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Pas envie d'être arabe. C'est le titre en forme de boutade de ma toute première chronique dans La Presse. Le hasard a fait en sorte que j'ai été nommée chroniqueuse un certain 10 septembre 2001. Le 11, bien malgré moi, je suis devenue chroniqueuse arabe.
Je n'ai jamais voulu de cette étiquette. Non pas qu'il y ait dans mes origines quoi que ce soit de honteux. Mais l'idée de me retrouver dans le camp des suspects, aux côtés de millions de gens pas plus suspects que moi, ne m'intéressait pas. L'idée de devoir choisir une seule appartenance, non plus.
Longtemps, je n'ai même pas su que j'étais une «minorité visible». Le pire qui m'était arrivé, c'était de me faire traiter de chameau et d'en rire. Mais je ne suis pas une victime pour autant. Les victimes n'ont pas le luxe d'une aussi belle tribune. Je ne suis que témoin. Journaliste un peu arabe et très chanceuse, témoin d'un malaise qui me dépasse, qui nous dépasse. Un malaise que j'ai tenté, au fil des chroniques, de retourner dans tous les sens. Pour voir au dos des clichés si on s'y trouve.
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