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Science en mouvements (la)

Couverture du livre « Science en mouvements (la) » de Christian Pociello aux éditions Puf
  • Date de parution :
  • Editeur : Puf
  • EAN : 9782130499176
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'ouvrage traite, à la fois, de la « science des mouvements » et du « mouvement des sciences », dont la fin du XIXème siècle français fut le siège exemplaire. Il s'attache à cerner les fondements philosophiques, les conséquences multiples et les effets cohérents d'une science méconnue : « la... Voir plus

L'ouvrage traite, à la fois, de la « science des mouvements » et du « mouvement des sciences », dont la fin du XIXème siècle français fut le siège exemplaire. Il s'attache à cerner les fondements philosophiques, les conséquences multiples et les effets cohérents d'une science méconnue : « la science des mouvements » qui trouve son origine dans la physiologie mécaniste. La méthode graphique de Marey permet de plier tous les mouvements des organismes vivants aux exigences de la trace. II parvient, ainsi à concentrer, dans la lisibilité cartésienne des courbes de variation des forces et des vitesses, leur cinématique, leur dynamique et même leur rythmique ; c'est-à-dire à dégager les lois qui les gouvernent. En s'élargissant à la locomotion des hommes et des animaux, cette recherche fut soutenue par une application très pertinente, au siècle de la révolution des transports, du modèle machinique en physiologie et par l'unification « bionique » de la « mécanique animale » et de la « mécanique industrielle ». Une mécanique des fluides - comme les recherches sur la navigation aérienne - y trouvent leurs premiers linéaments. Les pratiques gymnastiques et athlétiques y puisent aussi leurs premières rationalisations scientifiques.

Cette physiologie des mouvements (Marey) et l'émergence d'une biomécanique des gestes laborieux ou sportifs qui en découle , ne peuvent être rendues intelligibles sans ce qui, au même moment, anime l'ensemble des sciences sous l'impulsion du positivisme.

Mécanique et anatomie, mathématique et biologie, techniques et sciences, physiologie et éducation, sciences et arts, s'articulent subitement et se marquent par l'apparition de catégories nouvelles - et hybrides - comme celles du « physiologiste-ingénieur,, et de « l'ingénieur-biologique ». La recherche des efficacités dans maints domaines et l'espoir évolutionniste du perfectionnement biologique de l'homme, portent l'éducation physique vers le projet « anthropotechnique ». D'où l'ambition de saisir, dans une même intelligibilité, des produits scientifiques, des produits industriels, des prescriptions pédagogiques, des productions artistiques (ou des normes esthétiques), pris dans un même mouvement de renouvellement, en ce qu'ils ont été façonnés par les mêmes schèmes intellectuels et structurés par une même économie de principes.

Aussi ce travail se présente-il comme une entreprise de réhabilitation d'objets culturellement dépréciés par les sciences dominantes qui ont été pourtant vigoureusement questionnés par le progrès des techniques et les effets surprenants du développement des pratiques ; objets étrangers à leurs domaines. Dignité retrouvée des instruments de physiologie - qui sont des « théories en actes » - et qui, s'organisant en lignées généalogiques, s'offrent à une véritable analyse épistémographique. Le cinématographe y prendra ses sources. Dignité restaurée de la transformation du corps des hommes astreints au travail exercé dans des conditions extrêmes, ainsi que des sujets qui sont parvenus, par l'entraînement, aux limites concevables dans tous les registres où la motricité humaine peut pousser ses excellences. C'est en effet la prise en compte de l'extention de ces « latitudes fonctionnelles » qui conduit la physiologie à élargir ses objets et à renouveler sa théorie. Dans ce contexte scientifique particulier et au sein d'un « milieu de culture » bien défini, on s'est logiquement interrogé sur la rencontre concertée du savant et du gymnaste et sur le croisement d'un certain savoir scientifique et d'un projet social et éducatif. Ceci permet de dégager les plus anciens fondements de la discipline « STAPS ».

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