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En 1925, pour trois sous, une femme lui déchiffre son avenir.
La mort d'abord, tout autour de lui. Partout.
Mais pas pour lui.
Pour lui, la lumière.
Celle qui fait mal aux yeux. Aveugle. le projecteur de trop.
Roman, on a du mal à imaginer qu'il s'appelle Roman par hasard.
Il a 11 ans quand il comprend que son père ne regagnera pas le foyer. Parce que sa maîtresse est enceinte. Parce que sa femme, la mère de Roman, n'est pas une femme comme les autres. Difficile, disent certains. Excessive sans aucun doute, louve protectrice, fantaisiste... Artiste.
Ce roman, c'est deux jours, deux jours seulement, dans la vie de Roman, de Nina sa mère et d'Arieh, le père. Deux jours qui vont bouleverser la vie du petit garçon.
Roman, on a du mal à imaginer qu'il s'appelle Roman par hasard.
Quand on sait qu'il deviendra Romain Gary.
Qu'on lui décernera, deux fois!, le Goncourt.
J'ai refermé ce livre émue.
Parce que j'aime tendrement cet auteur brillant et sensible qu'était Romain Gary.
Parce que Laurent Seksik approche la vérité de cet homme pourtant si mystérieux, en se permettant de romancer deux jours de sa vie. de son enfance.
"Romain Gary s'en va-t-en guerre" nous raconte l'enfance de Romain Gary avec sa mère Nina, son père Arieh qu'il admire malgré son absence. Le roman retrace deux journées décisives (26 et 27 janvier 1925) de la vie du jeune Romain où des révélations importantes sur ses origines et sa famille lui seront dévoilées.
Laurent Seksik, médecin et écrivain, continue avec succès de nous raconter des histoires captivantes, tendres, drôles voire tragique en prenant comme sujet des personnes ayant réellement existé. Ses talents de documentaliste et de romancier font mouche à chaque fois. J'avais découvert cet auteur avec "Le cas Éduard Einstein" (Prix des Hebdos en région 2014) et c'est avec un réel plaisir que j'ai dévoré son huitième roman.
On se sent touché et ému par ce garçon de onze ans à peine qui a du mal à se forger une personnalité, une identité solide face à une mère excentrique et malheureuse qui rêve de partie vivre en France et un père absent qui n'a pas hésité à l'abandonner pour fonder une nouvelle famille avec sa maîtresse. Le tout avec en arrière plan l'histoire de l'extermination des juifs de Pologne.
Une fois de plus, Laurent Seksik a réussi son pari : nous faire revivre avec force et émotion un moment clé de la vie d'un auteur célèbre, certes de façon romancée mais ô combien passionnante.
Ce livre m'a donné envie d’en savoir plus sur la vie et l’œuvre de Romain Gary.
Laurent Seksik nous plonge dans deux jours déterminants dans la vie de Roman Kacew, futur Romain Gary/Emile Ajar. Nous sommes dans le ghetto de Wilno les 26 et 27 janvier 1925, et le jeune garçon va bientôt découvrir que son père, Arieh – après avoir quitté le domicile familial, s'apprête à construire une nouvelle famille avec sa jeune maîtresse, et fermer ainsi définitivement la porte de son précédent foyer. Dans le même temps, Nina, la mère, attend fatalement l'annonce de la faillite de sa boutique de chapeaux pour enfin s'envoler vers la patrie qu'elle chérie, la France, et y mener une nouvelle vie.
Dans la multitude des origines réelles ou fantasmées, l'auteur narre une partie de l'enfance de l'écrivain et met en avant la figure du père. Le récit est plutôt habilement construit avec sa temporalité resserrée, son trio de voix (Roman, Nina, Arieh) et ses personnages attachants. L'ensemble est intéressant, même si certains dialogues m'ont semblé bien lyriques et l'épilogue de trop au regard de tout ce que Laurent Seksik arrive à nous transmettre avant. J'ai, par contre, beaucoup aimé la scène d'adieu de Nina à Monsieur Piekielny, son voisin « pas du genre dérangeant ». C'est beau de non-dits et d'affection ténue.
En bref, un récit que j'ai trouvé agréable, même si pas impérissable.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/05/romain-gary-sen-va-t-en-guerre-de.html
"On associe le génie de Gary à sa mère. L'énigme Gary, c'est son père."
La parution d'un nouveau roman de Laurent Seksik est toujours un petit évènement pour moi car j'aime beaucoup cet auteur qui a su m'émouvoir avec l'histoire de la fin de la vie de Stefan Zweig (Les derniers jours de Stéfan Zweig), avec l'histoire du fils d'Einstein (Le cas Eduard Einstein) et avec la chronique d'une famille de médecins juifs (L'exercice de la médecine). Ce livre sur l'enfance de Romain Gary est son huitième roman.
