Si cette maîtresse d’un ministre ne s’était pas égarée dans ce village perdu dans la brousse, elle n’aurait jamais fait cette découverte...
C'est Yao Poku, vieux chasseur à l'ironie décapante et grand amateur de vin de palme, qui nous parle. Un jour récent, une jeune femme rien moins que discrète, de passage au village, aperçoit un magnifique oiseau à tête bleue et le poursuit jusque dans la case d'un certain Kofi Atta. Ce qu'elle y découvre entraîne l'arrivée tonitruante de la police criminelle d'Accra, et bientôt celle de Kayo Odamtten, jeune médecin légiste tout juste rentré d'Angleterre. Renouant avec ses racines, ce quelque part longtemps refoulé, Kayo se met peu à peu à l'écoute de Yao Poku et de ses légendes étrangement éclairantes.
Porté à merveille par une traduction qui mêle français classique et langue populaire d'Afrique de l'Ouest, ce roman époustouflant nous laisse pantelants, heureux de la traversée d'un monde si singulier.
Si cette maîtresse d’un ministre ne s’était pas égarée dans ce village perdu dans la brousse, elle n’aurait jamais fait cette découverte...
Kayo, de formation médicale, rêve d'intégrer la police scientifique. Refoulé, il s'investit dans un laboratoire. La police a une enquête sur les bras et fait à Kayo. Nous sommes au Ghana. Nous basculons entre les contes, l'agressivité, la corruption.
Notre quelque part.
Le 1er roman de Nii Ayikwei Parkes nous fait découvrir le Ghana, à travers une enquête d'un jeune médecin légiste, entre modernité et coutumes ancestrales.
Une fois dépassé le 1er chapitre un peu déroutant, on se laisse happer par l'histoire et les personnages très attachants.
Yao Poku le chasseur, et Kayo le médecin légiste vont apprendre à se connaître et à se comprendre au fur et à mesure de l'intrigue, malgré tout ce qui les sépare.
L'écriture, métissage de langue moderne et de dialecte ghanéen, est servie par une traduction impeccable.
La lecture de ce roman est un vrai moment de plaisir, qui met en évidence toutes les contradictions du monde africain.
A lire absolument, si ce n'est déjà fait...
Voici une histoire qui mène le lecteur en plein Ghana dans l'élucidation d'un possible crime commis dans un village isolé.
Ce récit est bercé de deux tempos, entre la parole du médecin légiste influencé par la mentalité anglaise et sa syntaxe et la parole des différents protagonistes locaux qui s'expriment par images et par contes.
Le tout est servi avec la réalité africaine de bons arrangements et de corruption à toute épreuve qui a pour conséquence qu'il faut ménager la chèvre et le chou pour pouvoir s'en sortir indemne et que la vérité n'est pas toujours bonne à dire au risque d'y laisser sa propre vie au profit de ceux qui ne veulent que grimper l'échelle de leurs ambitions sans limite.
J'ai pris plaisir à lire cette histoire après des journées de boulot bien lourdes même si je dois bien vous l'avouer, je ne suis pas sûre d'avoir toujours bien compris toutes les légendes qui y étaient contées.
Le personnage du médecin légiste qui n'a pour ambition que d'élucider des scènes de crimes en application de la théorie de son métier fraîchement appris en Grande Bretagne se verra contrer par une mentalité qui ne cherche pas le vrai coupable ou l'explication véritable des faits mais bien ce qui leur servira pour leurs propres ambitions. Mais fort heureusement, le chauffeur de Kayo se verra être un fidèle allié sur lesquel il pourra vraiment compter.
Merci à lecteurs.com de m'avoir offert ce livre.
Quelque peu destabilisée au début par le langage tronqué, avalé et traditionnel employé . Ensuite on se laisse bercer et guider . Une enquête criminelle, un mystère qui nous mène dans la culture africaine d'un village de brousse du Ghana. Après avoir enquêté, photographié, et relevé les indices, le médecin légiste s'installe autour d'une table, un verre de vin de palme à la main et écoute la version du chasseur du village. Entre conte et légende, traditions et croyance, le légiste apprend.
Une jolie histoire dépaysante qui nous fait voyager et découvrir la culture mais aussi la corruption du pays.
Je remercie lecteurs.com pour cette magnifique lecture.
Cette semaine, j'étais chez moi, à Lyon mais le soir j'étais quelque part au Ghana avec Yao Poku.
Ce premier roman magnifique est écrit dans une langue qui a elle seule transporte et fait voyager ! Il est construit autour d'un mystère: une jeune femme de la ville découvre par hasard "une chose horrible et mystérieuse" dans une case d'un village où elle ne fait que passer. Comme c'est la maîtresse d'un ministre, il va falloir enquêter! Deux personnages vont alors aider à résoudre ce mystère: Yao Poku, vieux chasseur local et Kayo, jeune médecin légiste envoyé de force sur les lieux.
Tout transporte dans ce texte: la langue, les lieux, les personnages qui montrent la lutte féroce entre modernité et tradition... J'ai adoré!
Si vous aimez les enquêtes rondement menées, les investigations scientifiques pointues, passez votre chemin car il n’y a rien de tout cela dans Notre quelque part. Il y a bien une enquête, mais elle n’est qu’un prétexte pour mettre un pied et même les deux dans la culture africaine de ce village de brousse du Ghana.
