Une critique du monde politique à la française
Lorsqu'il est élu maire du village qui l'a vu naître, dans les Ardennes, Paul jubile : il va agir concrètement et auprès des siens.
Quinze ans plus tard, le « terrain » et un drame personnel l'ont usé. Sa vie bascule. Il est reconnu coupable d'un meurtre et condamné à vingt ans de prison ferme.
Comment a-t-il pu en arriver là ?
Sur le chemin qui le mène vers sa cellule, Paul se souvient, de son idéalisme avant la désillusion, d'une existence d'homme de plus en plus fragile.
Critique du monde politique à la française, Monsieur le maire retrace avec force et réalisme l'histoire si ordinaire et pourtant essentielle de ces citoyennes et citoyens qui vouent leur vie à leur commune.
Une critique du monde politique à la française
L’histoire de Paul Morand, maire d’une petite ville des Ardennes, est à la fois un hommage à tous ces édiles qui se donnent corps et âme pour leur commune et un cri de détresse face à l’immensité de la tâche en comparaison de moyens souvent dérisoires. Pascal Grégoire, par la magie de l’écriture, en fait un suspense qui ne peut laisser le lecteur indifférent.
Le récit débute avec le réquisitoire du procureur devant la Cour d’assises de Charleville-Mézières le 28 septembre 2016. En une phrase tout est dit, ou presque: «Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du tribunal, nous sommes ici aujourd’hui pour juger un homme, Paul Morand, maire de Lomieu, exerçant son troisième mandat, pour le meurtre de Jacques Gentil, journaliste à L’Ardennais républicain.» Et si le procureur entend juger l’acte et non l’homme, c’est bien la vie de ce maire qui est au cœur de ce roman auquel l’actualité – le rôle des maires dans la crise du coronavirus davantage que les élections municipales – donne encore davantage d’acuité.
Paul Morand a choisi de s’intéresser à la chose publique, a intégré Sciences-Po à Paris mais, plutôt que de poursuivre une carrière de haut-fonctionnaire en intégrant l’ENA, a choisi de s’engager sur un terrain qu’il connaît bien, celui de ses Ardennes natales. Pour un salaire de 454 € par mois, il est «plombier du quotidien» et «médecin des âmes». Comme le souligne son avocat «être maire aujourd’hui représente une charge très lourde. Faire plus avec moins d’argent, être aux avant-postes, appliquer des lois décidées à Paris, être confronté aux drames humains, à la misère aussi. Combien de maires aujourd’hui démissionnent? Combien sont harassés, premiers de cordée d’une société qui va mal, au bord de l’explosion?»
Au fil des ans, la chose s’est compliquée, la crise économique s’accompagnant de restrictions budgétaires là ou au contraire, il aura fallu davantage de crédits pour maintenir les services publics et pour une solidarité active. Le point de bascule se situe peut-être le jour où, sans doute contre l’avis d’une bonne partie de la population, il a voulu accueillir des réfugiés, bouleversé par cette photo d’Aylan, cette petit Syrien de trois ans mort sur une plage de Turquie. La trentaine d’immigrés qui débarquent lui valent de solides inimitiés, à commencer par celle du journaliste local qui le surnomme «le Merkel des Ardennes».
Ce dernier va s’en donner à cœur-joie dans la surenchère et ne va pas rater une occasion pour dénigrer le maire, devenu son punching-ball. Une partie de football entre l’équipe du village et celle des réfugiés va dégénérer et s’en sera fini.
Dans sa cellule, devant le tribunal et dans le fourgon qui le ramène en prison, Paul a le temps de se remémorer sa vie et son action, mais aussi de faire la somme de ses désillusions. Il ne sera qu’à moitié surpris quand le jugement sera prononcé…
Ce qui fait tout l’intérêt du roman, c’est que Pascal Grégoire évite soigneusement l’écueil du manichéisme. Ni blanc, ni noir, c’est bien le roman du gris qu’il nous offre, de ces zones un peu floues où un mensonge pieux vaut mieux qu’un renoncement. Ce faisant, il montre avec éclat toute la fragilité d’un système et nous laisse réfléchir à ce que pourrait devenir une France dans laquelle les édiles renonceraient les uns après les autres à leur mission.
https://urlz.fr/cOfB
"Ce n'est pas très confortable, Monsieur le Maire...".
C'est le moins que l’on puisse dire puisque dès les premiers mots, ça commence fort !
Ca commence par un réquisitoire et une plaidoirie. On y croit ! On y est !
Les dés sont jetés !
Un homme se retrouve à la cour d'assises de Charleville-Mézières.
Cet homme n'est pas n'importe qui.
C’est un élu de la République. Un maire. Paul Morand.
Accusé du meurtre d'un journaliste.
Maire depuis quinze ans d'un village dont il est originaire.
Dispute ? Accident ? Homicide volontaire ?
Il n'y a pas de témoins et beaucoup de zones d'ombre.
C’est le deuxième roman de cet auteur qui est passé avec aisance subtilité et justesse des coulisses de la finance internationale (Goldman sucks) à celles d’une mairie Française.
