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Alors que la Rébellion est plus affaiblie que jamais, Héloïne devra affronter ses démons pour se venger de Valdaraus.
Accompagnée d'Arthus et Emmeran, elle va partir à la rencontre des autres royaumes pour les rallier à leur cause. Mais ce nouveau voyage sera semé d'embûches et il n'est pas certain que toutes les découvertes qu'il réserve aux Rebelles soient de bon augure...
Lorsque ce second tome est enfin arrivé dans la boite aux lettres, j’ai dû prendre sur moi pour ne pas me jeter aussitôt dessus : j’avais d’autres engagements à tenir dans un délai bien plus court. Mais ce fut vraiment difficile : la fin du premier tome laisse le lecteur dans une telle incertitude, un tel désarroi, que l’attente était presque insoutenable ! Le côté positif des choses, c’est que cela m’a permis de garder un rythme de lecture remarquablement soutenu en dépit de ma forme plus que moyenne ! J’ai donc profité de ce fantastique élan de motivation qu’engendrait le désir irrésistible de connaitre la suite de l’histoire et je me suis interdit de commencer ce second tome avant d’avoir terminé pour de bon mon devoir de latin … Bon, honnêtement, hier, pour me donner du courage, j’ai lu quelques chapitres … mais aujourd’hui, je me suis tenue à cette bonne résolution et j’ai enfin réussi à mettre le point final à cet interminable devoir … et j’ai enfin pu lire !
Après la terrible attaque qui a failli couter la vie à Héloïne, la Rébellion est plus faible que jamais, tandis que l’armée de Valdaraus ne cesse de grossir. Arthus et Emmeran en sont persuadés : pour contrer la puissance du tyran et l’empêcher de parvenir à ses funestes fins, les Rebelles doivent gagner le soutien des autres Royaumes. Accompagnés d’un guérisseur et d’un membre du Conseil des Moundis, les trois jeunes gens vont ainsi quitter Phitanie afin d’aller s’entretenir avec les dirigeants des trois pays frontaliers. Et malgré les embuches qui parsèment leur chemin, malgré les démons intérieurs qu’ils ont tous à affronter, il est hors de question pour eux d’échouer dans cette mission …
Il y a deux types de sagas : celles dont le premier tome est tout simplement captivant mais qui s’épuisent au fur et à mesure, et celles qui au contraire sont de plus en plus fantastiques au fil des tomes. Et indéniablement, Phitanie fait partie de cette seconde catégorie : si j’avais beaucoup aimé le premier volume, j’ai tout simplement eu un coup de cœur pour cette suite ! Si le premier tome avait pour vocation d’introduire contexte et personnages, le présent ouvrage remplit à merveille son nécessaire devoir d’approfondissement ! Dès les premières pages, cette impression s’impose à moi : quelle évolution par rapport au premier ! L’auteur a pris confiance en elle, cela se ressent dans tous les domaines : la gestion du rythme, des dialogues, l’affirmation des personnalités complexes des personnages, l’introduction de toujours plus de coups de théâtre, la mise en place de sous-intrigues bien plus subtiles et fines … et surtout, une plume encore plus magnifique qu’auparavant, un régal à lire, un style vraiment unique qui m’a transportée du début à la fin !
Une fois encore, je vais me baser sur les propos de mes collègues blogueurs pour structurer mon argumentation. Beaucoup mettent l’accent sur la « discordance » entre le titre et le récit et regrettent amèrement que ce tome se nomme « les quatre royaumes » alors qu’un seul d’entre eux est véritablement exploré. Déjà, n’oublions pas que Phitanie fait partie de ces quatre royaumes : puisque l’objectif premier de nos protagonistes est de le sauver, il est présent tout au long du récit dans leurs cœurs et leurs esprits même s’ils le quittent assez rapidement au début de l’intrigue. Ensuite, effectivement, l’accent est mis sur un d’entre eux, et nos compagnons ne rentrent dans le troisième que dans les tous derniers chapitres, sans avoir posé le pied dans le dernier. Mais contrairement à d’autres lecteurs, cela ne m’a nullement choquée : j’aurai justement été bien déçue si Héloïne et ses amis parvenaient à rallier à leur cause les trois souverains en l’espace de quelques centaines de pages uniquement ! Cela aurait été à la fois trop rapide et trop facile. Il faut ici considérer le titre comme l’idéal poursuivi par les héros : les quatre royaumes unis afin de destituer un gouvernant qui représente un danger pour tous les peuples de ce monde souterrain. Il s’agit de l’objectif, et dans ce sens je trouve le titre parfaitement approprié !
