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Au coeur de l'Amérique des années 1930-1960, les personnages de douze tableaux d'Edward Hopper se croisent de manière inattendue. Un faisceau de solitaires, d'ambitieux redoutables, d'amants, de mères cruelles, de fantômes, de femmes mélancoliques et de rêveurs impénitents, tisse une comédie humaine grinçante et sensible.
Marc Mauguin explore les âmes et saisit des instants de vie suspendus avant qu'une décision ou un accident ne vienne en modifier le cours. Sous sa plume, aussi originale que puissante, les toiles s'animent et nous aspirent.
Une belle idée des éditions Robert Laffont : lancer « Les passe-murailles » une collection qui propose aux lecteurs des romans et récits ayant comme point de départ un ou des tableaux, de préférence connus du monde entier. Marc Mauguin est le premier à s’y risquer avec Les attentifs : douze nouvelles faisant toutes référence à des toiles d’Edgar Hopper. Tout pour me plaire ! J’affectionne le genre des nouvelles. Je suis admirative de la façon dont l’auteur parvient à donner vie à un personnage et concocter une histoire à la chute souvent bien ficelée, en quelques pages.
Tout le monde aime Hopper ? Presque. Il est reconnaissable entre tous. Il est aussi le peintre de la lumière à telle enseigne qu’ il est possible de déterminer l’heure où ses scènes se déroulent. Ce qui est aussi remarquable, c’est l’absence de communication entre les personnages.
Il n’a eu qu’un seul modèle, sa muse et son épouse : Josephine Nivison, Jo. Avez-vous remarqué que les enfants et les animaux sont les grands absents des peintures de Hopper ? Ah ! non, avec Cap Cod Evening de 1939, il a peint leur chien.
Cap Cod Evening est l’amorce de la nouvelle « Chien et loup » dans le livre de Mauguin.
Edward Hopper avait coutume de dire aux journalistes : « Si vous pouviez le dire avec des mots, il n’y aurait aucune raison de le peindre »
Douze tableaux, 12 nouvelles. Il est vrai que tout à chacun s’est surement essayé à construire son propre récit à partir de ces tableaux où les non-dits semblent si criants ! Je l’ai fait. Nonobstant, Marc Mauguin avec son talent de narrateur, répond à mes questions en imaginant leurs histoires.
Cape Cod Morning : Une femme regarde à travers la bow-window, l’œil rivé sur quelque chose… Elle semble si crispée, si tendue… « Lointain» raconte son histoire, si émouvante. C’est la première nouvelle, je fus séduite. Elle est une de mes préférées.
Winslow l’avait appelé ainsi la première fois où il était venu : « Le poste de commandement du capitaine Jo ! » Elle avait ri car elle s’était vue, soudain, dans la rotonde que formaient les trois panneaux vitrés lui permettant d’avoir une vision à cent quatre-vingts degrés sur l’extérieur, comme à la proue d’un navire ! Extrait p14
Sur une terrasse, une femme aux cheveux blancs assise dans un fauteuil et une jeune femme blonde juchée sur le rebord du balcon. Le titre en est Soleil au premier étage et nous sommes en droit de nous demander si ce soleil ce ne serait pas la jeune fille provocante ? La vieille dame serait-elle jalouse de cette beauté juvénile? Je me suis régalée avec « Premier plan ».
Marc Mauguin vous raconte une histoire triste dans « Perspectives » qui vous rappelera très certainement un certain film..
Summertime – en Une – est le point de départ de « Empâtement ». Mais que fait cette belle jeune femme en robe très légère et transparente ? Qui attend- elle ? Très troublant récit.
12 tableaux, 12 nouvelles.. Un vieux couple obligé de vivre à l’hôtel, une femme prête à tout pour l’homme qu’elle aime, une qui se libère de ses chaînes, une autre qui hérite de son richissime mari,un homme qui attend le retour de son épouse… Certaines se recoupent, et laissent apparaître un certain fil rouge. Ce que j’en dis
Oui j’aime les nouvelles. C’est un exercice assez périlleux que certains auteurs ne parviennent pas à rendre. Marc Mauguin l’a réussi allègrement. Cette lecture est palpitante. Il a rendu l’ambiance des tableaux à merveille. Hypocrisie, avarice, jalousie, relations mère-fille-belle-fille, rejet social, tromperie, suffisance et muflerie, solitude.. Tous ces sentiments sont dépeint dans ces courtes histoires où les œuvres de Hopper prennent vie. J’ai beaucoup aimé cette lecture.
https://www.plkdenoetique.com/marc-mauguin-nouvelles-autour-de-douze-tableaux-dedward-hopper/
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