Les difficultés de gestion au quotidien, le populisme, la pression de la République, la réalité du terrain, les rouages de l'état, l'idéalisme, le pragmatisme, les coups bas, les coups durs, la liberté de la presse, le sacerdoce, les extrêmes, les compromis, les contradictions, les détracteurs, le dévouement, les frustrations, les attentes, les désirs, l’engagement, la chute…
Pascal Grégoire nous plonge avec une touchante simplicité et une lucidité réaliste dans la vie professionnelle et personnelle de ce Maire en détresse.
C'est un portrait intimement terrible tout en nuances de cet homme qui voulait juste être un maire "normal".
Une diagonale de vie.
Voilà un personnage principal de roman rarement rencontré : le maire d'une petite commune rurale des Ardennes. C'est donc avec une grande curiosité que je me suis plongée dans "Monsieur le maire".
Le roman débute avec la condamnation à vingt ans de réclusion de Paul, ce fameux maire, pour le meurtre d'un journaliste qui n'hésitait pas à le démolir lui et son action dans des articles au vitriol dans le journal local.
Par flash-back, Paul revient sur les quinze dernières années de sa vie, marquée par la blessure de ne pouvoir avoir d'enfants avec sa femme Mathilde, l'amour qui s'étiole et sur ses trois mandats de maire.
Alors que ses brillantes études le prédestinaient à une carrière politique nationale, il revient dans son village par idéalisme, foi en la politique dans son acception la plus noble, volonté d'aider ses concitoyens au plus près de leurs problèmes. On se demande ce qui a pu conduire cet homme volontaire, plein d'énergie à ce qu'il est devenu : amer, aigri, épuisé, au bord de la rupture familiale par surinvestissement dans sa fonction d'édile. On assiste aux renoncements, aux échecs, à la terrible ingratitude des administrés qui oublient bien vite le bien qu'on leur a fait pour ne se focaliser que sur le mauvais, aux petits arrangements avec la loi pour faire avancer les choses.
Ce roman est plus percutant qu'un article de journal ou un reportage sur le mal-être de ses "petits" maires, les énormes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules, l'indifférence des services de l'état, le sentiment d'être seul face à une tâche gigantesque.
C'est un très bel hommage à ces maires de petites communes, dont un nombre croissant a décidé de jeter l'éponge pour les prochaines élections, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, ni même leur argent pour rendre la vie des habitants la plus agréable possible. Les problématiques actuelles sont abordées avec justesse : désertification des villages, racisme, chômage, manque de moyens financiers.
Un roman bienvenu sur un sacerdoce bien méconnu.
Un roman fort qui aborde un sujet d'actualité avec les élections municipales qui arrivent. Certains maires se présentent pour la première fois, d'autres ne veulent plus continuer devant cette lourde tâche. Paul, lui en est à son troisième mandat et l’enthousiasme du début a peu à peu disparu, même si certains projets lui ont toujours permis de garder foi en sa fonction.
La 4ème de couverture annonce clairement le sujet avec cette condamnation à 20 ans de prison pour meurtre. Dès les premières pages, la victime est connue, à savoir un journaliste et fils de l'ancien maire qui semblait en vouloir terriblement à Paul. Est-ce qu'une haine est tellement farouche qu'elle dure tant d'années au point de conduire au pire ? Le récit cherche à nous expliquer les origines de cette rancœur réciproque avec pour fil conducteur le long chemin du fourgon sur la route pour rejoindre la prison et les flash-backs du maire sur certains événements forts de ses mandats.
Plus que l'autopsie d'un meurtre, le livre dépeint le quotidien d'un maire tantôt "plombier du quotidien" tantôt médecin des âmes" avec la liste de tous les problèmes à régler comme les conflits familiaux, les nuisances sonores, les logements insalubres, les crues de la rivière, la circulation, la fermeture des services publics, mais aussi des sujets sensibles comme les migrants, les Roms, ou le halal à la cantine. Comment faire fonctionner un village lorsque celui-ci est endetté, que les financements publics diminuent ? Le récit montre aussi le sentiment d'abandon de certains villages et le fait de devoir faire des choix et donc de mécontenter certains administrés.
Un roman qui se lit presque d'une traite avec une histoire simple mais terriblement réaliste. L'histoire d'un homme plein d'illusions et d'envies, qui finit par se perdre et par sombrer.
A découvrir !
Le deuxième roman de Pascal Grégoire est dans la même veine que le premier titre avec des personnages très réalistes. C’est un plaisir en cette année d’élections municipale et crise politique de lire ce roman qui présente la fonction de maire au plus près du terrain et ‘évertue à nous questionner sur notre vie démocratique. Un maire est mis en accusation devant une cour d'assise et va se retrouver avec une peine de prison. Sur le chemin de la prison, il repense aux moment marquants de ses mandats de maire et aux évènements qui ont fait qu'il en est arrivé à cette situation. Ce roman a le mérite de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les maires de France. Ces élus sont en première ligne et doivent composer souvent avec peu de moyen. Ce livre montre l'impact parfois catastrophique de cette charge et de la pression sur les personnes, sur la vie familiale. Et lorsque d'autres problèmes surviennent, dans la vie quotidienne par exemple, cela devient vite explosif et ingérable. I, est quelque fois dommage qu’en voulant montrer différentes situations il manque quelquefois un peu de fluidité à ce récit mais il sort effectivement au cœur de l’actualité.
