Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Smoke, brooklyn boogie

Couverture du livre « Smoke, brooklyn boogie » de Paul Auster aux éditions Le Livre De Poche
Résumé:

C'est en 1990 que le cinéaste Wayne Wang demande à Paul Auster le droit d'adapter à l'écran un conte de Noël, publié dans le New York Times par l'auteur de Léviathan. C'est le début d'une aventure qui va durer quatre ans. Smoke, le film déjà classique qui en est résulté, se prolongera dans... Voir plus

C'est en 1990 que le cinéaste Wayne Wang demande à Paul Auster le droit d'adapter à l'écran un conte de Noël, publié dans le New York Times par l'auteur de Léviathan. C'est le début d'une aventure qui va durer quatre ans. Smoke, le film déjà classique qui en est résulté, se prolongera dans l'imprévu et délicieux Brooklyn Boogie.
Première expérience du romancier comme scénariste _ il s'en explique ici dans un long entretien _, Smoke est de son propre aveu « un hymne à la grande république populaire de Brooklyn ». Autour d'un bureau de tabac, Auster fait circuler des personnages issus de la vie quotidienne, incarnant la diversité et l'ambiance d'une ville où, malgré les tensions et les drames, c'est quand même le goût de vivre ensemble qui l'emporte.

Donner votre avis

Avis (1)

  • Il y a une dizaine d'années, alors que j'étais en pleine découverte de l'oeuvre de Paul Auster, j'avais essayé de visionner "Brooklyn boogie" et l'expérience avait été peu concluante. À vrai dire, je ne comprenais pas vraiment le comment du pourquoi et j'avais abandonné au bout d'une vingtaine...
    Voir plus

    Il y a une dizaine d'années, alors que j'étais en pleine découverte de l'oeuvre de Paul Auster, j'avais essayé de visionner "Brooklyn boogie" et l'expérience avait été peu concluante. À vrai dire, je ne comprenais pas vraiment le comment du pourquoi et j'avais abandonné au bout d'une vingtaine de minutes, me promettant d'y revenir un jour ou l'autre.

    En 2019, je ne l'ai toujours pas vu (cela ne saurait tarder) mais de retour dans l'univers austérien depuis quelques mois, j'ai repensé à ce film et à la nécessité de le voir. Toutefois, plutôt que de céder à mes pulsions jusqu'au-boutiste, j'ai opté pour une approche différente qui consiste à lire le scénario avant de voir le film. C'est de cette façon que j'avais opéré pour "Lulu on the bridge" et la complexité de l'œuvre m'était apparu dans toute sa splendeur.

    Cet ouvrage rassemble en fait le scénario de "Brooklyn boogie" ainsi que celui du film qui l'a précédé, "Smoke", entrecoupé par la nouvelle dont ce dernier s'inspire, à savoir "Le conte de Noël d'Auggie Wren". Le dénominateur commun entre ces trois textes et, accessoirement, ce qui m'a permis de comprendre mon incompréhension passée ? Le réalisateur des deux longs-métrages : Wayne Wang.

    Quelques explications s'imposent. En 1990, Mike LEVITAS, rédacteur de la Tribune libre dans le New-York Times, sollicite Paul AUSTER pour le numéro de Noël. Le journaliste souhaite que l'écrivain américain écrive un conte de Noël. Auster hésite longtemps puis finit par imaginer "Le conte de Noël d'Auggie Wren". La nouvelle paraît comme prévu dans le New-York Times. Wayne Wang, réalisateur notamment de "Dim sum", tombe sous le charme de celle-ci et contacte Paul Auster. De fil en aiguille, l'idée d'une adaptation fait son chemin et grâce à Miramax (et à un certain Harvey WEINSTEIN qu'il ne vaut mieux pas évoquer ces temps-ci), Paul Auster s'engage en tant que scénariste dans "Smoke". Le courant passe si bien entre les deux hommes qu'ils se mettent à imaginer un deuxième film, dans un registre complètement différent, mais qui ferait appel aux personnages secondaires gravitant autour du fameux Auggie, interprété à l'écran par Harvey Keitel.

    Autour des deux scénarios, c'est toute cette histoire, ce cheminement qui transparaît dans le livre, Actes Sud ayant mis les petits plats dans les grands pour offrir un tout consistant et cohérent. Si l'on appréciera comme il se doit cette transposition des thèmes austériens dans le Septième Art, on se régalera également de l'entretien mené avec brio par Annette INSDORF - à l'époque titulaire de la chaire de cinéma de l'École des Beaux-Arts de Columbia University - qui sert d'introduction au scénario de "Smoke". On se réjouira également de pouvoir découvrir le matériau originel et de le comparer avec sa transposition cinématographique.

    Si les "annexes" qui entourent "Smoke" méritent le détour, le travail effectué autour de "Brooklyn boogie" est quant à lui proprement fascinant. Le film ayant été tourné en deux temps et sur des périodes extrêmement courtes, Actes Sud présente l'ensemble des scènes ayant été tournées pour l'occasion, y compris celles non retenues, accompagnées à chaque fois d'anecdotes servies par Paul Auster lui-même. Ses ressentis, ses appréhensions, les problèmes rencontrées, ses frustrations, mais également ses grandes joies, bref, son point de vue, son ressenti en tant que scénariste qui éclairent d'autant mieux la suite, à savoir la version choisie. Ainsi, lorsque l'on découvre le scénario final de "Brooklyn boogie", ce qui a été retenu, ce qui ne l'a pas été, les transitions, la chronologie des scènes, on ne peut qu'être bluffé par cette transformation, ce passage tant attendu de la chrysalide au papillon.

    Après ce passage dans les coulisses, ce décryptage en règle du travail d'un scénariste, une question ne cesse de me tarauder : dois-je vraiment voir ces films ? Après tout, la distribution est indiquée et en lisant le scénario, ce sont bien les visages d'Harvey Keitel, Mira Sorvino, Lou Reed, Madonna, Harold Perrineau Jr, Michael J. Fox, Jim Jarmusch ou William Hurt qui peuplaient mon imagination et se donnaient la réplique. Mon "Brooklyn boogie" et mon "Smoke" seront-ils différents de ceux de Wayne Wang et Paul Auster ?

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.