Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
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En Gaspésie, aux confins de la péninsule du Québec, dans la Baie des chaleurs, vit une communauté des pêcheurs.
Une vie rude où chaque famille a perdu un des siens en mer.
C’est justement dans ce petit village, qu’arrive Catherine Day, jolie touriste qui attire l’attention et fait parler les habitants. Catherine en réalité est venue chercher des réponses et surtout découvrir qui était sa mère.
Mais voilà qu’un corps de femme est découvert ; il s’agit de Marie Galland, mystérieuse et libre qui allait et venait sur son bateau Pilar. Elle disparaissait vers le large au gré de ses envies, de ses humeurs. Accident ou meurtre ? C’est la mission de l’inspecteur Morales juste débarqué pour résoudre l’énigme, se prenant les pieds dans sa vie privée qui part à vau l’eau et que les habitants attendent au tournant.
Catherine de son côté va remonter le fil de ses souvenirs, découvrir qui était Marie Galland, faire ressurgir d’anciens malheurs « vous venez de loin pour nous faire du mal » lui disent les habitants.
Catherine trouvera-t-elle des réponses ? « Le temps est bien menteur pis l’émotion met du flou dans l’image ».
Un récit qui vous accroche, vous attache à ces pêcheurs, ces habitants mystérieux, de l’atmosphère, des états d’âme, des mensonges, des secrets, de la poésie et surtout la mer, le vent du large. Une fin à la hauteur du récit, émouvante et juste.
En bonus, des dialogues savoureux, on croirait entendre l’accent canadien, parsemé ici et là d’expressions savoureuses. « Saint Ciboire de Calisse », quel récit !
Une très belle découverte conseillée par une lectrice de mon club de lecture.
Attention: chef d’œuvre !
L’enquête policière est un prétexte pour l’autrice à nous faire découvrir la Gaspésie, ses habitants à travers des dialogues truculents. C’est aussi un hymne à la mer dont la véritable héroïne est Marie Garant, une femme libre, solitaire, à la forte personnalité que tous les hommes du village ont aimé et que nous découvrons au travers d’une lettre poème qu’elle a rédigée pour sa fille.
La plume de R. Bouchard est magnifique, riche et généreuse. Une autrice que j’ai envie de suivre.
Une plongée dans un monde éloigné du nôtre, français urbains ! Plongée est le terme exact puisque la plus grande partie de l'action se déroule en Gaspésie, domaine de la mer, des marins et des épouses et filles laissées, délaissées sur terre. Plongée dans une langue succulente, truculente, ponctuée de jurons bien de là bas, saint ciboire de calisse et autre, des mots qui sentent bon le vieux françois, un vrai dépaysement. Une belle poésie se dégage de chaque expression et chaque pensée de ces hommes rudes.
Catherine Day, une touriste, arrive de Montréal pour déconnecter, au moment même où un bateau mené par Vital entre au port, avec un cadavre repêché au large.
Une enquête commence, menée par Morales, un « étranger » qui a bien du mal à se faire entendre par cette communauté de marins, taiseux et mélancoliques, tous amoureux de Marie, mais muets comme des carpes quand l’enquêteur les interroge.
Prenez le temps de lire ce roman , vous allez rire, pleurer, espérer, vous décourager, soupirer, … vivre quoi, avec ces gaspésiens et vous aussi serez gagnés par cette envie de grand large et d'embruns.
Ressacs et embruns, en Gaspésie, la mer est histoire.
Vivifiant, claquant comme une vague gorgée de sel en plein visage, ce livre est une aventure humaine qui s’accroche autour de votre cou. Chaleureuse, poignante, émouvante, secrète, empreinte de silence et d’un passé qu’il faut taire.
En Gaspésie, terre des hommes, de la rusticité, où d’aucuns se croisent en baissant les yeux. On ressent la force du titre de ce récit maritime entre chacune des lignes. Une épopée maritime, écrite d’une main de maître par Roxanne Bouchard (aux nombreux prix prestigieux) dont on ne lâche pas un point, une virgule. La littérature faite vie.
Catherine Day est une jeune femme en quête existentielle. Elle part en Gaspésie. Inquiète et fragile, tourmentée et égarée dans ses propres méandres. Les cheveux lourds d’une pluie insistante, les yeux brouillés, le rythme ralenti par les épreuves intérieures. Elle déambule à pas serrés, le regard vif.
