"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les journées de Jeshua, jeune propriétaire d'un salon de beauté, sont rythmées par les soins apportés à ses clientes. Coiffure, maquillage, manucure... Il prodigue attention et conseils avec douceur et bienveillance.
La nuit venue, c'est sur lui-même qu'il joue de sa magie. Travesti, il défile avec ses amis sur les trottoirs ou dans les bains publics.
L'arrivée d'une épidémie dévastatrice va bouleverser ce quotidien tranquille.
Jeshua va prendre la dure décision de transformer son salon de beauté en refuge pour malades et devenir le témoin silencieux de la violence sociale et des progrès inéluctables de la maladie.
Quentin Zuttion est un auteur confirmé. Il a reçu de nombreux prix dont le Fauve spécial jury jeunesse 2023 du FIBD pour Toutes les Princesses meurent après minuit. Deux de ses titres, Touchées et Toutes les Princesses meurent après minuit sont adaptés en film et court métrage. Salon de beauté est sa première adaptation d'un roman, celui de de Mario Bellatin (finaliste du prix Médicis étranger en 2000), pour lequel il a eu un véritable coup de coeur.
"Tu te souviens quand on s'est rencontrés... Je voulais rien foutre de ma vie et... Maintenant que... J'aurais aimé avoir le temps de changer d'avis."
Dans ce salon de beauté, des hommes rendent les femmes belles, leur offrant un moment de grâce à l’aide de maquillage et de coups de peigne. Quand la nuit tombe, c’est à eux de porter les paillettes, travestis, ils sortent chercher l'aventure avec d’autres hommes à l’abri dans les buissons. Ils s’aiment, et vivent leur existence avec allégresse sans se soucier du lendemain.
Mais un jour, dans l’aquarium du salon, un poisson est tombé malade, peu à peu le mal se répand et tous les poissons succombent les uns après les autres. En parallèle, les hommes se couvrent d’écailles irisées, traces d’une maladie à l’issue fatale. Au départ lointaine telle une simple rumeur, l’épidémie se rapproche et va toucher en plein cœur, ceux qui s’aiment, qui s'amusent, rient et exultent ensemble.
Il suffit de quelques pages pour faire monter l'émotion, cette boule au ventre, ce sentiment qui nous écrase la poitrine... Rien que quelques cases, et nous sentons déjà que nous ne ressortirons pas indemnes de cette lecture. Dès le départ, nous connaissons la fin, mais on ne peut plus détacher nos yeux avant la dernière page. On pense au sida, aux vies abrégées par un mal que la société refusait de voir, à ceux qui ont dû mourir en cachette, abandonnés et exclus.
C'est difficile, mais c'est beau. Les dessins subliment la tragédie, les corps malades se couvrent de taches semblables à des écailles de poisson étincelantes. Le salon de beauté se transforme en mouroir, dernier asile des condamnés, mais nous voyons toujours l’amour et les étincelles de vie qui résistent au cœur du drame.
J’ai été profondément touchée et bouleversée. Rien que d'en parler quelques mois après ma première lecture, j'ai les larmes aux yeux.
POÉTIQUE
Une adaptation d’un roman de Mario Bellatin.
Je ne connaissais pas ce roman, mais après cette lecture, j’ai bien envie de me pencher dessus.
Ici, on est autour des années 80-90.
Et l’épidémie du Sida fait des ravages.
L’auteur arrive à rendre beau le tragique.
La maladie élégante.
Un salon de beauté qui se transforme en mouroir pour accueillir les malades.
Un joli paradoxe.
Bien que triste, j’ai beaucoup apprécié cet ouvrage.
Je l’ai trouvé très touchant.
Dans Salon de beauté, Quentin Zuttion nous invite dans le quotidien de Jeshua, un jeune coiffeur dont les journées sont consacrées à prendre soin de ses clientes, offrant un moment de douceur à travers des coiffures, du maquillage et des manucures.
La nuit, le décor change : Jeshua, travesti, se retrouve avec ses amis pour défiler dans les rues ou se détendre dans les bains publics.
C’est dans cet espace entre jour et nuit qu’il cherche à se réinventer.
Mais l’arrivée de l’épidémie de sida bouleverse tout. Face à cette maladie dévastatrice, Jeshua transforme son salon de beauté en refuge pour les malades.
Il devient alors témoin silencieux de la douleur, mais aussi de la solidarité et de l’humanité qui émergent dans cette période de crise.
À travers des dessins subtils et d'une beauté saisissante, accompagnés d'une narration profondément touchante,
Salon de beauté aborde la thématique du sida avec une grande sensibilité.
À lire, à offrir ou à s’offrir ! Une véritable petite pépite.
Une oeuvre engagé et métaphorique de Quentin Zuttion, ce dernier revient avec ce one shot adapté du roman de Mario Bellatin, et il nous parle de la maladie et la pandémie du sida, le graphisme des traits est semi-réaliste, elle évolue en fonction du changement de ton, c'est à la fois doux et sensorielles. Avec les personnages nous avons un contraste et une confrontation entre la bêtise et la tolérance. L'intrigue est aussi mélancolique, onirique, cruelle et belle.
Le Beauty Fish, c’est le salon de beauté où Jeshua, Alex et Isai s’occupent des femmes pour les rendre plus belles. Travestis, ils peuvent, dans cet endroit, être eux-même pour prendre soin de leurs clientes.
