En 1908, dans un article décisif intitulé « Caractère et érotisme anal », Freud a pour la première fois attiré l'attention sur la connexion entre l'esprit d'économie exagéré et le plaisir de retenir son contenu intestinal. Ce plaisir était pour lui une expression de la phase anale de l'érotisme de la prime enfance. Dans ces conditions, si le développement psycho-sexuel de l'enfant se heurte, à l'époque de cette phase anale, à un apprentissage de la propreté excessivement rigoureux, à l'idée que l'érotisme anal est quelque chose de tabou, etc., alors par régression à cette étape le comportement de l'adulte peut prendre le caractère d'une névrose obsessionnelle qui persistera la vie durant : le plaisir anal-érotique de retenir son contenu intestinal peut faire retour sous la forme de l'esprit d'économie anal-névrotique, de l'avarice, de l'envie, de la morosité. Mais si un tel développement est favorisé par les méthodes d'éducation conscientes et inconscientes d'une civilisation, comme c'est largement le cas pour la civilisation bourgeoise, l'issue prévisible est alors qu'une telle civilisation sera productrice de types déterminés de névrosés obsessionnels, voire présentera elle-même un caractère névrotique.
Pour la première fois sont ici rassemblés les plus importants travaux de la littérature psychanalytique portant sur notre rapport à l'argent et sur l'origine de l'argent lui-même.
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