"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Gisèle est vétérinaire de campagne, Franck s'est voulu écrivain. Il est désormais père au foyer. Pas de méprise, ce statut est une source intarissable de joie. Car en plus de lui assurer un temps précieux auprès de ses filles, il le dispense de côtoyer ses semblables.
Hormis la fréquentation de quelques soiffards, cyclistes tout-terrain ou misanthropes à mi-temps comme lui, Franck Van Penitas peut se targuer de mener une existence conforme à son tempérament : ritualisée et quasi solitaire. Son potager en est la preuve, où aucun nuisible susceptible d'entraver ce rêve d'autarcie ne survit bien longtemps. Franck traque la météo et transperce à coups de bêche les bestioles aventureuses.
Jusqu'à ce jour où une lettre anonyme lui parvient, révélant l'infidélité de sa femme.
Face à un événement aussi cataclysmique que banal, n'est pas Van Penitas qui veut. Accablement ? Coup de sang ? Répartition des blâmes ? Très peu pour lui. Franck a beau être un garçon régulier, il n'en est pas moins tout à fait surprenant et modifier son bel équilibre n'entre guère dans ses vues. Son immersion en territoire adultérin, le temps d'un été, prendra l'allure d'un étrange et drolatique roman noir conjugal.
J'ai eu un sentiment complètement neutre vis-à-vis de ce livre. Je ne peux pas dire que j'ai aimé, mais je ne peux pas dire que je n'ai vraiment pas aimé non plus. En tout cas, je n'ai pas ressenti une intense émotion, et surtout, il ne m'a pas semblé particulièrement mémorable. Je l'avais lu deux semaines avant mon club de lecture qui lui était consacré, et quand mes amis en parlaient, ils disaient "ah oui Untel" et j'étais en mode "mais c'est qui déjà ? De qui ils parlent ?". Ou alors"il y a un gros twist à la fin" et moi j'étais en mode "Ah bon ?".
Présenté comme ça, je sais que je ne donne pas vraiment envie de lire ce livre, pourtant, je lui ai quand même trouvé quelques qualités. Notamment le fait de montrer un homme père au foyer sans pour autant que ce soit le sujet principal de l'histoire, c'est encore trop rare dans la littérature. J'ai également aimé l'écriture de Nicolas Maleski qui est assez fluide, et certains passages étaient quand même assez drôles.
Bref, un avis mitigé pour ma part, mais une lecture qui pourrait sans doute plaire à d'autres.
C'est un roman frais sans temps mort, une immersion réussi dans la vie d'un écrivain en berne devenu père au foyer et jardinier hors paire. L'air de rien, sur un ton simple Nicolas Maleski nous livre intrigues et portraits d'humains sur un plateau. On s'y laisse prendre.
J’ai lu en début d’année « La science de l’esquive» que j’avais bien aimé, je découvre maintenant son premier roman.
J’adore cette couverture qui est assez inquiétante avec ce lierre qui envahi la chaise.
La nature ne va pas jouer un rôle protecteur dans cette histoire, c’est plutôt le côté isolement et sombre. Différents champs lexicaux ne font que renforcer cette première impression.
Nous retrouvons ici un personnage masculin à plusieurs facettes. Une part inquiétante et une autre de « loser ». Le rôle de la femme est à l’inverse des stéréotypes.
On se rend vite compte que la famille ne fonctionne pas positivement. Il y a un malaise.
Dès le premier chapitre on comprend que rien ne va plus dans ce couple. Petit à petit on en apprend d’avantage. C’est très progressif. On sent très vite une violence contenue, sous-jacente. On se dit que cela ne va pas aller en s’arrangeant.
C’est un roman très prenant, inquiétant, grinçant.
Cette deuxième lecture d’un roman de Nicolas Maleski confirme que j’aime beaucoup son écriture et son regard acide.
Une nouvelle fois il joue avec les différents codes des genres littéraires et entraine le lecteur dans les méandres de l'esprit humain qui se complique la vie !
Ce roman a tout pour plaire, loin d'être un alignement de coucheries extra conjugales. Si elles son présentes, elles ne sont finalement pas le sujet principal, elles ne sont qu'un moyen pour Franck de se poser les (bonnes) questions sur sa vie, son couple, son envie d'écrire, sa famille... Je l'aime bien Franck et me suis pas mal reconnu en lui, adultère excepté. Un poil agora-claustrophobe, peu enclin à tenir des conversations ou des relations qui ne mènent à rien, pas à l'aise dans un groupe, non-amateur des pince-fesses et autres fêtes de village ou d'école, un peu chiant sans doute et sûr qu'il n'est nulle part en meilleur compagnie qu'avec lui-même sans pour autant être imbu de soi-même, ce sont juste des moments de tranquillité recherchés. Voilà, c'est tout moi ; j'y ajoute le fait que je travaille à domicile -mais je ne suis pas fan du potager ou du jardinage. Mais j'arrête là ma parenthèse pour revenir à ce roman assez inclassable. Souvent drôle, par le détachement de Franck et par l'écriture volontiers ironique, sarcastique et elle-même décalée de Nicolas Maleski qui, avec ce premier roman, frappe fort. Sa saillie sur les écrivains en vue est savoureuse. J'avoue ne pas lire ce genre de prose, mais il me semble bien avoir deviné un type connu dont le visage s'est aussitôt collé sur celle de Marc, l'ami écrivain de Franck : "Ça marchait pour lui aujourd'hui, il faisait paraître un roman tous les deux ou trois ans, il passait à la radio pour prononcer ses chroniques dans une émission de divertissement. Ses bouquins parlaient de drogue, de boîtes de nuit, de sexe, de marques de luxe, de petits branleurs prétentieux et friqués, fêtards et oisifs, immatures et narcissiques. D'aucuns localisaient son génie dans la condamnation de cette société qu'il décrivait. Pourtant il ne s'agissait nullement de jugement. Marc vivait dans ce milieu, il s'y plaisait, et dans ses bouquins il se contentait de mettre en scène son environnement." (p. 173). Tragi-comique par les situations qui peuvent faire sourire mais dont on sent bien, lorsque Franck lutine sa maîtresse qu'elles peuvent à tout moment sombrer dans le drame ou le sordide. Grave lorsque la disparition d'une jeune fille dix ans plus tôt, fille d'un des amis de Franck est évoquée ainsi que la vie du couple qui ne sait pas ce qu'est devenue son enfant.
Nicolas Maleski peut être direct, mais joue aussi avec des petites touches plus subtiles, de celles que l'on découvre entre les lignes. J'ai beaucoup aimé vivre un instant dans ce village avec Franck, sa famille et ses voisins, j'aime bien la présentation qu'en a faite l'auteur, la manière dont il parle de tous ces gens, des gens simples, sans jamais les juger.
Franck, un écrivain raté, vit paisiblement avec sa femme Gisèle et ses trois petites filles dans une petite commune de France à la campagne. Mais un jour, une lettre anonyme lui apprend l’infidélité de sa femme.
Le narrateur, homme au foyer, passe la plus grande partie de son temps à s'occuper de ses filles, de la maison (courses, ménage, cuisine) et de son potager. Il traîne de temps à autre au bistrot du village pour boire quelques verres avec les habitués et faire du vélo avec eux.
Sa femme le trompe ? Que faire ? Pas d'engueulades et de reproches. Non. Franck ne dit rien et décide d'en faire autant pour se venger. Il choisit ainsi Valérie, l’épouse de Carlos, l'amant de Gisèle. Franck a tout de même conscience des conséquences que cela peut engendrer sur l’avenir de son couple.
