Sarah est une jeune institutrice, mariée à un homme paré de toutes les qualités et mère d'une adorable fillette de 5 ans. Son bonheur semble parfait. Pourtant, le quotidien et la routine lui pèsent de plus en plus.
Broyée par un mode de vie effréné et un système auquel elle refuse d'adhérer, des angoisses s'immiscent en elle lentement, insidieusement : peu à peu, elle prend conscience que ce qu'elle vit est bien éloigné de l'existence dont elle rêvait. Le spectre de la dépression vient alors hanter cette femme sans problèmes. Jusqu'à cette nuit maudite où elle perd enfant et époux.
Sans espoir et n'ayant plus rien à perdre, elle décide, pour se trouver, voire se retrouver, de tout laisser et de partir en Chine. Pendant plusieurs mois, elle va de rencontres en découvertes, de déceptions en petits bonheurs, de doutes en échecs.
Partie de rien, convaincue jusque-là de son inutilité et du néant de sa vie, elle se livre à un véritable voyage initiatique, voyage au bout duquel sa fille et son mari pourraient bien l'attendre.
A travers ce roman, on suit les traces de Sarah. Dans une première partie, l'auteur nous narre sa descende aux enfers, elle a commis l’innommable qu'on va découvrir pas à pas. L'écriture de l'auteur au plus près nous entraîne et on tombe à travers les mots avec l'héroïne. La seconde partie, voit l'issue, la renaissance. Un Orient qui va bouleverser l'héroïne et la sortir de ses démons. Une écriture si proche du personnage que l'on ressent ses pulsations. Une découverte de la Chine loin des clichés.
Quand j'ai aimé une plume, j'ai envie de découvrir l'étendue de son univers. J'ai donc choisi de lire Parfois on tombe de Solène Bakowski après l'avoir découverte avec Avec elle.
Le sujet, beaucoup de mères pourront s'y projeter, dans cette société qui prône la perfection et où chaque jour les femmes se doivent d'allier maternité, carrière et vie conjugale sans écueils. Nous en rêvons toutes mais... Parfois on tombe, et c'est douloureux. Et il est si difficile de se relever. Nous suivons ici, Sarah, qui cherche son salut dans un voyage nostalgique en Chine, afin d'y puiser la force nécessaire.
Quelle femme/mère/épouse n'a pas besoin, au moins une fois dans sa vie, de se recentrer sur elle-même ?
Solène Bakowski pose ici des mots d'une incroyable justesse sur le ressenti de nombreuses femmes. Je pense que beaucoup pourront se reconnaître, notamment dans la postface, et se dire qu'elles ne sont pas les seules à être tombées.
Parfois on tombe est comme un tremblement de terre, un tremblement de coeur, un tremblement de vie. Un souffle nous envahit à la lecture de ce roman de Solène Bakowski. Il suffit de peu parfois pour que tout bascule et Solène Bakowski a su le dire de manière poignante et inoubliable. Puis, après le drame qui bouleverse encore même après lecture, nous partons avec elle, avec son personnage, la belle et fragile Sarah, dans un exil en Chine, pour une belle renaissance. On est plongé dans cet univers magnifique aux splendeurs comme antiques, aux beautés majestueuses et naturelles, aux rencontres si bienfaisantes au coeur et qui nous apportent une sérénité nouvelle. Cela nous amène à un roman profond d’une délicatesse sans pareil dans lequel chaque mot résonne et semble faire craquer le coeur pour que ses battements soient plus intenses et que viennent poindre aux coins des yeux des larmes de bonheur autant que de tristesse et également d’un espoir magnifique.
On en ressort grandit, un tantinet mélancolique. On a envie de répondre à la fin à la postface de Solène Bakowski que oui parfois on tombe, que peut-être même ce fut à un moment donné le cas, pas la même situation mais que l’on comprend parfaitement l’histoire de son roman et qu’il nous a imprégné comme de l’encre indélébile. On se laissera porter par l’intensité aussi des relations entre ses personnages inspirés par la réalité de l’auteur. Nous frissonnerons de ses liens particuliers d’amour, de sourire et de rire. Et nous nous laisserons porter par notre imagination pour suivre Alexander, Xiao Pei et Jian Hong dans les rues de Guilin et combler notre coeur des retrouvailles que vivra Sarah dans un ailleurs, au-delà des mots....
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