Dans cette biographie romancée Laurent Seksik imagine l'enfance de Romain Gary marquée par la figure de son père absent, il retrace les 24h de sa vie qui ont fait basculer son existence.
Janvier 1925, Romain Gary n'est encore à cette époque que Roman Kacew, un jeune garçon de 10 ans. Il vit avec sa mère dans le ghetto de Wilno en Pologne (actuel Vilnius en Lituanie). Né en 1914 quelques mois avant le départ de son père à la guerre, Roman est un jeune garçon d'une grande maturité qui passe son temps plongé dans les livres.
Malgré son jeune âge, la vie ne l'a pas épargné car son demi-frère, de vingt ans son aîné, vient de mourir laissant sa mère désespérée d’autant plus que son père vient de quitter le domicile conjugal pour vivre avec sa jeune maîtresse qui attend un enfant de lui.
Le jeune Roman ressent une immense douleur face au départ de son père, il reste nostalgique du temps où ses parents vivaient ensemble et rêve de les voir à nouveau réunis. Son père Arieh lui manque terriblement. "C'était sa faute si son père était parti, la faute à sa paresse, à son appétit du jeu, à l'amour et à l'obéissance qu'il portait à sa mère."
Nina, sa mère, est une femme fragile, au comportement excessif. Mélancolique, elle peut avoir de grands accès de théâtralité. Alors que son père est un homme sérieux, fourreur de son métier, sa mère, modeste modiste, a une âme d'artiste et un comportement imprévisible avec d'incessants changements d'humeur.
Outre la quête du père, Laurent Seksik nous dépeint à merveille la vie grouillante du ghetto, tous ces juifs tourmentés, en perdition dans l'attente d'une catastrophe annoncée et nous plonge au sein de cette communauté, de ses croyances et coutumes.
Un jour de janvier 1925, Roman fait l'école buissonnière et quitte le ghetto, il va rencontrer la haine suscitée par les juifs mais aussi découvrir le vrai visage de son père "il avait plus appris en vingt-quatre heures qu'en une année d'école". La découverte d'une trahison qui le fera quitter définitivement l'enfance.
Comme avec Stéfan Zweig et Eduard Eisntein, Laurent Seksik nous fait rentrer dans l'intimité de Roman/ Romain et de ses parents.
J'ai trouvé ce récit intéressant et riche malgré de régulières envolées lyriques qui m'ont un peu gênée. J'ai aimé sa description du ghetto et des multiples personnages qui le peuplent. Roman m'a émue dans sa pathétique recherche de son père. Son passage radical à l'âge adulte éclaire la vie de Romain Gary qui, devenu adulte, a multiplié les changements de noms et les mensonges sur l'identité de son père.
J'ai trouvé complètement glaçant l'épilogue qui relate la liquidation des 60 000 juifs du ghetto en 1943 d'une manière insoutenable, terriblement réaliste.
Romain Gary avant de devenir Emile Ajar, a connu la guerre, le ghetto, les privations. Sans compter la mort d’un frère ainé, et des parents déchirés.
Ce génie de la littérature s’est inventé des vies, dont un père secret, célèbre acteur russe. Mais pourquoi, probablement pour fuir toutes ses désillusions.
Laurent Selsik ne nous livre pas une biographie, mais deux jours essentiels dans la vie de Roman. Un récit à trois voix, lui, sa mère et son père. Qui vont nous expliquer ou essayer de nous éclairer sur la suite de son histoire.
C’est inattendu, touchant, cruel…..et cel adonne envie de se plonger ou re-plonger dans ses grands romans.
Vingt-quatre Heures dans l’enfance de Romain Gary à Vilnius, alors qu’il a 10 ans et demi et qu’il est confronté à la séparation de ses parents.
Je n’ai jamais lu de livre de Romain Gary. C’est certainement un vide qu’il faudra combler. Peut-être ai-je donc manqué certaines choses dans ce livre. Peut-être. Mais quoi qu’il en soit j’ai beaucoup aimé ce livre. Et bizarrement j’aurais du mal à dire pourquoi.
Certainement parce que j’ai aimé la façon dont Laurent Seksik décrit la relation entre le jeune Roman Kacew (qui ne s’appelle pas encore Romains Gary) et sa mère émotionnellement instable ainsi qu’avec son père qui est parti refaire sa vie avec une autre et qui culpabilise malgré le fait qu’il ait retrouvé le bonheur.
Certainement parce que Laurent Seksik a su dépeindre la vie des juifs de Vilnius, surnommée alors la Jérusalem de Lithuanie. Ils étaient alors très nombreux, vivaient pour la plupart pauvrement et malgré les pogroms du passé et les peurs de l’avenir continuaient à s’attacher à cette ville qui était alors polonaise.
Certainement aussi car ces vingt-quatre heures sont décrites au travers des regards de Nina, la mère, Arieh, le père, et Roman, l’enfant. Chacun vit ces moments avec ses propres sentiments, sa propre vision des choses. Aucun jugement de ces moments, juste une description faite de sensibilité.
