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Philosophie - vol145

Couverture du livre « Philosophie - vol145 » de  aux éditions Minuit
  • Date de parution :
  • Editeur : Minuit
  • EAN : 9782707346278
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ce numéro s'ouvre par un texte présenté, annoté et traduit par Stéphane Ferret, qui est un document d'une portée historique indéniable : la dénonciation, par l'anatomiste danois Nicolas Sténon, de la philosophie de Spinoza à l'Inquisition romaine le 4 septembre 1677. Exhumé par l'historienne... Voir plus

Ce numéro s'ouvre par un texte présenté, annoté et traduit par Stéphane Ferret, qui est un document d'une portée historique indéniable : la dénonciation, par l'anatomiste danois Nicolas Sténon, de la philosophie de Spinoza à l'Inquisition romaine le 4 septembre 1677. Exhumé par l'historienne italienne Pina Totaro dans les archives historiques de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ce document a permis de remonter la piste jusqu'au seul manuscrit de l'Éthique connu à ce jour.

Le dossier « Foi et croyances religieuses » rassemble les contributions de spécialistes de philosophie de la religion.

Vincent Carraud montre comment, depuis la détermination canonique fides dicatur esse de obscuris, Descartes s'attache à penser la certitude sans évidence de la foi : la foi comme modalité pourrait ainsi être une certitude de obscuris, supérieure à la certitude de la lumière naturelle relative aux choses claires et distinctes. Partant du constat que la religion s'exprime dans une langue formulaire (prières, confessions de foi, formules liturgiques) et que la philosophie de la religion est en conséquence analytique, Philippe Büttgen tâche de montrer qu'il faut une autre philosophie de la religion (non analytique) pour montrer pourquoi la foi est formulaire. Anthony Feneuil réfléchit à la différence entre la foi et les croyances naturelles, à partir d'une lecture de la surprenante distinction de Thomas d'Aquin entre certitude en soi et certitude pour nous. Camille Riquier interroge le postulat grec sur lequel continue de s'appuyer notre compréhension de la foi, avant d'inviter à le renverser et de lui opposer la thèse selon laquelle croire serait plus, et non pas moins, que savoir.

À partir d'un exemple tiré des Minima moralia d'Adorno et dans le but de limiter un emploi trop extensif de la catégorie de la croyance en philosophie de la religion, Vincent Delecroix examine l'usage de propositions religieuses qui relèvent de zones d'indétermination entre croyance et non-croyance. Paul Clavier milite pour un particularisme méthodologique et conteste, exemples à l'appui, l'opposition entre approche analytique propositionnelle et approche continentale non-propositionnelle. Cyrille Michon défend l'idée que la foi est d'abord une relation avec un locuteur (un croire quelqu'un avant d'être un croire quelque chose), et que, cette relation étant avec Dieu lui-même, elle consiste à croire Dieu (credere deo). Dans le débat relatif à la pluralité religieuse, Roger Pouivet avance la thèse qu'il est rationnel de croire qu'une seule religion, la nôtre, est vraie, et que, dès lors, nous en avons le droit. Selon Ronan Sharkey, les raisons qui militent en faveur de l'abandon d'une approche purement propositionnelle de la croyance religieuse s'enracinent non seulement dans la complexité de l'acte de croire mais aussi dans celle, naturelle, qui lie la pensée à la latéralisation cérébrale et à l'interaction sociale. Enfin, Yann Schmitt introduit la notion d'acceptation pour en évaluer la pertinence à la fois pour analyser la rationalité des attitudes religieuses et pour comprendre la position des chercheurs sur le religieux, que ce soit en philosophie ou en sciences sociales.

Vincent Delecroix, Camille Riquier et Yann Schmit

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