Demeuré inédit, le séjour du détective de l'étrange et du Docteur Watson en Bretagne en 1898 n'en finit pas de surprendre. Les deux visiteurs londoniens dénouent avec inspiration une série d'énigmes au pays des mégalithes. Au royaume des pierres levées et sacrées, l'Ankou (l'ouvrier de la mort) guette ses proies, ferre, s'accroche et embarque impunément ses victimes. Rebouteux, saints guérisseurs, marchands de cheveux et arracheurs de dents, korrigans, géants et revenants composent un univers de légendes et de croyances bien ancrées dans la population. Mais un crime reste un crime. Et Sherlock Holmes, loupe en main et les deux pieds sur terre, entend bien faire la lumière sur des homicides atypiques.
Sherlock Holmes et les mystères de Bretagne, Stéphane Pajot, La geste
Après un court séjour par Nantes dans lequel le duo Watson/Holmes résoud une énigme et rencontre ce que la ville fait de personnalités importantes, Jules Verne en tête, les deux Britanniques sont invités par Zacharie Le Rouzic, archéologue basé à Carnac à s’intéresser à des morts suspectes autour des alignements.
Ce qu’il y a de bien avec les polars de Stéphane Pajot, c’est qu’ils transmettent son amour de sa ville, Nantes et de la région Bretagne. Et comme j’avoue avoir les mêmes penchants, eh bien je m’y retrouve tout à fait. Sur un ton léger, il émaille le voyage de Holmes et Watson d’une foultitude d’anecdotes, de détails qui ont fait la ville de Nantes (ici, il est notamment question de Thomas Dobrée et de l’ouverture du musée à son nom et 1898, et qui, hasard -ou pas- des dates vient de réouvrir après des années de travaux).
Puis, en Bretagne, on croise Théodore Botrel, Anatole Le Braz et bien sûr Zacharie Le Rouzic qui ont beaucoup fait pour le rayonnement de la région. Ils sont tous ravis de rencontrer Sherlock Holmes qui le leur rend bien en s’instruisant -et nous avec lui- et en s’imprégnant des lieux. Les légendes sont tenaces, les korrigans, les elfes, les druides, les esprits qui hantent les landes et les alignements de Carnac ; tout cela donne une ambiance légèrement fantastique comme les aime Holmes qui s’y coule parfaitement. Watson aussi du reste, sous le charme d’une bretonne "aux yeux hypnotiques".
Stéphane Pajot, comme dans son autre roman avec Sherlock (Sherlock Holmes et les secrets de Jules Verne), s’empare habilement du détective et de ses particularités. C’est assez singulier de le voir en des lieux connus et avec des personnages réels, c’est aussi ce qui fait l’originalité de ce roman.
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