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Des portraits bouleversants d'êtres seuls, vus par un homme lui-même solitaire, qui essaie de comprendre ce qui l'a séparé de son père.
Journaliste célibataire d'une quarantaine d'années, le narrateur se rend dans la maison de son père qui vient de décéder et dont il n'avait plus de nouvelles depuis longtemps.
Alors qu'il trie ses affaires, il tombe sur un dossier qui comporte des textes de sa propre plume, écrits vingt ans plus tôt dans le cadre d'une commande de presse. Des portraits d'hommes et de femmes confrontés à la solitude, que, pour une raison mystérieuse, son père a précieusement gardés.
Les piliers de comptoir d'un café sans éclat, un sans domicile fixe qui a joué de malchance, un alcoolique qui vit encore chez sa mère, un homme transparent qui n'a jamais su retenir le regard d'une femme, une institutrice de maternelle qui collectionne les amants sans pouvoir tomber amoureuse, un vieux fermier enfin, qui illustre l'isolement agricole.
Tout en relisant ces portraits, le narrateur se remémore des moments avec son père et tente de comprendre ce qui les a éloignés l'un de l'autre.
D'une écriture délicate, à la sensibilité rehaussée de pudeur, Yves Harté rend ces êtres abandonnés absolument bouleversants. Il explore, avec une empathie contagieuse, le tabou de la solitude qui nous effraie et qui, pourtant, au fond, nous réunit tous.
Yves Harté relate le rapprochement d’un fils avec son père autour de l’empathie qu’il avait développé jeune. Au moment du décès de son père, un homme se replonge dans sa maison, ses objets, ses petits fragments de vie qui lui rappellent de multitudes souvenirs. Et puis à la faveur de ses fouilles, il trouve une chemise cartonnée avec, pour chaque jour de la semaine, une nouvelle écrite par son père. Une commande de jeunesse lui avait été faite. Il avait choisi de raconter le récit de personnes confrontées à toutes sortes de solitudes.
Avec délicatesse, Yves Harté décrit une série de portraits : une institutrice esseulée qui choisit les rapports sans lendemain pour soulager sa solitude; un SDF victime de l’engrenage de la précarité, etc.
En exhumant ces fantômes du passé des pages noircies de la propre écriture du père qui est, à jamais, absent, un pont entre passé et présent se crée, rapprochant encore un peu plus le fils avec son père.
Comme un héritage, Yves Harté raconte simplement mais avec beaucoup de tendresse ce rapprochement posthume. En nous les faisant découvrir au fur et à mesure, Il retrouve une vie qui, au fil des découvertes, lui devient très chère.
Avec un art maîtrisé de la nouvelle, Yves Harté fait vivre cette réconciliation entre l’adolescent et l’adulte que son narrateur est devenu. Il prend conscience que la vie n’est pas une succession de hasard mais bien une construction unique et personnelle.
Son ton tranquille et la sérénité qui s’en dégage font de Parmi d’autres solitudes un roman où la nostalgie se vit dans l’apaisement et la certitude d’être en accord avec l’absent.
Un bien émouvant récit !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/10/18/yves-harte-parmi-dautres/
Yves Harté (journaliste et grand reporter qui a obtenu le prix Albert Londres en 1990) prend comme fil conducteur le retour du narrateur, journaliste fils unique, dans sa maison familiale après de décès de son père et la redécouverte de certains de ses écrits de jeunesse alors qu’il voulait devenir écrivain. Des textes que son père, qui avait été sévère dans ses relations et appréciations sur son fils et sur ses productions littéraires, avait néanmoins gardé et classé dans une chemise titrée « solitudes ».
La thématique des solitudes à la suite de la perte d’un proche est un des fil conducteur (mais pas que). En peignant ces portraits et situations de certaines solitudes, Harté montre tout à la fois les « banalités » de ces situations qui n’en sont pas moins terribles, mais aussi des solidarités ou attentions qui peuvent exister ici ou là ; mais de façons ponctuelles et temporaires.
La thématique des solitudes (urbaines, rurales, ou autre est un vrai sujet - probablement accentué dans notre époque faussement communicante - et mérite des développements. La question des formes de descriptions (et de possibles solidarités) de sujets sociétaux est toujours complexe : faut-il privilégier l’essai descriptif, la thèse analytique, le roman ?
Au final, le livre est assez court, mais l’enchainement est un peu « plombant ». La qualité rédactionnelle de Harté permet de garder la lisibilité nécessaire.
Lu dans le cadre du jury lecteurs Fnac 2024
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