"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mourmansk, au Nord du cercle polaire. Sur son lit d'hôpital, Rubin se sait condamné. Seule une énigme le maintient en vie : alors qu'il n'était qu'un enfant, Klara, sa mère, chercheuse scientifique à l'époque de Staline, a été arrêtée sous ses yeux. Qu'est-elle devenue ? L'absence de Klara, la blessure ressentie enfant ont fait de lui un homme rude. Avec lui-même. Avec son fils Iouri. Le père devient patron de chalutier, mutique. Le fils aura les oiseaux pour compagnon et la fuite pour horizon. Iouri s'exile en Amérique, tournant la page d'une enfance meurtrie.
Mais à l'appel de son père, Iouri, désormais adulte, répond présent : ne pas oublier Klara ! Lutter contre l'Histoire, lutter contre un silence. Quel est le secret de Klara ? Peut-on conjurer le passé ?
Dans son enquête, Iouri découvrira une vérité essentielle qui unit leurs destins. Oublier Klara est une magnifique aventure humaine, traversé par une nature sauvage.
Cela fait vingt-trois ans, soit l’exacte moitié de sa vie, que Iouri a tourné le dos à la Russie et à la tyrannie paternelle pour s’établir en Amérique. Lorsqu’il est appelé au chevet de son père mourant, il retrouve un homme toujours aussi brutal et méprisant à son égard, mais taraudé par une question sans réponse : qu’est devenue sa mère après son arrestation en 1950 sous ses yeux de bambin de quatre ans ? Iouri va se lancer sur les traces de sa grand-mère disparue, partant du berceau familial, Mourmansk, où Klara fut scientifique dans un centre de recherche, et son père patron d’un chalutier-usine.
Se déroule alors une passionnante saga à rebours, à la lecture prenante et aux personnages campés avec justesse et sensibilité : après la vie et le point de vue de Iouri qui, élevé à la dure et brimé, n’a eu d’autre échappatoire que la fuite, l’on découvre le parcours de son père, muré dans une carapace de brutalité qui lui a permis de survivre à l’explosion de son enfance, à l’ostracisme et à la misère contre lesquels il a dû se battre ensuite. Enfin, grâce à un enchaînement de circonstances peut-être quelque peu romanesque, Iouri va pouvoir reconstituer une partie du parcours de sa grand-mère, avalée par le terrible goulag.
En s’intéressant aux répercutions des purges staliniennes sur plusieurs générations d’une même famille et jusqu’à nos jours, ce récit offre une perspective historique et sociétale de la Russie, d'où émerge une formidable force de résilience, mélange d’acharnement parfois brutal à s’imposer et à réussir, et d’application à oublier pour mieux se tourner vers l’avenir.
Quatre principaux tableaux marquent cette vaste fresque : le quotidien à Mourmansk, cette ville au nord du cercle polaire où la neige est noire ; le puits sans fond du goulag et des camps de travail sibériens ; l’isolement glacé d’une île de l’Océan Arctique où les Nenets, nomades éleveurs de rennes, tentent encore de préserver leur mode de vie ; et, sans doute le plus spectaculaire et le plus réussi : l’épuisant et terrifiant huis-clos des campagnes de pêche à bord des chalutiers-usines russes, en compagnie de véritables forçats de la mer dont la rudesse n’a d’équivalent que celle des éléments.
Voyage autant géographique que temporel où la brutalité des hommes laisse néanmoins la place à de jolis passages poétiques sur la mer, les oiseaux et les beautés de la nature arctique, ce livre est aussi un hommage à l’impressionnante résilience de l’âme russe.
un très bon livre est très bien écrit et une histoire très sensible avec se père est son fils leurs secrets leur vie tumultueuses parfait j 'ai beaucoup aimer l histoire et en plus je n 'avais jamais lu de livre de cette navigatrice bravo
Une découverte pour moi, je connaissais la grande navigatrice mais pas l'auteure. De belles descriptions documentées, une description aussi de ce monde rude après la seconde guerre mondiale, des personnages qui n'ont pas le pouvoir d'aimer, de la rudesse. Une histoire d'héritage, de famille. J'ai franchement été enthousiasmé, je recommande.
Ce roman est construit en 3 parties dans lesquelles on suit 3 générations d'une même famille : Klara, la grand-mère, Rubin, le père et Iouri. L'histoire se déroule en Russie. Klara a été arrêtée sous le régime de Staline pour trahison à son pays. Elle a été déportée et n’est jamais revenue. Rubin a grandi sans mère, il s’est endurci, est devenu marin puis capitaine de bateau. Iouri a grandi sous l’égide d’un père autoritaire et en a beaucoup souffert. Alors que Rubin va mourir, il demande à Iouri de découvrir ce qu’il est advenu de Klara.
C’est un roman historique très intéressant, documenté, sur une période noire de la Russie où l’on pouvait être arrêté sur de simples spéculations ou être trahi même par ses proches. Le récit montre également les dégâts causés sur une famille et sur plusieurs générations, c’est aussi un roman sur les relations filiales. C’est très bien construit, l’écriture est fluide. Les personnages ne sont ni tout blancs, ni tout noirs, ils essaient juste de survivre, chacun à sa manière, à un régime, un système qui broie ses citoyens.
A découvrir.
Je découvre l’auteure et vais sans aucun doute lire ses autres romans ! Oublier Klara est un texte fort qui nous fait vibrer et voyager dans le temps (époque de Staline, du Goulag) et l’espace (Etats-Unis mais surtout URSS).