« Je voulais voir la Gaspésie ouvrir le fleuve, me recroqueviller dans la Baie-des-Chaleurs, hurler vers l’Atlantique. J’avais toutes les raisons de partir. »
Catherine rassemble l’épars. Prend ses marques en ce lieu sauvage, fermé, que seuls les touristes peuvent fouler sans méprise. Mais elle reste. Les hôtes apprivoisent cet oiseau blessé. Ils devinent l’abîme et ses risques. Catherine est en quête. Elle cherche les réponses et Marie Galant. L’austérité des lieux et la beauté altière, libre d’une mer, redonnent du souffle à Catherine qui va créer des liens, peu à peu, avec les pêcheurs et les habitants. Sa présence reste une pleine question. Tous ressentent les montées des eaux, ce qui doit pourtant rester sous le sceau du mutisme. Jusqu’au jour ultime où un cadavre est pris dans les mailles d’un filet de pêche en pleine mer. Marie galant, recroquevillée dans les torpeurs assassines. Le tsunami enfle. Les non-dits vont remonter à la surface immanquablement. Le lien entre ces deux femmes va éclater en plein jour. Verres brisés et sentiments au paroxysme fou. La Gaspésie est résurgence , règlements de compte. L’inspecteur Moralès mène l’enquête. Fin limier, il se fait quand même avoir. Fausses pistes et secrets, les évènements vont être l’effet domino. L’inspecteur Moralès porte sur ses épaules des tristesses infinies. Sa femme est éloignée et veut prendre du temps avant de le rejoindre. Il pressent dans cette enquête, la recherche de la vérité pour lui-même. La Baie-des-Chaleurs devient tumulte et intranquillité. Que va-t-il se passer ?
« Va falloir comprendre que la mer, c’est tout ça : la vague qui t’amène au large et te ramène. Un roulis d’indécisions, mais tu restes là, hypnotisé et craintif. Jusqu’au jour où elle te choisit… j’imagine que c’est ça, la passion. »
« Ici, va falloir comprendre que la mer donne à manger, mais que chaque famille paye une redevance de vie aux eaux. »
Ce livre pétri d’humanité, d’authenticité dont chaque solitude est un amour fou, est grandiose, serré comme un café fort, digne, et de son charme d’une écriture vive et marine, immerge un bijou littéraire. Sa dimension tragique, rebelle, mouvementée est exaltante car salvatrice. Magistral ! Collection Noire, publié par les majeures Éditions de L’Aube .
C’est d’une écriture ondoyante à l’accent chantant du Québec et d’une plume poétique et délicate que Roxanne Bouchard nous conte cette histoire du bout du monde.
Catherine habite Montréal et ne trouve plus de sens à sa vie. Elle décide alors de tout quitter et de partir en Gaspésie avec l’idée de rencontrer sa mère, Marie Garant, qu’elle n’a jamais vu et peut-être son père.
Dans ce bout de terre tournée vers la mer qu’est la Baie-des-Chaleurs, elle rencontre des pêcheurs taiseux mais dont chaque parole compte, dont les regards peuvent vous clouer sur place et dont l’amitié vous est définitivement acquise.
Lorsqu’un corps est rendu par la mer, remonté dans les filets d’un pêcheur, les secrets et les non-dits refont surface, brise la quiétude monotone de ce petit village vivant au rythme de la mer et des saisons de pêche ,et réveille la colère de certains.
En parallèle, vient s’installer l’inspecteur Moralès récemment muté, qui arrive avec ses problèmes de couple. Il va devoir mener l’enquête et faire face au silence bourru et à la solidarité des marins.
Nous avons ici un roman d’atmosphère porté par des personnages habillement construits. Tout d’abord les habitants de Caplan qui cumulent rancœur du passé et amour ou haine inaltérable pour la défunte. Ensuite un inspecteur qui lutte contre l’omerta des marins et tente de se retrouver face au bilan déprimant de sa vie de couple. Et enfin Catherine qui tente de donner un sens à sa vie en remontant le fil de l’histoire familiale.
La rencontre de tous ces personnages emplit les pages de ce roman de délicatesse, de tendresse, de poésie avec un soupçon de comique et de rugosité.
Une belle rencontre littéraire.
