"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Marthe se souvient de sa jeunesse rock 'n' roll, de son travail au service des espaces publics, de son jardin anglais. Marthe se souvient des rameaux pourpre des rhododendrons qui bordaient l'allée devant sa maison, du chèvrefeuille et des rosiers grimpants. Marthe se souvient, et Marthe oublie : ce qu'elle a fait le matin-même, l'adresse de son appartement, pourquoi elle vit seule. La faute d'Al, dit-elle, cette maladie qui lui ronge le cerveau.
Son présent est une énigme en constant renouvellement. Sur cette base précaire, un souvenir insiste, pressant comme un appel : Adrien. Marthe se rappelle sa voix, la force de ses bras, l'odeur de son cou. Quand l'homme de sa vie l'a-t-il quittée ?
Retrouver Adrien, ce projet surgi comme une nécessité la pousse à s'improviser détective. Elle décide de mener l'enquête, aidée par un chauffeur de taxi.
Si je me souviens bien est une fable sur la mémoire et l'oubli, l'histoire d'une quête sous le signe de possibles retrouvailles avec l'autre, avec soi.
Marthe,un personnage très attachant qui peu à peu à son cerveau grignoté par la maladie qu'elle appelle "Al",au fur et à mesure de sa rédaction sur son journal ,nus découvrons sa vie ,son quotidien ,et ce qui l'amène à partir à la recherche de son amour perdu .Une histoire bouleversante.C'est le 2eme livre que je lis sur ce sujet puisque' tout le bleu du ciel' m'avait très émue.
Si je me souviens bien est un livre très bien écrit, accessible à tous ,ne tombant pas dans le sentimentalisme,mais permettant de nous accompagner en douceur vers cette maladie.Et surtout de mieux comprendre les personnes malades.
Les illustrations sont un plus qui apportent de la douceur.
"Si je me souviens bien" de Hélène Le Bris
Éditions Eyrolles Roman
Parution le 06/06/2019
Marthe est une victime d'Alzheimer, cette maladie qui s'en prend à son cerveau et attaque sa mémoire, en détruisant ses souvenirs à petit feu.
Faisant partie intégrante de sa vie, comme un "coloc indésirable" ayant élu domicile dans son corps, elle a décidé de l'apprivoiser jusqu'à même lui donner un nom : Al.
"Al n'a pas encore attaqué la partie de mon cerveau qui stocke le plan de mon appartement."
Ce monstre silencieux a une préférence pour les événements récents... tout un mystère. C'est ainsi que Marthe se souvient encore si bien de son passé... et se met à nous le raconter. La tristesse émerge en moi, comme une vague insurmontable quand ses épisodes de trouble font surface. Et puis se répètent. Et puis se prolongent... Que j'en viens moi-même à me perdre, dans son temps, sa narration.
"Mes souvenirs surgissent et se désagrègent comme des bulles de savon soufflées par les enfants."
Jusqu'au jour où elle tombe sur un article de magazine qui soudainement lui rappelle son Amour, Adrien. Son sang ne fait qu'un tour, sous couvert d'un mensonge pour échapper à son proche neveu Vincent, elle décide de partir à sa recherche... Mais cette quête lui réserve bien des déconvenues et une destination encore insoupçonnée pour elle.
Ce livre fait écho à ma lecture précédente, "Tout le bleu du ciel" de Mélissa Da Costa (Éditions Carnets Nord), qui raconte lui aussi l'intense histoire d'une victime d'Alzheimer. Comme il est bouleversant d'assister, impuissante, à cet état, à cette dégradation progressive et insidieuse.
Au fil de ces pages, Hélène Le Bris déroule le fil de cette histoire de vie, hachée par les oublis. Le fond n'est pas larmoyant, je trouve qu'il donne au contraire le change, jusqu'à pousser Marthe à défier Al, de la laisser tranquille, de l'oublier un peu...
A l'image de sa couverture, de très belles illustrations monochromes prennent place et ponctuent ce roman, comme un souffle, une bulle d'oxygène.
https://littelecture.wordpress.com/2019/07/04/si-je-me-souviens-bien-de-helene-le-bris/
Marthe a 60 ans, et l’esprit confus. Elle le sait, se défend, s’organise pour mieux résister à Al - c’est ainsi qu’elle nomme le fauteur de ses troubles : son Alzheimer précoce. Pour retenir ses souvenirs récents, elle les note dans un cahier. Son passé lui échappe : elle ne sait plus pourquoi elle a déménagé, ni ce qu’est devenu le compagnon de sa vie. Le cahier restitue ses efforts pour comprendre, ses doutes, ses émotions qui mêlent frustration, culpabilité et désir de rattraper le temps perdu. Un indice découvert au hasard dans une revue bouscule son quotidien : elle croit retrouver la piste de son mari disparu… Elle s’improvise alors détective et mène l’enquête à l’insu de ses proches, sa voisine cinéphile et son neveu adoré.
Un roman doux à la plume attentionnée pour parler de la terrible maladie d'Alzheimer... Pour avoir côtoyé cette terrible maladie au travers de ma grand mère, je connais les ravages de ce AL. Marthe est attendrissante avec ses souvenirs, ses efforts pour rester debout avec ses parcelles de mémoire. Sa quête est belle , et son entourage est magnifique.
L'écriture est en phase avec l'évolution de la maladie:qui provoquent des arrêts dans la vie parce que l'on ne sait plus ce qu'on fait, où on est...
Un livre aimant, une lecture marquante, un roman qui nous cheville et dont je ne suis pas sortie indemne.
Une lecture belle et nécessaire
Abandonnée par son compagnon, Adrien, Marthe, la soixantaine juste passée, vit avec un jeune Al(zheimer), sous la protection de son neveu Vincent et de sa voisine Annie. Une photo dans un magazine feuilleté chez sa coiffeuse, celle de la voiture détruite d'Adrien, lui laisse penser qu'il a sans doute été victime d'un accident en revenant chez elle. Aidée d'un chauffeur de taxi, Marthe mène l'enquête et retrouve la trace d'Adrien. Elle décide de partir le retrouver pour se reconstruire avec lui. Mais son univers bascule !
Très peu de personnages dans ce roman : Marthe, Al l'ennemi, Vincent le protecteur, et bien sûr Adrien le grand absent et quelques seconds rôles comme Annie ou le frère de Marthe, Paul.
L'histoire est racontée par Marthe, et le lecteur se met facilement à sa place, face à ses troubles de mémoire, aux stratagèmes imaginés pour y palier, à ses certitudes et ses doutes dans la mise en oeuvre de son grand projet, retrouver Adrien. On s'imagine avec effroi vivre sa vie, particulièrement quand elle se retrouve, déshumanisée, dans un EHPAD; d'où son neveu peinera à la faire sortir.
Ce roman se lit facilement, écrit simplement, dans le style un peu haché qui convient à l'état de santé de l'héroïne. Il suggère, plus que décrit, l'enchaînement glaçant de la maladie alors que la victime lutte pour conserver sa mémoire et refuse la perte de son identité. On ne peut pas en sortir totalement indemne.
Merci à Eyrolles et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman, et son auteure.
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