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Georg Helmreich a édité Sur les facultés des aliments pour le CMG en 1923. C'est une édition importante puisque il a profité des manuscrits Paris supp. grec 634 et Weissenburg 64 que C. Kühn ne connaissait pas dans son édition de 1823. Helmreich est un éditeur précis et intelligent, qui a reconnu la valeur du palimpseste du vie siècle (Weiss. 64) et des manuscrits médiévaux. Il s'est peut-être trop méfié des manuscrits du xve siècle, surtout celui de Bessarion (Marcianus 279) qui, avec ses apographes, ont préservé quelques leçons de Galien parmi les corrections des humanistes.Sur les facultés des aliments se distingue parmi les oeuvres de Galien sur les médicaments (les Médicaments simples en particulier), la nourriture et la bonne santé, dont l'objectif est d'indiquer comment faire pour ne pas tomber malade. En effet, Galien déclare, dans Sur les bons et mauvais sucs, qu'il a vécu 25 ans sans maladie grâce à son régime sain. Pour le monde contemporain, qui doit combattre des maladies telles que l'obésité, le diabète et la dépression, toutes maladies liées au style de vie qu'il impose, ce texte est donc d'un intérêt certain.Sur les facultés des aliments déploie toutes les vertus de Galien : sa connaissance du monde romain et de la société grecque, de la médecine depuis Hippocrate et de la physiologie humaine. Pour identifier les familles des plantes il parle aux paysans et il observe les consommateurs. Pour préciser les faits botaniques, la terminologie lexicale, et surtout les facultés ou les dynameis de chaque aliment, il construit de rigoureux raisonnements causaux.Cet ouvrage est structuré en trois livres, le premier sur les céréales et les légumineuses, le deuxième sur les autres plantes (légumes et fruits) et le troisième sur les viandes et les poissons. Pour les classer, il ne suit pas l'ordre alphabétique qu'il a utilisé dans Médicaments simples, mais il utilise leur faculté nutritive : par conséquent, le blé est la première des céréales, le porc la première des viandes. Quelques plantes, surtout les plantes vertes, ont peu de valeur nutritive, mais ont la faculté de changer le processus de la digestion ce qui les rapproche, dans la pensée de Galien, d'un médicament.Puisque Galien s'intéresse à toute l'alimentation gréco-romaine, il prend en considération et les aliments raffinés, tel que le foie du mulet rouge, et les aliments que l'on donne normalement aux animaux, mais que les disettes fréquentes dans l'Antiquité poussaient les paysans à consommer. Galien offre ainsi un aperçu du régime alimentaire de la majorité de la population antique, qualité très rare chez les auteurs ancien, d'autant plus appréciée par les historiens. Il s'intéresse peu, en effet, aux excès des élites dont se plaint la littérature moralisatrice de Juvénal et de Suétone par exemple.John Wilkins, Professor of Greek Culture, enseigne la médecine ancienne à l'université d'Exeter depuis 1989. Il a écrit, entre autres livres, Euripides : Heraclidae (Oxford 1993), Food in Antiquity (collectif, Exeter 1995), Athenaeus and his World (en coll. avec Braund, Exeter 2000), The Boastful Chef : The Discourse of Food in Ancient Greek Comedy (Oxford 2000), The Rivals of Aristophanes (en coll. avec Harvey, London 2000), Food in the Ancient World (en coll. avec Hill, Oxford 2006). Il travaille actuellement sur une étude de Galien, De sanitate tuenda, pour Cambridge.
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