Mais hors de ce cocon, ils n'ont de choix que de reprendre leur apparence masculine pour éviter un déferlement de violence que leur façon de vivre peut susciter chez ceux qui ne les comprennent pas.
À eux trois, ils forment une famille qu’ils ont choisie et construite. Alors quand Alex est soudainement touché par une étrange épidémie qui constelle sa peau d’écailles de poisson irisées, celui-ci doit s'arrêter de travailler. En effet, la visibilité de ses symptômes risque de faire fuir la clientèle.
Pour Jeshua, hors de question que son ami se cache. Il décide de fermer le salon afin de le destiner à un tout autre usage. Prendre soin de ceux qui sont touchés par cette épidémie. En effet, nombreux sont ceux qui sont infectés et qui ne trouvent d’endroit où se reposer. Aucun traitement n’étant jusqu’à présent disponible, c’est d'un refuge dont ces malades ont besoin.
2 octobre 1985, les médias annoncent la mort de l’acteur américain Rock Hudson. Son homosexualité n’était pas connue du grand public, mais son décès marque le début d’une épidémie qui va endeuiller sa communauté, qui fut particulièrement touchée. L'hécatombe est en marche, sans qu’on ne sache quoi faire pour la freiner. En 1987, l’utilisation du premier antirétroviral AZT fait renaître l’espoir.
Avec Salon de beauté, Quentin Zuttion adapte pour la première fois un roman, le roman éponyme de Mario Bellatin sorti en 2000. Et c’est avec un réalisme empreint de beaucoup de douceur qu’il nous dépeint ce mouroir où des hommes, abandonnés en raison de leur état de santé, mais surtout en raison de leur orientation sexuelle, vont trouver soutien et amour pour les derniers jours qu’il leur reste à vivre.
Cette histoire, ô combien réaliste et émouvante, ne pourra que vous faire replonger dans les années 80 et la désolation provoquée par cette épidémie qui nous a enlevé ceux qui, beaucoup trop nombreux, ont quitté la vie sans avoir reçu l'accompagnement qu’ils auraient mérité.
Jeshua est le propriétaire de Beauty Fish, un salon de beauté où de grands aquariums apportent une certaine zénitude bien appréciée des clientes. Avec ses amis Isai et Alex, homosexuels et travestis comme lui, il y travaille le jour et sort la nuit. Une étrange épidémie vient tout bouleverser. Qui se soucie de la mort qui envahit le monde de Jeshua, tuant ses proches, ses amis ? Il décide alors de faire de Beauty Fish un refuge pour que ces malades ne meurent pas seuls.
Quentin Zuttion a marqué les esprits avec "Touchées", "La dame blanche" puis "Toutes les princesses meurent après minuit". Il revient avec l'adaptation d'un roman de l'auteur mexicain Mario Bellatin. Ce récit métaphorique parvient à parler du VIH, sans jamais le nommer, avec poésie et émotion, comme un hommage à la communauté homosexuelle touchée par l'épidémie à la fin du XXème siècle.
Après avoir dessiné les corps vieillissants, l'adolescence, Quentin Zuttion montre la maladie qui s'attaquent à des corps masculins. Le parallèle avec les aquariums du salon et ses poissons malades lui permet de présenter les symptômes apparents comme des écailles aux couleurs exotiques. Plus les pages se tournent, plus l'émotion grandit, alliant l'érotisme à l'imminence de la mort, dans une urgence de vie. J'ai terminé la lecture la gorge nouée.
Grâce à sa propre poésie graphique, Quentin Zuttion réussit à mettre en images le SIDA dans un album intense aux couleurs aquatiques. Une prouesse donc et une lecture qui marque.
J'ai été attirée vers cette BD par la couverture intrigante et très colorée avant de lire la 4ème de couverture. C'est une adaptation du roman éponyme, paru en 2000, de l'auteur mexicain Mario Ballatin.
C'est l'histoire de Jeshua, homosexuel et travesti, qui est le propriétaire du salon de beauté "Beauty Fish" dans une petite ville. Il vit et travaille avec deux autres homosexuels et travestis, Isai et Alex. Ils font la fête ensemble, ils se prostituent ensemble. Mais les années d'insouciance vont s'effacer face à une maladie qui décime la communauté gay. Jeshua décide de fermer son salon et d'accueillir ceux qui attendent la mort, rejetés de tous.
Sans jamais la nommer, nous savons qu'il s'agit du SIDA; avec une certaine poésie dans l'horreur, les malades se couvrent d'écailles colorées de poisson, bien loin de la réalité des marques de la maladie, les poissons qu'aime Jeshua et qui sont la seule chose qu'il ait gardé de sa vie passée. Les poissons les plus faibles se font attaquer et dévorer s'ils n'ont aucun endroit où se cacher et meurent les uns après les autres comme ceux qu'il recueille. Cette métaphore est filée tout au long de la BD.
L'eau est omniprésente dans les aquariums, les bains publics, les douches mais elle n'est pas source de vie mais de contagion et de mort.
Le salon baigne dans le désespoir de ceux qui attendent la mort sans combattre mais aussi dans l'amour et l'entraide. C'est très cru dans les représentations des relations sexuelles et de la mort.
Je n'ai pu vraiment apprécier cette BD à cause des dessins, souvent noyés derrière l'eau des aquariums ou dans la brume dans lesquels j'ai eu du mal à rentrer et du fatalisme et du désespoir qui en émanent. Ce n'était pas le bon moment pour moi après la lecture de deux romans extrêmement durs.
#salondebeauté #NetGalleyFrance
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