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Sciences humaines n 288s et si on changeait tout janvier 2017

Couverture du livre « Sciences humaines n 288s et si on changeait tout janvier 2017 » de  aux éditions Sciences Humaines
Résumé:

Et si on changeait tout ? Le progrès est-il une idée morte ? Oui ! Son acte de décès a même une date précise : 1979. Cette année-là, Jean-François Lyotard publie La Condition postmoderne dans lequel il prophétise la fin de la modernité et du « grand récit » du progrès qui lui est associé. La... Voir plus

Et si on changeait tout ? Le progrès est-il une idée morte ? Oui ! Son acte de décès a même une date précise : 1979. Cette année-là, Jean-François Lyotard publie La Condition postmoderne dans lequel il prophétise la fin de la modernité et du « grand récit » du progrès qui lui est associé. La modernité a débuté il y a cinq siècles, au temps de la Renaissance. Elle s'est construite sur un espoir sans cesse renouvelé en un avenir meilleur. Cette espérance a pris tour à tour le visage du progrès scientifique, culturel et éducatif, censé faire reculer l'ignorance, l'obscurantisme. Le progrès technique devait améliorer le sort des humains : alléger le lourd fardeau du travail et guérir les maladies. Le progrès fut associé à la quête d'une croissance économique sans limites, synonyme d'abondance et de bien-être pour tous ; quant au progrès de la liberté, il allait faire sortir les peuples et les individus du joug de l'oppression. Politiquement aussi, le progrès a pris différents visages, démocratique, socialiste ou communiste. Même aux pires heures du nazisme, beaucoup croyaient qu'un autre monde était possible. Et qu'à la barbarie allaient succéder des lendemains qui chantent, un avenir plus radieux. C'est à partir des années 1970 que l'horizon du futur a commencé à s'obscurcir. Dès 1969, Raymond Aron publie Les Désillusions du progrès : il montre avant les autres comment la société d'abondance suscite paradoxalement de nombreuses frustrations et des désenchantements. On commence aussi à prendre conscience des dangers de la pollution. Puis vient le temps des crises économiques. Les récits du goulag révèlent aux yeux du monde le visage barbare du communisme. Le marxisme amorce son déclin. On pourrait énumérer ensuite à l'infini tout ce qui semble avoir donné raison à J.F. Lyotard : catastrophes environnementales, succession des crises financières, retour de la barbarie génocidaire et de l'obscurantisme religieux... Le mot progrès a fini par disparaître de l'horizon, laissant la place à ceux de déclin, de déclassement, voire d'effondrement. Bref, l'avenir ne fait plus rêver.

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