On s’attache volontiers à ce personnage solitaire, cynique et largement misanthrope. On peut reprocher à l'auteur la longueur de certains passages pas toujours passionnants comme les parties de jambes en l'air assez crues. Mais l'intrigue parvient à tenir la route même si elle bascule dans le polar dans les cinquante dernières pages en faisant remonter un sordide fait divers. Je ne m'attendais pas du tout à ce changement de tournure mais je pense que c'est voulu de la part de Nicolas Maleski.
Un premier roman original et réussi sur l'amour, l’adultère et la parentalité.
Une belle découverte et un auteur à suivre.
http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2017/sous-le-compost.html
Sous le compost est le récit d’un grain de sable qui vient perturber une mécanique parfaitement huilée.
Franck, écrivain raté, écolo convaincu, et père au foyer accompli, mène une vie réglée comme du papier à musique. Son épouse, Gisèle, est vétérinaire de campagne et subvient aux besoins du foyer, parcourant pour cela le villages du coin à longueur de journée.
Cette routine impeccable est ébranlée le jour où Franck reçoit une lettre anonyme lui faisant part de l’infidélité de Madame.
Faisant alors le choix de se taire, de ne surtout pas faire de vagues susceptibles de déranger le cours tranquille de sa vie, il va opter pour une sorte de vengeance charnelle, se lançant à son tour à corps perdu dans les méandres de l’adultère, et générant pour le lecteur, pléthore de scènes sexuelles, d’ailleurs plus ou moins nécessaires à l’équilibre du récit.
C’est là que le roman léger à priori bascule dans le polar : un meurtre, la découverte d’un corps enterré (sous le compost), viennent éclabousser ce qui aurait pu demeurer une histoire banale, celle d’un couple banal.
J’ai eu du mal à éprouver de l’empathie pour les personnages, du mal aussi avec cette intrigue qui a mis du temps à m’emporter.
Au bout du compte, je ne sais toujours pas s’il s’agissait d’un polar, d’une sorte de roman érotique, ou d’un traité sur l’art du jardinage, genre Kama-Sutra façon Nicolas le Jardinier.
J'ai fait cette lecture dans le cadre de ma participation au jury du prix des Lecteurs l'Express/ BFMTV et je reconnais avoir été déçue.... 2 petites étoiles donc, parce que je reconnais le travail de l'auteur, mais ça s'arrête là pour moi !
https://t.co/ZCWaKPHRIf
« C’était la nuit, la forêt tapissait le versant du poids obscur et hostile d’un océan »
Les premières lignes de cet opus sont prometteuses. L’écriture poétique et très descriptive augure d’une lecture intéressante. La suite se révéla aussi originale qu’inattendue. J’avoue que je ne m’attendais pas du tout à un tel OVNI.
Gisèle et Franck Van Penitas vivent avec leurs trois filles, Julie, Valouise et Andréa à la campagne. Madame est vétérinaire, Monsieur un très heureux père au foyer, s’occupant de ses filles et de son jardin. Première originalité : Les rôles sont inversés par rapport à « la norme ».
Franck aime sa femme et ses filles, a une vie simple et si caractéristique de nos chers petits villages : le bistrot, les potes, les ragots et autres rumeurs.
Ce sont ces dernières et une lettre anonyme qui firent un jour basculer sa vie : sa femme le tromperait ! A partir de cet instant, tout bascule.
« C’était ça tromper : s’apparier à cru, avec ce que ça comportait de maladies contagieuses, de promiscuité, de germes échangés, et s’oublier dans sa compagne illégitime, polluant le bien d’autrui, comme si on jetait ses ordures sur la pelouse du voisin, ne pas réserver l’exclusivité de sa semence à la mère de sa progéniture »
Loin de perdre la face, Franck devient à son tour infidèle. Il séduit et « baise » la femme de l’amant présumé (un des deux associés de son épouse) puis ensuite sa dentiste, la femme du deuxième associé. D’un solitaire fuyant les mondanités, il devient le tombeur absolu durant un été. Plutôt inattendu comme réaction.
Dernière originalité : la dernière partie du livre prend des allures de polar noir avec la disparition de la femme d’un écrivain en vue.
