80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
En 1945, dans les ruines de Berlin occupé par les troupes russes et polonaises, erre un homme. Si la guerre est finie, elle ne l'est pas pour lui. Avec les jours de paix s'entrouvre devant Michael un vide vertigineux et il se sent incapable de vivre. Sans cesse, son esprit retourne à cette nuit où sa femme et sa fille ont été massacrées par les Allemands tandis qu'il s'enfuyait par la fenêtre. Et le monde s'en est trouvé définitivement obscurci. Soudain, devant ses yeux, sur une place déserte, il croit voir sa fille, Barbara, qui saute à la corde. L'illusion est brève:ce n'est qu'une petite Allemande du même âge et qui lui ressemble vaguement. Mais il obéit à sa première impulsion et enlève la fillette. Puis il se joint à un convoi de réfugiés qui se dirige vers la France. À Paris, Michael ne comprend plus très bien les raisons qui l'ont poussé à s'emparer d'une enfant qu'il hait parce qu'elle est allemande et dont la présence l'irrite.
Néanmoins, il la fait passer pour sa fille, lui impose le nom de Barbara et ne cesse de poursuivre à travers elle l'image de la petite morte. L'enfant, terrorisée, oppose une résistance passive. Cependant, une évolution s'amorce dans les rapports établis entre ces deux êtres également solitaires et perdus. À la suite d'un accident, entre l'enfant blessée et l'homme, la tendresse et la confiance viennent supplanter la haine et la peur. Michael commence à croire qu'il pourrait se dégager du passé et prendre une place dans ce monde. Il a trouvé du travail, il songe à se remarier. Mais les ombres au milieu desquelles il a vécu reviennent toujours s'interposer entre lui et cette petite étrangère qu'il s'est mis à aimer. Et, finalement, il ramènera l'enfant en Allemagne. Ce sera son dernier voyage.
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