Pour moi c’est incontestablement une des belles surprises de la dernière rentrée littéraire.
Quand on aime un écrivain et que celui-ci a décidé de mettre fin à ses jours depuis plus de trente ans, on ne sait s’il est heureux de le retrouver sous la plume d’un contemporain.
Avec Laurent Seksik, point d’inquiétude, car l’homme est un expert dans cet exercice et son livre se lit comme un roman. Loin de moi d’aller chercher le vrai du faux, quand on connait Romain Gary l’exercice serait périlleux.
Dans le dernier entretien qu’il a accordé à Radio-Canada, Romain Gary dit ceci : « Je vous ai dit au début de cet entretien que l’on vit moins une vie que l’on est vécue par elle. J’ai l’impression d’avoir été vécu par ma vie, d’avoir été objet d’une vie plutôt que de l’avoir choisie et en plus de cela, avec la notoriété, on est don manipulé par la vie elle-même. Avec la notoriété vient un phénomène curieux qui est celui d’une image qui grâce aux médias et par l’intermédiaire de vos caméras, comme je suis en train de faire ici, s’établit dans le public et a fort peu de rapport avec la réalité de l’homme. »
Laurent Selsik en centrant son livre sur deux journées les 26 et 27 janvier 1925, nous en fait la démonstration.
Par la voix de Nina, il nous montre que cette femme a subi des chocs successifs et très importants, elle a dû comme beaucoup fuir pour se retrouver dans un ghetto celui de Vilnius en Lituanie, où la naissance de son fils coïncide avec la première guerre mondiale, où le père part et quand il revient il est un étranger pour son fils et Nina a dû se débrouiller pour survivre et élever Roman, lui donner une éducation telle qu’elle la concevait.
Ce sont des années à s’épuiser, à courir après l’argent qui manque, affronter les épreuves en essayant de garder sa dignité, alors oui elle est extravagante, excessive, possessive mais c’est surement cela qui a fait qu’elle se décide à partir vers la France pour offrir une vie telle qu’elle la conçoit, digne du grand homme qu’elle voit dans ce gamin qui est le sien.
Le père de Roman, lui aussi n’en peut plus de ces extravagances il souhaite une vie plus normale. Il reconstruit sa vie avec une autre femme, plus jeune, plus douce et qui va lui donner deux enfants.
C’est cela sa trahison de son fils Roman, cela aussi qui a dû faciliter l’acceptation du départ pour la France.
Et il y a la voix de Roman, encore un enfant où se dessine une adolescence dans un ghetto, il apprend bien, il a compris qu’il devait faire plaisir à sa mère ; il voit ses combats de chaque jour, il est gêné par ces loufoqueries, mais il sait grâce à sa mère que le monde existe en dehors du ghetto, et qu’il y aura sa place. Il devient un homme dans un monde hostile, celui où des hommes s’octroient le droit de vie ou de mort sur d’autres.
Cette alternance de voix est des plus importante, le lecteur y retrouve la Mina de « La promesse de l’aube », dans les parties consacrées à la voix de Roman Kacew on y retrouve l’ambivalence d’un adolescent qui alterne entre la dure réalité et le paradis promis. Oui l’éloignement du père Arieh lui parait une trahison, un abandon mais peut-on comprendre à cet âge-là l’impossibilité du vivre ensemble, ce que la mère a subi l’a fragilisé et rendu inaccessible à une vie dite « normale » …
D’autres personnages sont magnifiquement incarnés, tel le rabbin et cette jeune fille que l’on dit folle, qui souffre de l’extermination de son père, Macha.
Tous ces portraits disent la honte, la misère et la peur.
L’auteur clos le livre par la dure réalité qui a consisté à l’extermination des soixante mille juifs de Vilnius.
Roman Kacew a pu devenir Romain Gary, Fosco Sinibaldi et Emile Ajar, grâce à la douce folie de sa mère qui a fait qu’il soit arrivé à l’âge de quatorze ans en France ; pays qu’il a servi et qu’il ne fasse pas partie des exterminés. Mais on ne peut que constater que Romain Gary est né avec la mort : celle de son frère, ceux de la grande guerre, ceux exterminés ensuite, c’est une longue succession de morts.
Il a choisi de quitté la vie le 2 décembre 1980, acte d’un homme libre.
Et si le dialogue d’Arieh avec le SS est improbable on aimerait qu’il ait existé pour rendre un hommage vibrant à Roman.
Laurent Seksik nous aura redonné l’envie de relire les livres de cet homme multiple avec un autre regard.
J’ajoute que j’adore la photo de Romain Gary prise par Louis Monier, lisant un journal où il est en photo avec Jean Seberg, cela me parait une jolie facétie.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 19 février 2017
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