« Après quelques virages c’était déjà le plateau, patibulaire, sévère étendue de rochers, de bruyères, avec un vent de travers. L’hiver, le ciel pesait comme une dalle, une pierre tombale. C’était des paysages choisis dans la crudité. Et soudain, un coup de hache terrible ; l’œil ouvrait sur la vallée aux limons argileux qui donnaient à la terre son caractère abondant. La ville reposait là, percée par le cours d’eau, convoi robuste et nonchalant. »
Polar rural ? Roman noir ? Etude sociologique ? Littérature érotique? Manifeste écolo responsable ? Sous le compost est un peu tout cela à la fois. D’un grand réalisme, il se lit très facilement et rapidement. C’est concret, c’est visuel et cela apparaît très crédible. On s’imagine aisément vivre ces événements, biner cette terre ou bien boire un canon au bar du coin en refaisant le monde ou pariant sur une course hippique. Justesse des situations donc, mais également ironie sont les caractéristiques de cette histoire.
Aussi drôle que cynique, le personnage de Franck ne peut que plaire. On aime suivre ses péripéties, vivre ses pulsions, réfléchir et douter avec lui. J’ai personnellement été fan de ce personnage principal pour qui j'ai ressenti beaucoup d'empathie.
Le ton et le style de l’auteur, que j’ai beaucoup apprécié, y sont pour beaucoup. Utilisant la première personne du singulier, c'est à la fois descriptif, suggestif, explicite mais également pudique.
L’écriture, un mix entre la version crue relatant les moments de sexe, un langage familier, courant tel qu’on le connait et le parle tous les jours mais aussi l’utilisation de phrases longues, travaillées, poétiques, aux mots subtilement choisis qui suggèrent plus que ne dévoilent est parfaitement maitrisée et adaptée aux circonstances.
« Ce fut pour moi la délivrance d’une incarcération glutineuse et suffocante, à laquelle je m’abandonnai presque immobile. En vitesse de croisière, Valérie imprimait une cadence saccadée qui rebattait sa gorge à mon menton. La rudesse de son va-et-vient contrastait avec la tendresse délicieuse de sa petite plante carnivore »
Cela offre une lecture simple et fluide, un agréable moment qui fait qu’on tourne les pages sans s’en rendre compte et qu’on a du mal à lâcher ce roman.
Petite déception par contre sur la dernière partie. Si l’atmosphère est de plus en plus pesante au fil des pages, si l’auteur sème quelques indices au fur et à mesure, les derniers chapitres sont trop rapides et nous offrent une fin abrupte… C’est dommage car cela gâche un peu. Un travers d’un premier roman, la peur de finir ou de ne pas savoir finir ? une digression inutile ? Je vous laisse juge.
« C’était un soir vers neuf heures, sous un ciel sec et poudreux et même flamboyant sur le filament de l’horizon. Marc et Rhoda survinrent à bord d’un cabriolet rouge vermillon. Mon lit de braises, pour rutilant qu’il fût une heure auparavant, menaçait ruine. Ils immobilisèrent le véhicule près de l’appentis. Je goûtai l’interstice de silence parfait qui se logea entre l’extinction du moteur et le claquement des portières, avec la certitude que les instants de sérénité seraient comptés désormais. »
Vous l’avez compris, cet ouvrage m’a parlé, m’a happé rapidement et son originalité (le ton, l'univers, les personnages, l'intrigue, le côté non classable du livre) m’a séduit. D’aucuns y trouveront des longueurs, s’interrogeront sur la nature du livre et la volonté du message qu'a souhaité transmettre l’auteur, voire se plaindront de l’aspect sexuel et des longueurs... Ce n'est pas mon cas. N’oublions pas, enfin, qu’il s’agit d’un premier roman. Donc soyons indulgent.
Belle réussite, je vous recommande Sous le compost et suivrai cet auteur prometteur dans le futur.
4/5
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