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Peintures murales de la france gothique

Couverture du livre « Peintures murales de la france gothique » de Yves Bonnefoy aux éditions Uga Éditions
Résumé:

Voici les monuments d'un art méconnu.
Autant les peintures romanes sont fameuses, autant celles qui leur ont succédé sur les murs de nos églises sont demeurées dans l'oubli. C'est qu'elles souffrent d'un jugement qui est vrai peut-être, au moins qu'on a répété. Au XIIIe siècle, a-t-on dit, la... Voir plus

Voici les monuments d'un art méconnu.
Autant les peintures romanes sont fameuses, autant celles qui leur ont succédé sur les murs de nos églises sont demeurées dans l'oubli. C'est qu'elles souffrent d'un jugement qui est vrai peut-être, au moins qu'on a répété. Au XIIIe siècle, a-t-on dit, la peinture murale est tombée en décadence. L'étroitesse des parois que lui réserve l'édifice gothique, les prestiges du vitrail qui parvient à mêler couleur et lumière, ont affaibli cet art si considérable jadis.
Où de grands cycles, responsables du dogme, se déroulaient sur les berceaux lisses et le nu des murs, la trouée des verrières et le réseau des arcs et des nerfs ne permettent plus désormais que des compositions très petites, ou le jeu simple de l'ornement. Terrible jugement, qui prive un art de la grandeur de son siècle. Car il conclut aussitôt de la diminution des moyens à la véritable décadence, celle qui s'établit dans le style.
Comme si la liberté ou la force n'étaient pas séparables de la fonction, il les refuse à la nouvelle peinture, que l'église gothique a privée d'une vraie fonction. Elle n'est plus seulement un art négligé, elle devient un art mineur. Elle n'est pas seulement chassée de l'église. Imitant tour à tour la sculpture ou la miniature, la tapisserie, le vitrail, elle apparaît soumise dans son propre domaine aux lois plus fortes des autres arts.

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