup dans cette atmosphère à la fois glaciale et ensorcelante des Terres du Nord. Et au fil de la lecture, l'on constate que chaque petit élément a son importance pour la suite des événements. S'ajoute à cela le fait que Minna Sundberg utilise à merveille les tons froids, majoritairement les nuances de bleu, le gris et le blanc, ce qui achève de nous embarquer tout droit en pleine Scandinavie. De cette chromatographie résolument hivernale se dégage aussi une réelle aura de mystère qui ne fait que s'accroître au cours de l'intrigue. Une chose est sûre : cet univers scandinave post-Apocalypse recèle un authentique supplément d'âme et sa créatrice n'y est certainement pas pour rien. On sent en effet une réelle implication de la part de celle qui se fait autant dessinatrice que scénariste de cette œuvre colossale, c'est le cas de le dire. Je n'ose imaginer le temps que cela lui a pris pour peaufiner chaque minuscule détail, pour appliquer minutieusement les diverses couleurs qui nous envoûtent tout au long de cette aventure périlleuse et exceptionnelle. Minna Sundberg a un talent indéniable pour donner vie à son histoire et aux différents personnages qui y prennent part, pour donner au monde alternatif né de son imagination débordante et brillante une réelle consistance et une certaine magie aussi. En tant que toute jeune artiste, elle a déjà réussi à trouver son empreinte et à apposer sa marque. C'est ce que j'appelle du brio.
Et ce qui est encore mieux, c'est que ce régal esthétique s'accompagne d'une intrigue au rythme savamment maîtrisé, qui oscille en effet constamment entre suspense haletant, pour ne pas dire insoutenable, et instants de pure contemplation. En tant que conteuse d'une histoire indubitablement complexe et riche, Minna Sundberg prend le temps d'en mettre en place les bases afin de nous faire prendre pleinement conscience des enjeux de son univers au fur et à mesure que les personnages avancent dans leur quête. Ce qui fait que ce qui peut de prime abord nous paraître n'être qu'une narration somme toute classique de récit post-apocalyptique d'un monde vacillant sur les fragiles piliers qui le soutiennent, à savoir en l'occurrence les cinq civilisations scandinaves et nordiques (l'Islande et la Finlande n'appartenant pas à la Scandinavie) ancestrales ayant ressurgi grâce à la « Grande maladie », se révèle être par la suite bien plus poussé et élaboré que ce que l'on pensait. On peut déjà souligner l'habileté épatante de l'illustratrice/scénariste à mêler mode de vie et société moderne et croyances anciennes de façon à donner à son histoire une toute autre dimension, celle-ci résolument mystique et même onirique à certains moments donnés. Qui plus est, on sent la volonté de Minna Sundberg de rendre hommage à ses racines et de nous faire découvrir le folklore et l'imagerie de ces régions, le fondement de leur beauté légendaire et reconnaissable entre mille, et c'est fortement appréciable. Cela change en effet des récits centrés sur les pays et les langues anglo-saxons et on peut ainsi porter notre intérêt sur d'autres cultures tout aussi fascinantes et enrichissantes, si ce n'est plus. D'autre part, l'autrice a également le chic pour faire s'estomper toute confusion que l'on pourrait ressentir à la première approche des événements et du contexte global de l'intrigue tout en nous faisant nous poser encore plus de questions sur d'autres points importants par la suite. En clair, elle titille incontestablement notre curiosité et l'on se sent totalement happés grâce au soin apporté aux décors, aux physionomies et grâce à l'élaboration des dialogues et du cadre de ce qui se déroule sous nos yeux ébahis.
Au niveau des protagonistes, j'ai également été véritablement conquise. Chaque membre de cette joyeuse troupe a sa personnalité qui lui est propre et un petit quelque chose en plus qui le rend particulièrement attachant. Ce qui m'a particulièrement plu, c'est le fait qu'ils se dévoilent au fur et à mesure qu'ils apprennent à véritablement se connaître et à tisser des liens très forts entre autres. S'ils sont au départ pour nous et les uns pour les autres des étrangers, ils finissent par devenir de véritables compagnons de route soudés comme les doigts de la main (pour le moment, cette expression est tout bonnement parfaite pour les désigner) et par former une équipe pas comme les autres, au sein de laquelle chacun a un rôle bien précis à jouer. Que ce soit la douce, enthousiaste, curieuse de tout et gourmande Tuuri, son cousin taciturne mais épatant et extrêmement touchant Lalli, le fier et susceptible mais irremplaçable Emil, la meneuse à la nonchalance et au culot légendaires Sigrun, ou encore le mal léché à la tendresse de gros nounours (je suis persuadée qu'il cache bien cela au plus profond de lui) Mikkel , tous sont parvenus à se faire une place dans mon petit cœur et impossible de ne pas en trouver au moins UN auquel s'identifier. Pour ma part, mon état d'esprit se rapproche plus de celui de Tuuri, la jeune Finlandaise dévouée à sa famille et rêvant de nouveaux horizons. Cependant, ce sont Emil et Lalli qui ont réussi à véritablement me faire fondre. Ces deux-là produisent de vraies étincelles quand ils sont ensemble, c'est juste magique. Quant à Mikkel et surtout Sigrun, ou le clown incontesté de la bande, ils sont si différents l'un de l'autre qu'ils en deviennent franchement comiques (j'en profite pour préciser que chacun des personnages a un potentiel comique certain) - et complémentaires, aussi ! Une chose est sûre, la confiance et la complicité évidente qu'ils ressentent l'un pour l'autre m'ont beaucoup touchée. Pour en terminer avec ce paragraphe, vous aurez probablement remarqué une anomalie entre les personnages représentés sur cette beauté de couverture et mon propos. Rassurez-vous, je n'ai oublié personne ! Simplement, il semblerait que nos joyeux drilles ne soient pas encore au complet... C'est ce que je vous disais : le mystère ne fait que s'épaissir avec cette bande dessinée...
Pour conclure, je vous recommande chaudement de vous plonger dans cette BD qui possède une réelle identité et ne ressemble ainsi à aucune autre. Stand still, stay silent est un post-apo' fantastique joliment réussi à l'humour diablement efficace et à l'intrigue mêlant à la fois science-fiction, exploration, surnaturel, religions païennes, famille, amitié, survivalisme et enjeux politiques, écologiques et sociétaux interplanétaires qui tient résolument à la route. Et encore, Minna Sundberg ne nous a montrés là que la pointe de l'iceberg seulement ! Je n'ose imaginer ce que le tome deux nous réserve. Plus j'y pense et plus je suis excitée à l'idée de savoir ce qu'il va advenir de mon équipe de choc, dont il manque encore le dernier membre ! Qui est-il, d'où vient-il ? Réponse au prochain épisode !
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