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Revue Europe n.1032 : Federico Garcia Lorca

Couverture du livre « Revue Europe n.1032 : Federico Garcia Lorca » de Revue Europe aux éditions Revue Europe
Résumé:

Prononcer le nom de Lorca en France, aujourd'hui, quel que soit le public alentour, suscite une adhésion immédiate, une sorte de complicité admirative et, si l'entretien se prolonge, bien des gens ne se servent plus du nom mais, plus familièrement, du seul prénom, Federico. Lorca est sans doute... Voir plus

Prononcer le nom de Lorca en France, aujourd'hui, quel que soit le public alentour, suscite une adhésion immédiate, une sorte de complicité admirative et, si l'entretien se prolonge, bien des gens ne se servent plus du nom mais, plus familièrement, du seul prénom, Federico. Lorca est sans doute l'écrivain espagnol le plus célèbre du XXe siècle, mais il s'agit aussi d'un personnage mythique et l'on se demande parfois si son assassinat en août 1936, lors de la répression fasciste à Grenade, n'occupe pas autant les imaginaires que la connaissance approfondie d'une oeuvre doublement et indissolublement liée à la poésie et au théâtre.
C'est à Lorca poète et dramaturge que ce numéro d'Europe est consacré. Des perspectives panoramiques se conjuguent à des plans rapprochés pour revisiter l'ensemble de son oeuvre. On redécouvrira aussi, dans une traduction nouvelle, l'un de ses plus beaux recueils de poèmes, le Divan du Tamarit Et ce n'est pas sans émotion qu'on lira les magnifiques réflexions et témoignages de poètes qui l'ont connu ou qui, appartenant à des générations postérieures, sont des guides lumineux pour cheminer sur les pas du poète andalou.
Parmi eux, Vicente Aleixandre, Luis Cernuda, José Lezama Lima, José Angel Valente, ou encore Pablo Neruda qui écrivait en 1937 : «Federico Garda Lorca ! Il était populaire comme une guitare, gai, mélancolique, profond et clair comme un enfant, comme le peuple. On aurait eu beau chercher et chercher encore, pas à pas, dans tous les coins, qui sacrifier comme on sacrifie un symbole, en rien ni en personne on n'aurait trouvé mieux qu'en cet être choisi l'incarnation profonde du peuple espagnol...
Sans doute il est mort, sacrifié comme un lis, comme une guitare sauvage, il gît sous la terre que ses assassins ont poussée du pied sur ses blessures, mais sa race se défend comme ses chants, debout et chantant, cependant que sortent de son âme des tourbillons de sang, et il en sera ainsi pour jamais dans la mémoire des hommes.»

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