Les surréalistes, « face à la meute », soutiennent des femmes criminelles. Ils couronnent l'anarchiste Germaine Berton et stigmatisent la condamnation de Pauline Dubuisson. Ils affrontent aussi les tribunaux quand ils se mobilisent pour défendre certains des leurs poursuivis en justice, comme Georges Sadoul en 1930, ou le trio Bounoure-Mayoux-Schuster en 1963, qui malgré cela perdront leur procès.Ils pratiquent, par ailleurs, le langage juridique et les rites judiciaires ; ils les empruntent par jeu, par exercice ou par nécessité. Ils les parodient lors de l'Affaire Barrès et les miment avec gravité, quoique non sans humour, dans les séances d'exclusion. Au cours de ces assemblées, si chaque partie s'exprime, une ligne intransigeante prime. Ces procès surréalistes à la fois démocratiques et révolutionnaires ont des ressorts positifs. Ils reflètent et entretiennent la vitalité du groupe. Mais comment notre époque si procédurière peut-elle les recevoir ?
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