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«J'ai un programme politique. Je suis pour la suppression de l'héritage, de l'obligation alimentaire entre ascendants et descendants, je suis pour la suppression de l'autorité parentale, je suis pour l'abolition du mariage, je suis pour que les enfants soient éloignés de leurs parents au plus jeune âge, je suis pour l'abolition de la filiation, je suis pour l'abolition du nom de famille, je suis contre la tutelle, la minorité, je suis contre le patrimoine, je suis contre le domicile, la nationalité, je suis pour la suppression de l'état civil, je suis pour la suppression de la famille, je suis pour la suppression de l'enfance aussi si on peut.»
Des idées un peu bizarre mais il faut savoir son état d esprit, un peu confus ,mais un point de vue à elle bien perso , une bonne lecture à découvrir pour analyser ses idées qui peuvent de bons conseils à découvrir
Elle n'écrit pas, elle boxe.
Ce sont des mots balancés comme des coups de poings pour dire non.
Non à la vie, à l'enfance obéissante, à la bourgeoisie, a la famille.
À tout ce qu'elle a été pour se conformer aux règles mais qu'elle a rejeté en bloc et qu'elle ne veut plus jamais être.
Renier sa famille, des parents décédés, mais aussi une sœur des oncles des cousins un mari un fils des amantes des femmes qui passent pour enfin vivre être aimer crier dire exploser se battre rejeter abandonner prendre, parce que c'est ça ou P. L. U. T. Ô. T C. R. E. V. E. R
Rejeter tout héritage, y compris filial, moral matériel ou immatériel, mais pas que. Même son nom le refuser de toute son âme de tout son corps androgyne fluet mais solide comme un roc.
Elle nage vers sa vie, solitaire et forte, après avoir accompagné le père vers sa mort, dans le silence et la communion, enfin. Celui à qui elle ressemble le plus sans doute. Celui qui dénote dans cette famille bourgeoise obéissant aux règles et patriote, qui a fourni ministres et députés, rabbins et médecins, savants et artistes, à la République qu'elle respecte et qui fut écrite par le grand-père.
C'est une drôle d'expérience de lire un roman de Constance Debré. La négation et le rejet de tout ce qu'elle a été, désir de ne plus rien posséder, envie de tout jeter, même les livres. Vivre dans une chambre de bonne ou squatter chez les amis ou les rencontres d'un jour. Désormais sa vie ce n'est plus d'être avocate pour défendre les pauvres et les bandits mais écrivain pour publier les livres qui vont réveiller tous ces lecteurs abrutis par la vie confortable ou désespérée qu'ils vivent sans chercher à en sortir. Vous et moi en quelque sorte.
Ça cogne et ça bouscule dans ces pages, je ne sais pas si l'idée est de choquer pour donner envie à ses lecteurs de se réveiller, ou au contraire de refermer le livre en se contentant de continuer à vivre leur vie comme avant. J'avoue surtout que ça ne laisse pas indifférent.
https://domiclire.wordpress.com/2023/02/11/nom-constance-debre/
Constance Debré nous donne envie de tout plaquer pour commencer. Quoi? On ne sait pas vraiment, mais c'est ça qui est beau. Son écriture court, claque, frappe. Pas de gras, ni d'artifice. C'est une écriture qui s'empare du corps pour aller vers soi. On adhère ou pas. On a envie de suivre ou pas. On a envie d'être ou pas. On peut aimer ou pas, mais au fond ce n'est pas ça qui importe. Ce qui compte, c'est le rendez-vous qu'on s'est donné. A savoir si on y sera ! IL faut une dose de courage et en fin d'année, c'est peut-être ça qui me manque. Alors merci pour ça.
Mort du père. Infirmière, médecin pompes funèbre. La sœur et son mari. Et Constance « Je mets ma main dans sa main froide, je tire le bras bloqué, je pense à Rigidité Cadavérique, j’enlève le pyjama, je mets la chemise, je repose mon père contre l’oreiller ». Ensuite, Constance ira à la piscine. « Je nage tous les jours, je nage. »
Voilà. Le ton est donné. Une autopsie précise et sans concession de cette famille de la grande bourgeoisie et de ses hommes politiques. Un constat sans affect. Glacial.
Ses parents, fumeurs d’opium et marginaux par rapport à leur milieu, avaient déjà tracé le chemin de la rupture. La transmission, nom et héritage, ce n’est pas pour Constance Debré qui prône le dépouillement. Elle a tourné le dos à son métier d’avocat, pris ses distances avec son fils et l’idée même de la maternité et vit dans des chambres de bonne ou bien s’invite chez les uns et les autres.
« Pas d’argent, pas de maison, pas d’héritage. C’est conforme à ma philosophie de ne rien transmettre. Pas même le nom. »
Mais on est loin du concept de « sobriété heureuse », forgé par Pierre Rabhi, et de cet épanouissement promis en limitant nos besoins. Ici, on a l’impression d’un oubli de soi, d’une négation majuscule. Ce rejet de tout, famille, situation sociale, nom, héritage et jusqu’au rejet des livres, est une déconstruction au bulldozer dont il ne reste pas grand-chose : des séances de natation et quelques filles qui traversent sa vie (ne jamais dire le mot amour)
Même son corps subit cet effacement programmé
« Comme toutes les semaines, je me rase les cheveux à la tondeuse, j suis torse nu, ma pâleur ma minceur, je regarde mon corps, ma gueule mes tatouages, il me semble que je ne tiendrais pas sans tout ça. »,
C’est un récit autobiographique qui met le lecteur à mal, jusqu’au malaise. C’est déclamé avec une insistance qui finit par lasser. Pourtant, il m’a semblé, derrière cette destruction autoproclamée, déceler une certaine souffrance.
Je reste dubitative. Marteler les mêmes propos tout au long de ces 170 pages, est peut-être une manière pour l’autrice de se convaincre elle-même ?
Oui, c’est bien la fille de François Debré lui-même frère des Debré que l’on connaît dans la longue lignée du gouvernement.
La 4e C. m’a interpellé, et je me suis dit que le style d’écriture doit être incisif, cinglant, corrosif et ça l’est bien !
Une anamnèse de Constance sur le regard du Nom qui a marqué l’histoire, mais pas que, ELLE !
Née pour terminer un sale boulot – comprendre « entendre » un beau boulot, encore faut-il avoir l’ouïe fine, car ça dégueule sec sur la mort de son père – élégant à ne jamais être là ; sur sa vie dont la solitude la rassure, sur ses envies qui sont primordiales. L’amour ? Oui, c’est important et il va y en avoir pour tout le monde : bref, jamais long, un instant, mais trop court. A n’en pas douter, elle a aimé son père, sa mère et aime sans nul doute son fils.
Se débarrasser des dernières années comme on vide une maison, c’est ce que fait remarquablement Constance, car l’aristocratie rend fou ! Et la pauvreté c’est tout aussi son dernier des soucis. Simplifier les choses comme si l’on prenait une volute d’opium.
Y a-t-il quelque chose qui a son importance dans sa vie ? pas si sûr !
Constance Debré, avocate et écrivaine, a fait du droit pour comprendre ce qui l’entoure, comment se défendre et non pour exercer. Elle écrit comme elle vit, vite, faisant de sa nostalgie sa force, les problèmes, un plat principal, et lisez-la, car elle ne perd pas l’appétit sur les maux !
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