80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Tachefine s'exclama avec force : Nous, les émigrés, nous sommes des êtres à part.
Le chez nous n'existe nulle part. Un jour, on se réveille et on ne trouve plus notre place parmi les nôtres. On s'est aventuré au hasard sur des chemins inconnus pour gagner notre pain, souvent dans l'humiliation. Avec souffrance on s'est éloigné sur la pointe des pieds, prêts à franchir les mers. Ainsi commence l'errance, dans la douleur et le silence. Une fois que nous sommes isolés, les regards ne sont plus les mêmes sur notre passage.
Ici comme là-bas, on dérange. On nous a appris à nous taire. L'ailleurs devient pire que le chez soi. Plus tard, enchaîna Tachefine, beaucoup plus tard, mon ami Dyssa, nos parents s'éteindront sans avoir revu nos visages et nos enfants nous quitteront sans savoir pourquoi. Certains s'inquiéteront de notre condition... seulement, parfois ils ne s'aperçoivent pas que leur voisin est mort tout seul, quinze jours plus tôt.
L'odeur de la mort chez les autres les rend plus batailleurs. Puis unanimes, ils finissent par croire que nous sommes un danger pour eux ; trop peu conformes à leur société vampiriste. Au pays, on arabise, ici, on naturalise. Tachefine continua son monologue inaudible jusqu'au moment où il fut emporté par le sommeil.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année