"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ancienne tireuse d'élite dans une guerre fictive passée, Jun se retrouve maintenant sans-abri et en colère, comme beaucoup d'autres vétérans. Brisée physiquement et mentalement, hantée par ses souvenirs, elle n'accepte l'aide de personne. Si la drogue semble être la seule chose l'aidant à atténuer sa douleur, les gangs qui contrôlent les vétérans en leur fournissant des médicaments sont endémiques.
Jun se retrouve alors au milieu d'une autre guerre qu'elle tente de mener seule.
L'histoire se déroule dans un monde réel mais imaginaire. En effet, tout ceci ressemble à Tokyo sans que ce soit pour autant indiqué. Et nous savons qu'il y a eu une guerre qui a fait beaucoup de dégâts sans pour autant que nous sachions entre quels pays tout ça a eu lieu. Aussi dès les premières pages, l'auteur arrive à nous transposer dans un univers poisseux grâce à un graphisme hyper détaillé et une palette de couleur specifique. Tout ça nous permet de croire à cette histoire tellement elle pourrait être réel.
On peut y voir un découpage en 3 actes. Tout commence avec cette ancienne guerrière devenue sdf, qui survit tout en gardant en tête les traces du passé, le fameux PTSD, une maladie invisible qui marque à vie les vétérans qui n'ont d'autres choix que de se bourrer de médicaments. Cette partie là, très graphique, joue sur les sentiments, la colère, la tristesse, le mal être. Et c'est très réussi. Le récit est rythmé par des flash back afin de comprendre ce qui s'est passé pendant la guerre. Arrive la seconde partie, la recherche de la paix intérieure. Jun va alors passer ses nerfs sur les gangs qui gangrènent le quartier, s'attirant par la même occasion les foudres d'une partie des vétérans. Cet acte là aussi est très réussi. Il contraste avec ce qu'on a lu auparavant, beaucoup plus accès action, le visuel est encore une fois très graphique, sanglant et violent. J'ai apprécié ce passage même si c'est un peu gros, même pour une ancienne guerrière, le 1 contre le reste du monde (un peu à la Taken) n'a jamais été très pertinent à mes yeux. Mais au delà de ça c'est très maîtrisé. Et puis arrive le dernier acte, la rédemption. Et pour moi il manque quelques pages pour faire la transition, car là, ça arrive trop rapidement et un peu comme un cheveu sur la soupe. On a à peine digéré toute la violence reçu dès les premières pages qu'on arrive à la fin.
Dommage car sans ce final trop vite envoyé, ce livre aurait vraiment été un gros coup de coeur.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !