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Au terme de plusieurs semaines de dépression sévère, Bunny, une écrivaine quadragénaire new-yorkaise, est internée en psychiatrie. Sa vie bascule alors dans un univers parallèle où les couverts sont en plastique, les activités débilitantes (sans vouloir vexer les amateurs de mosaïques) et les comportements étranges - comme celui de cet homme portant un slip par-dessus son pantalon et qui chronomètre inlassablement la durée des appels passés depuis le téléphone public. Encouragée à participer aux ateliers d'écriture de l'hôpital, Bunny révèle par petites touches des blessures jamais refermées, des relations familiales tourmentées et consigne avec causticité sa vie et celle de ses compagnons d'infortune traités par électrochocs. Hilarante et déchirante, son histoire nous plonge dans l'esprit "dérangé" d'une femme trop lucide pour être heureuse. Un bijou d'humour noir salué par Richard Ford, Gary Shteyngart, le «New York Times» (et bien d'autres) lors de sa parution aux États-Unis.
C’est le réveillon du Nouvel An, la soirée de la gaieté forcée, du plaisir obligatoire et des chapeaux en papier. En dînant avec son mari et leurs amis, Bunny - et oui comme elle le dit c'est son vrai nom, pas un surnom - écrivaine newyorkaise, en dépression depuis longtemps, s’effondre.
Elle est conduite dans le service psychiatrique d'un prestigieux hôpital. Là au lieu de se plier aux traitements médicamenteux et à la thérapie en « ateliers d’activités » , elle passe son temps à raconter la vie de ses compagnons d’internement et à écrire un roman relatant la façon dont elle est arrivée ici. La narration alterne le présent hospitalier de Bunny avec cette soirée décisive du 1er de l’an et avec son passé.
Son histoire qui se révèle par petits morceaux est une plongée douloureuse dans l'esprit désordonné d'une femme qui voit le monde trop clairement.
Je n’ai pas souvenir d’un roman traitant de cette façon de la dépression. L’auteur le fait avec une honnêteté brutale, avec intensité et sarcasmes. Bunny est une narratrice intelligente, mordante et spirituelle. Son humour ironique semble être sa seule arme pour faire face. Elle raconte les histoires des autres patients d’un ton caustique et ses observations sont si justes que l’on peut se demander si c’est vraiment Bunny qui a besoin d’aide ou si c’est l’institution.
La quatrième de couv m’annonçait un roman « hilarant et déchirant » et je confirme totalement pour l’adjectif « déchirant ». « Hilarant » par contre me fait tiquer un peu car malgré l’exceptionnel humour de Bunny, voir cette femme souffrir n’a rien de désopilant. Cette réflexion est anecdotique, le plus important étant que Binnie Kirshenbaum réussi avec classe et originalité à parler de cette maladie.
Traduit par Catherine Richard-Mas
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