Si une jeune femme, maitresse d’un ministre, ne s’était pas égarée à Sonokrom, village perdu dans la brousse, elle n’aurait jamais fait cette découverte sinistre et puante dans la case d’un planteur de cacao. Bien sûr, la police déboule en nombre considérable sur les lieux de ce qu’on ne peut nommer crime puisqu’on ne sait à quoi on a affaire. Les moyens déployés sont à l’aune de la réputation du ministre et de l’ambition de l’inspecteur principal Donkor, corrompu jusqu’à la moelle, sinon, pourquoi se soucier d’une histoire au fin fond de la brousse parmi les habitants incultes. Et ce mystère sans corps ni coupable doit être traité comme une scène de crime. L’affaire doit se régler scientifiquement avec un coupable idéal, le tout avec un rapport savant et magistral pour les huiles du gouvernement. Et c’est à Kayo que l’on fait appel, Kayo qui a obtenu en Angleterre son diplôme de médecin légiste et qui se morfond dans un laboratoire d’analyses médicales. Bien malgré lui, il doit obéir à l’inspecteur Donkor.
« La joue de l’inspecteur principal tressauta : C’est d’accord. Mais je veux un rapport complet pour le ministre. Style…Les experts »
Et voilà notre jeune homme chargé d’une enquête sur un disparu qu’il va mener scientifiquement grâce à sa mallette magique de légiste. Mais dans ce village, on est bien loin d’Accra et de son modernisme. Ici, il faut respecter les coutumes et écouter les histoires des anciens. Voilà qu’aux méthodes scientifiques et éprouvées viennent s’ajouter l’histoire des esprits. Il y a cette malédiction dont parlent le féticheur et le chasseur, il y a cette histoire de violence familiale. Et il y a des choses étranges qui se passent dans la forêt. Abandonnant ses recherches ADN, Yoko va s’immerger dans cette culture tribale pour approcher au plus près de la vérité. Et c’est là que le récit devient intéressant car on pénètre dans l’histoire des uns et des autres, tous mêlés à l’affaire mais qui s’en remettent aux ancêtres pour régler les litiges.
Quant à l’inspecteur principal, ce qu’il veut, c’est une conclusion d’enquête qui serve ses intérêts personnels, rien d’autre !
Deux cultures, deux mondes se côtoient dans un mélange savoureux et dans la jubilation de la langue, car tout est conté avec force paraboles et proverbes par les habitants de Sonokrom tout en buvant du vin de palme et en mangeant fufu ou sauce palabre.
Après un début un peu fastidieux, on se retrouve plongé dans le chaudron bouillant des traditions orales et des coutumes d’un village tribal qui sait résoudre ses conflits avec sagesse, bien loin de la corruption et de l’arrogance de la ville.
Il faut souligner la virtuosité de la traductrice, Sika Fakambi, qui a su rendre exubérante et très colorée la langue parlée.
J’ai trouvé ce premier roman singulier, dépaysant et réjouissant.
Merci à Lecteur.com et aux éditions Zulma pour cette découverte
Ce premier roman est déshabillant par son style entre enquête policière et conte traditionnel, un style quasi parlé, imagé qui fait référence à l'histoire du village, aux légendes où quelques mots en dialectes locaux s'immiscent dans le texte pour donner encore plus d'authenticité.
On se perd en peu dans le nom des personnages, c'est lent et un peu brouillon mais comme Kayo venu de la ville on s'adapte et prenons le rythme et les croyances de ce caillage pour arriver à comprendre ce qu'il s'est passé dans cette cabane. Même si l'enquête est assez classique les moyens employés sont étonnants c'est ce qui fait toute l'originalité de cette lecture.
J'ai reçu ce livre via la box Kube. Et je crois que la libraire qui m'a sélectionné ce livre ne s'est absolument pas trompée !
Au départ c'est un peu déstabilisant de suivre le récit de Yao Poku, le chasseur d'un village, qui assiste à un crime et à l'enquête de la police. Et puis, petit à petit, dans la moiteur ghanéenne, une tension se crée. La police ne parait pas très compétente, le médecin légiste est alcoolique et il va cuver son vin avec les habitants du village. Alors la police, constituée d'étranges personnages, soit incompétents, soit corrompus, soit soumis à la vindicte des hautes autorités, se doit d'embaucher un nouveau médecin légiste, digne de ce nom, pour découvrir l'origine de la masse informe dans la case de Kofi Atta.
Et nous suivons Kayo, diplômé de médecine, vulgairement employé dans un laboratoire d'analyses médicales et traité comme un moins que rien, qui tente de démêler cette affaire tout en tentant d'ignorer les problèmes de corruption auxquels la police veut le soumettre. Et c'est avec brio que l'auteur parvient à nous emmener avec lui dans une Afrique bien loin des clichés dont le chef de la police parle, le stéréotype des enquêtes policières occidentales, comme celles des "Experts". Car ce que Kayo va découvrir, et nous avec, c'est qu'en Afrique, et en particulier dans ce petit village d'Afrique de l'Ouest, on ne peut écarter les traditions et les récits des Anciens de la Science.
Méticuleux, raisonnable, Kayo va pourtant tout essayer pour rendre cette investigation le plus rationnelle possible. Et entraîné par les récits de vieilles légendes, les récits des Anciens, il va découvrir une vérité inéluctable et ne pourra pas lutter contre le poids des traditions. Il devra choisir son camp.
J'ai adoré ce roman qui fut un véritable coup de coeur car il est à la fois magnifiquement écrit, d'une écriture subtile, poétique, empreinte des traditions orales d'Afrique, et en même temps c'est un polar rythmé et précis qu'il faut lire absolument !
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