Une quête pour un homme de 46 ans qui va découvrir tout un pan de son passé et mieux comprendre son père.
Un récit à trois voix (celles de Iouri, protagoniste, de son père, Rubin et de sa grand-mère, Klara) dans lequel la petite histoire rejoint la grande Histoire pour notre plus grand bonheur. Un texte très bien écrit, qui nous touche énormément de par les thématiques de la déportation et du Goulag mais aussi grâce à la façon dont cette histoire est racontée. Un roman que je recommande sans hésiter !
Merci à NetGalley et aux Editions Stock pour cette belle découverte ! #OublierKlara #NetGalleyFrance
Un livre passionnant dont on découvre le destin des personnages après que Rubin mourant fasse appeler son fils Iouri 46 ans,pour qu'il retrouve la trace de Klara sa grand-mère qui a disparu .Iouri vit aux Etats-Unis mais revient à Mourmansk après 23 ans.Un livre où pullulent les renseignements sur la vie en URSS sous Staline,qui nous instruit tout en nous stupéfiant:comment était-ce possible?On découvre aussi la vie de cette non-famille :"Un maléfice avait muré chacun de ces quatre êtres en eux-mêmes,les empêchant de former ce groupe si commun et pourtant indispensable à l'enfance :une famille."Mais tout s'explique!
Rubin est capitaine à bord du 305 où embarquera,poussé par sa passion des oiseaux,Iouri. Des pages splendides où le monde âpre de la mer nous est décrit ,quel talent dans ces descriptions même si la connaissance du milieu marin a dû soutenir l'auteure.L'aventure se poursuit avec un voyage auprès des Nénets :il ne faut pas trop en dire .Lisez ce livre brillamment écrit et passionnant ,l'émotion est aussi au rendez-vous:vous ne pourrez oublier Klara!
"La mer représentait une aventure permanente,savait vous cajoler ou vous maltraiter."
« Les jours passant, elle se sentit de plus en plus sale. Elle puait et en avait honte. Même au cœur de la guerre, elle avait toujours trouvé un robinet d’eau froide. Elle réalisait que la prison ne signifiait pas seulement l’impossibilité d’aller et venir, mis la contrainte pour le moindre geste de la vie quotidienne. »
Iouri, ethnologue et professeur d’université, va recevoir un étrange message de cette Russie qu’il a fuie pour s’exiler aux USA. Commence alors une longue quête qui va le mener au chevet de Rubin, son père mourant et sur les traces de Klara, sa grand-mère paternelle qu’il n’a pas connue.
Isabelle Autissier embarque le lecteur dans un long périple sur terre et sur mer, une histoire de mémoire familiale sur trois générations. Mêlant présent et passé, le roman traverse l’histoire de l’Union Soviétique et de la Russie depuis les années 50 jusqu’à l’époque actuelle.
Au-delà du destin tragique de Klara, cette scientifique exilée au goulag, le lecteur suit avec intérêt le sort de Rubin son fils écorché vif qui se réfugie dans la violence et de Iouri, son petit-fils qui refuse de devenir pêcheur comme son père. L’empathie de l’auteure pour ses personnages est totale.
L’histoire est sombre, chargée de souffrance, dans un monde hostile et pourtant, Isabelle Autissier nous ouvre des fenêtres d’espérance comme la joie toute simple des Nenets, ces nomades qui élèvent des rennes. Il y a aussi la nature ,souvent hostile mais ô combien fascinante.
Le style est lyrique et, malgré la rudesse du propos, j’ai trouvé ce roman empreint de poésie et d’empathie. Un beau moment de lecture.
Isabelle AUTISSIER fait preuve une nouvelle fois de son talent d’écrivain et emmène le lecteur dans une magnifique épopée qui traverse les heures noires de la Russie, celles des déportations et du Goulag et ce, à travers l’histoire d’une famille sur trois générations.
Lorsque Iouri revient sur sa terre natale de Russie à Mourmansk au chevet de son père mourant, il le fait par devoir plus que par amour. En effet, Il a choisi, 23 ans auparavant, de quitter son pays et sa famille pour les Etats Unis afin de vivre sa passion pour l’ornithologie et assumer son homosexualité.
D’abord distant et réticent, Il ne se doute pas qu’il va fouiller le passé familial, s’approprier finalement le destin de sa famille allant de découvertes en découvertes.
En effet, avant de mourir, son père, Rubin, veut connaître le destin de sa mère Klara, arrêtée et déportée lorsqu’il était enfant. Il charge alors son fils de cette mission.
Iouri va se laisser emporter par cette tragédie familiale nourrie de violences, de non-dits et de secrets. Par ses recherches, il va découvrir une part d’histoire de son pays qu’il ignorait, aller à la rencontre de ses origines.
Qu’est-il advenu de sa grand-mère paternelle ? Quel a été le rôle du mari, à priori effacé et faible ?
Pourquoi son père était-il aussi brutal, lui le patron de pêche qui avait si bien réussi ?
A travers la quête de Iouri, le lecteur assiste aux mutations du monde soviétique où la nature est omniprésente. J’ai particulièrement été captivée par la découverte des Nenets de Sibérie, éleveurs nomades de rennes, aux traditions ancestrales mises à mal par l’irruption du monde moderne.
J’ai beaucoup apprécié ce récit qui mêle habilement grande histoire et destins individuels, le tout agrémenté de pages somptueuses sur la nature, la mer déchaînée, le sort que l’homme inflige à son environnement.
Lu grâce à #NetGalleyFrance » et aux #EditionsStock# que je remercie.
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