En effet, vous l’aurez compris à travers le résumé et le paragraphe précédent, tout ne va pas marcher comme sur des roulettes pour Héloïne, Arthus et Emmeran. L’auteur a pris la merveilleuse décision de ne rien épargner à ses personnages : entre la nature hostile (leur pérégrination n’est pas une promenade de santé, ils devront déjà se battre contre les éléments et leurs propres limites physiques pour atteindre leur objectif purement géographique), leurs faiblesses psychologiques (ils ont tous leur démon intérieur à vaincre, ou tout du moins à faire taire temporairement, afin de pouvoir avancer), et bien évidemment la confrontation avec autrui et ses propres convictions qui ne servent pas toujours leurs objectifs, ils auront bien du mal à s’en sortir ! Et c’est tant mieux : rien de tel que de l’incertitude, des erreurs et des défaites pour pimenter une intrigue et faire monter remarquablement la tension dramatique ! Il y aura du sang et des larmes, mais également énormément de remises en question et de peur à surmonter, des épreuves autant physiques que mentales qui équilibrent admirablement ces deux facettes du récit : la quête de soutien pour la Rébellion et la quête d’identité pour Héloïne.
Héloïne reste par ailleurs une héroïne que j’apprécie de plus en plus : bien différente d’une Katniss Everdeen qui semble être indestructible, Héloïne affirme au contraire cette fragilité qui fait tout son charme. Elle ne parvient pas à surmonter le choc d’avoir tué un homme, cette mort la hante tout autant que celle des rebelles tombés au combat … j’aime cet état d’esprit. Trop souvent, dans les récits pour adolescents et jeunes adultes actuels, je trouve que les personnages principaux s’habituent bien trop facilement à ôter la vie. Alors merci Tiphaine pour ce trait de caractère d’Héloïne : il est tellement plus facile de s’attacher et de s’identifier à une jeune fille sensible qui ne supporte par la souffrance infligée volontairement à autrui. De la même façon, Héloïne ne se sent pas encore prête à « aller plus loin » avec Emmeran, et cela la rend particulièrement vulnérable : elle a toujours en elle cette crainte de décevoir son petit amour, cette peur de le voir partir avec une autre à cause de son blocage. Déjà, je trouve ça top de présenter une jeune fille qui a du mal avec la sexualité - car c’est finalement le cas de bien des adolescentes, contrairement à ce que la société actuelle tend à faire croire dans son imaginaire collectif -, mais surtout, je trouve cela fantastique qu’Emmeran comprenne ceci et la rassure : il ne la forcera pas … et surtout, même si elle ne parvient jamais à franchir le cap, il ne la quittera pas pour cela. Merci beaucoup Tiphaine pour cette romance atypique mais tellement, tellement plus saine lorsque l’on s’adresse à de jeunes lecteurs ! L’amour, le vrai, n’a à mes yeux pas besoin de se « prouver » au lit : il se vit dans les petites attentions de tous les jours et dans les sentiments uniquement. Merci Tiphaine, finalement, pour avoir osé sortir des sentiers battus !
En bref, et je vais m’arrêter là pour aujourd’hui, entre ce second tome et moi, le coup de foudre a été immédiat. Ce fut un réel plaisir de retrouver Héloïne, mais également Arthus et Emmeran que j’apprécie énormément (je suis toujours sous le charme de la belle amitié fraternelle qui unie Arthus et Héloïne, et je persiste à croire que leur symbiose cache quelque chose), et aussi de rencontrer de nouveaux personnages, d’explorer de nouveaux horizons … Ce tome est celui du voyage, autant géographique qu’intérieur, et pourtant on ne s’ennuie pas une seconde, grâce aux nombreux rebondissements et à l’importance des enjeux. Je ne regrette qu’une seule chose, finalement : que le prochain tome ne soit pas déjà sorti et en ma possession ! Car si la fin du premier tome était déjà frustrante, là, elle est tout simplement atroce. C’est cruel que de laisser tes lecteurs face à une fin pareille, Tiphaine !
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