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Yves Harté relate le rapprochement d’un fils avec son père autour de l’empathie qu’il avait développé jeune. Au moment du décès de son père, un homme se replonge dans sa maison, ses objets, ses petits fragments de vie qui lui rappellent de multitudes souvenirs. Et puis à la faveur de ses fouilles, il trouve une chemise cartonnée avec, pour chaque jour de la semaine, une nouvelle écrite par son père. Une commande de jeunesse lui avait été faite. Il avait choisi de raconter le récit de personnes confrontées à toutes sortes de solitudes.
Avec délicatesse, Yves Harté décrit une série de portraits : une institutrice esseulée qui choisit les rapports sans lendemain pour soulager sa solitude; un SDF victime de l’engrenage de la précarité, etc.
En exhumant ces fantômes du passé des pages noircies de la propre écriture du père qui est, à jamais, absent, un pont entre passé et présent se crée, rapprochant encore un peu plus le fils avec son père.
Comme un héritage, Yves Harté raconte simplement mais avec beaucoup de tendresse ce rapprochement posthume. En nous les faisant découvrir au fur et à mesure, Il retrouve une vie qui, au fil des découvertes, lui devient très chère.
Avec un art maîtrisé de la nouvelle, Yves Harté fait vivre cette réconciliation entre l’adolescent et l’adulte que son narrateur est devenu. Il prend conscience que la vie n’est pas une succession de hasard mais bien une construction unique et personnelle.
Son ton tranquille et la sérénité qui s’en dégage font de Parmi d’autres solitudes un roman où la nostalgie se vit dans l’apaisement et la certitude d’être en accord avec l’absent.
Un bien émouvant récit !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/10/18/yves-harte-parmi-dautres/
Yves Harté (journaliste et grand reporter qui a obtenu le prix Albert Londres en 1990) prend comme fil conducteur le retour du narrateur, journaliste fils unique, dans sa maison familiale après de décès de son père et la redécouverte de certains de ses écrits de jeunesse alors qu’il voulait devenir écrivain. Des textes que son père, qui avait été sévère dans ses relations et appréciations sur son fils et sur ses productions littéraires, avait néanmoins gardé et classé dans une chemise titrée « solitudes ».
La thématique des solitudes à la suite de la perte d’un proche est un des fil conducteur (mais pas que). En peignant ces portraits et situations de certaines solitudes, Harté montre tout à la fois les « banalités » de ces situations qui n’en sont pas moins terribles, mais aussi des solidarités ou attentions qui peuvent exister ici ou là ; mais de façons ponctuelles et temporaires.
La thématique des solitudes (urbaines, rurales, ou autre est un vrai sujet - probablement accentué dans notre époque faussement communicante - et mérite des développements. La question des formes de descriptions (et de possibles solidarités) de sujets sociétaux est toujours complexe : faut-il privilégier l’essai descriptif, la thèse analytique, le roman ?
Au final, le livre est assez court, mais l’enchainement est un peu « plombant ». La qualité rédactionnelle de Harté permet de garder la lisibilité nécessaire.
Lu dans le cadre du jury lecteurs Fnac 2024
Je remercie Cultura avec ses animatrices de Culturalivres et les Editions du Cherche Midi pour m'avoir fait découvrir ce livre en avant première.
Un livre entre le récit de voyage et le polar historique sur les chemins espagnole afin de résoudre l’énigme d’un tableau Chevalier à la main sur le coeur de Greco et celle d’un ami disparu. Une enquête entre réflexion du rêve et du raisonnable, une ode à l’amitié masculine et de nombreux mystères. Quand le passé nous hante ainsi que la curiosité, on parle aussi de solitude, de manque de reconnaissance et d'incompréhension.
"Il a fallu que je remonte les siècles pour le retrouver. Sous les traits d’un gentilhomme qui n’est peut-être qu’un notaire sans éclat mais qui, pour moi, restera à jamais un ambassadeur et un aventurier, fidèle soutien de son roi, habile manœuvrier, toujours en quête de ce qu’il n’a pas et n’aura plus, semblable à tous ceux qui ont préféré la solitude au commerce de la société car ils se savent inconsolables."
Ce livre de 150 pages n’est pas un roman mais plutôt un récit de voyage que l’auteur a fait en Espagne.
Parti sur les traces du tableau du Greco « Le Chevalier à la main sur la poitrine », il espère découvrir qui est réellement représenté sur ce tableau. S’agit-il « d’un notable sage et obscur » ou » d’un aventurier su Siècle d’or, espion et courtisan de Philippe II ?
Les étapes de son périple lui rappelleront un précédent voyage en compagnie d’un ami décédé depuis.
Sans être un véritable coup de coeur, j’ai apprécié ce livre pour le style de l’auteur, ce qu’il m’a permis de découvrir sur ce célèbre peintre ainsi que sur l’histoire de l’Espagne.
Je remercie Cultura et les Editions du Cherche Midi pour cette découverte.
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