L’accent chantant cogne l’œil et coule doux. Je me suis laissé bercer par la houle qui emporte parfois le vivant au fond de l’eau. Les descriptions sont poétiques et tranchantes. Le sel de la mer déposé sur les lèvres glisse et cocon nous fait méditer dérivant au gré d’une langue puissante et accrocheuse.
Depuis longtemps dans mes envies de lecture (première sortie au Québec en 2014) je ne sais plus d’où l’idée ancrée mais quel plaisir que de plonger en Gaspésie au côté de Catherine Day au blues mystérieux, ces pécheurs au parler franc et indocile, la mer défroisse les souvenirs et devine les secrets. Lecteurs entrez dans l’eau et appréciez.
Le voyage de saison, l’amour mer, le large qui fouette l’âme.
Une belle découverte que cette autrice.
Je connaissais déjà la maison d’édition grâce à la série autour du personnage de Smokey Dalton de Kris Nelscott (beaucoup aimé) _et quel titre accrocheur en quatrième de couverture : éditeur engagé- un monde à raconter.
Je trouvais les couvertures tout à fait adaptées, subtiles à la série de Kris Neslcott (en poche comme en grand format), mais je trouve qu’elle ne rend pas hommage à celui-ci, (avis totalement subjectif évidemment), un manque de mystère, de graphisme, de douceur peut-être. pas assez esthétique mystérieux captant. Je préfère de loin celle de sa première sortie aux éditions VLB(Québec). Les tons clairs et épurés, le tracé doux lui iraient bien mieux (mais peut-être est-ce justement parce qu'elle existe que je les compare).
Sans le nom de l’autrice, le souvenir du titre (si beau) je n’aurais peut-être pas été attirée visuellement et c’est bien dommage car je le recommande !
Nouvelle édition chez l'Aube Noire (France) sortie 25 août 2022.
Lasse de son existence vide de sens à Montréal, Catherine Day décide de partir à la recherche de ses racines gaspésiennes. Elle est à peine arrivée dans cette petite ville portuaire située sur la Baie des Chaleurs, qu’un corps de femme est repêché par un bateau du coin. L’enquêteur Moralès, venu en ces lieux colmater les brèches de sa vie de quinquagénaire, doit faire face aux dérobades et au silence des gens du cru, peu enclins à faire remonter à la surface, et encore moins pour des étrangers, les vieilles rancunes et les passions cachées qui les unissent autant qu’elles les séparent.
Dans ce lieu oublié du monde en dehors de son classique circuit touristique, la vie se déroule modestement au seul rythme de la mer et de la pêche, comme en un curieux confinement ouvert sur le large, où les passions mijotent en circuit fermé sans pouvoir échapper à l’observation du voisin. Personne n’est dupe au village quant à cette affaire de cadavre qui vient couronner une bien longue histoire, mais pas question bien sûr d’éclairer la lanterne d’intrus, habituellement totalement indifférents aux réalités mornes de ce discret entre-soi. Cette « terre de pauvres qui a juste la mer pour richesse, pis la mer se meurt », est « un pays qui ferme sa gueule pis qui écœure personne, une contrée de misère que la beauté du large console », à laquelle on « s’ accroche comme des hommes de rien », qui, fièrement, ne demandent rien à personne.
Chaque personnage se dessine de manière inénarrable, au gré de dialogues savoureux et vibrants de naturel où chantent l’accent et les expressions de ce terroir québécois. Peu à peu se révèle un bout de terre envoûtant, que son isolement économique soumet encore davantage à l’emprise de la mer, exigeante mais enivrante, parce que « pour les marins, c’est pas le large qui est compliqué, c’est la terre », et que « tu vas en mer parce que t’es en porte-à-faux avec le monde et qu’y’a juste dans le silence du vent que t’es à ta place. » Avec le nombre de vagues comme mesure du temps et, à chaque page, le discours coloré et la sagesse imagée de gens simples, éprouvés par la vie, mais d'une authentique générosité sous leurs abords bourrus, le texte se teinte d’une grande tendresse pour ses personnages, tandis que leur solidarité, dans leur attachement viscéral à la mer et dans leur méfiance face à l’étranger, donne lieu à de magnifiques passages, empreints d’autant d’humour que de poésie.
Un charme irrésistible se dégage de ce roman, où l’enquête policière, en même temps qu’aiguillon à la curiosité, s’avère finalement prétexte à une immersion aussi amusante que poétique en terre gaspésienne.
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