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« On est chaque fois reconnaissant quand on lit Christophe André. On a envie de lui dire merci, et même d'en redemander un peu, comme si ses mots étaient des médicaments de l'âme au principe actif immédiat - et vous verrez : à diffusion lente. C'est une prose simple et généreuse, accessible aussi, semblable à une main tendue, sans pour autant renoncer à la complexité du propos, je devrais dire à sa subtilité, pour cerner qui nous sommes, ce que nous ressentons, ce qui fait notre singularité de roseaux pensants que tourmente le monde réel. Qu'il évoque notre relation au temps, au climat - ou plutôt à l'urgence qu'il y a à le sauvegarder -, à la méditation ou à notre sens parfois inversé des hiérarchies entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas, notre écrivain-psychiatre sait trouver les formulations - les formules aussi - pour nous entraîner dans sa pensée et nous aider à réfléchir par nous-mêmes à notre condition ».
Éric Fottorino, Directeur de l'hebdomadaire
Si je devais choisir pour cet essai stimulant une couleur ce serait le jaune.
Oui ! Ce livre est un tournesol chaviré de soleil. Champ de blé, lumière, des chroniques assemblés dans l’orée des existences.
Éric Fottorino dans l’avant-propos dévoile qu’il s’agit : « d’une sorte de manuel à l’usage des vivants en temps de crise ». « Pas de grandes leçons, pas de grands principes, juste un sens aigu de l’observation lucide et chaleureuse de ce que nous sommes... ».
Cet éloge « S’écarter et savourer » est un parapluie contre le mauvais temps. Nécessaire et humble, il parle à mi-voix presqu’en chuchotant et c’est ici que ce kaléidoscope prend vie.
Renoncer et savourer. Change toujours tu m’intéresses. De l’inertie climatique…
C’est la marée-basse, lire et apprécier les embruns, le souffle du vent.
L’écoute spéculative, l’hédonisme en porte-voix, agir et vivre.
Chacun des fragments est une boussole. Christophe André décortique nos contradictions . « Simone Weil notait : Les gens qui restaient debout, immobiles de une à huit heures du matin pour avoir un œuf, l’auraient très difficilement fait pour sauver une vie humaine ». « Même interrogation de nos jours : pourquoi mettons-nous beaucoup plus d’énergie à faire les soldes ou à consulter les réseaux sociaux qu’à sauver la planète ? ».
Christophe André cherche les réponses et incite le lecteur-acteur.
« Comment transférer aux mobiles élevés l’énergie dévolue aux mobiles bas ? S.W »
« Réponses bienvenues et urgentes...C.A. ».
Chroniques résolument sociétales, philosophiques, Christophe André démonte un à un les carcans qui aveuglent le monde et nous-mêmes.
« En attendant la fin. Pièce mentale en 7 actes. Le 1 n° 332 « Covid c’est quand la fin ? »
« Ça s’appelle l’état d’impuissance apprise. Un truc comme ça qui est en train de nous arriver. J’appelle Cioran à la rescousse qui écrivait : Nous sommes tous des farceurs, nous survivons à nos problèmes. »
Christophe André dissèque les diktats du monde d’après. Qu’en est-il de nos résistances ? Du recul face au consumérisme ? De l’entraide pour nos anciens et de l’hospitalité qui est la pierre angulaire de la fraternité ? Les élans tactiles foudroyés renaîtront-ils ?
Plus que tout, ce texte devient intemporel. Une phrase clé-trame et le regard vers : celui qui a atteint son but a manqué tout le reste.
Cette cartographie sociologique, écologique, psychologique est une conférence à ciel ouvert. Ce livre rassemble l’épars, prend acte d’une société en mal-être.
Engagé, crucial, il offre la loyauté de l’existence, la résilience et l’abolition de nos obsessions.
Publié par les majeures Éditions de l’Aube.
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