Un récit d’actualité, dédié aux 34.968 Maires de France bien malmenés ces dernières années.
Le ton est donné dès le début puisqu’il débute en Cour d’Assises par le réquisitoire du Procureur où Paul, Maire d’un petit village des Ardennes, est jugé pour meurtre. La sentence est sévère : vingt ans de prison ferme.
Que s’est-il passé ?
Durant son transfert à la maison d’arrêt, Paul se souvient de son parcours d’homme, de Maire, il dresse le bilan de toutes ces années et du geste fou qui l’a amené à cette condamnation.
Alors qu’il était promis à un poste de haut fonctionnaire, frais émoulu de Sciences Po, il fait le choix de revenir dans son village natal pour vivre auprès de ceux dont il veut améliorer le quotidien, motivé, bien déterminé à s’investir localement.
Il se présente aux élections municipales, est élu, devient le plus jeune maire de France. Il enchainera successivement trois mandats.
Son premier mandat coïncide avec une vie personnelle épanouissante, il épouse la femme médecin installée depuis peu dans son village. Ensemble, ils investissent leur mission respective.
Pourtant, au fil des années, la confrontation avec la réalité, les compromissions et surtout la haine farouche que lui voue un journaliste local vont émousser son honnêteté, l’amener à des décisions politiques.
Son deuxième mandat est marqué par des désillusions, une perte progressive de confiance face aux attaques dont il fait l’objet, une chute inexorable qui se soldera par un troisième mandat catastrophique.
Quant à sa vie personnelle, elle est ternie par un désir d’enfant inassouvi et un mariage à la dérive. Paul perd son sang-froid fréquemment, il s’accroche en dépits de ses erreurs, sombre manifestement dans une sévère dépression.
C’est là toute la richesse du récit car Paul n’est pas un héros, c’est un homme ordinaire dont les illusions sont confrontées à la réalité, il découvre qu’il est également capable lui aussi de manœuvres subversives pour arriver à ses fins.
C’est un récit court qui se lit rapidement, fluide et efficace sur la chute d’un homme.
Petit bémol : la haine du journaliste local et les affrontements avec Paul m’ont paru un peu excessifs, voire peu crédibles.
C’est néanmoins un beau portrait d’homme et de Maire qu’il nous est donné de découvrir, sujet peu exploité jusqu’à présent à ma connaissance.
Un texte à découvrir, à lire d’une traite et à rapprocher forcément de l’actualité des mois à venir !
La descente aux enfers d’un homme ordinaire. Un homme qui pensait que devenir Maire était une consécration. On suit son parcours, depuis l’euphorie, puis les doutes et les errements, jusqu’à l’irréparable. Le lien aussi entre la fonction et le couple. Pas toujours facile. Je connais un peu le sujet, ayant été moi-même adjoint au Maire d’une commune similaire. Il s’agit d’un sujet d’actualité à la veille des élections municipales, quand on sait qu’un Maire sur deux ne souhaite pas se représenter. Un livre simple, efficace, juste et sans fioriture. Je recommande.
Paul Morand est le maire de Lomier, dans les Ardennes. Le livre s’ouvre sur sa condamnation à vingt ans de prison pour le meurtre d’un journaliste.
Si Paul a choisi d’être maire de cette ville plutôt qu’une carrière sous les ors de la République, ce n’est certainement pas pour les 450 euros qu’il gagne par mois mais parce qu’il est originaire de cet endroit et qu’il était habité par un idéal, une réelle envie d’améliorer et de faciliter la vie de ses concitoyens. Mais son troisième mandat le trouve usé, démoralisé, démobilisé, amer. Et c’est là que tout bascule.
Comment en est-on arrivé à ce moment fatal qui condamne à l’emprisonnement un élu pourtant respectable et respecté ? C’est ce que nous raconte le roman de Pascal Grégoire dans un bel hommage à ces « petits » maires qui ont foi dans leurs idéaux, qui sont prêts à sacrifier beaucoup pour leurs administrés et dont le travail n’est au final que très peu souvent salué et reconnu.
Du fol enthousiasme du premier mandat à l’amertume du troisième, on suit le parcours de ce jeune maire à travers tout ce qui fait son quotidien : la relation avec les habitants, ses essais pour engager des changements ou encore sa volonté d’accueillir des migrants. Mais aussi la relation amoureuse qu’il entretient avec Mathilde et qui elle aussi se délite lentement. Et puis bien sûr, ce journaliste local, fils de l’ancien maire qui ne cesse de critiquer, titiller, vilipender et dont les articles grignotent peu à peu la confiance et le dynamisme de Paul.
C’est un roman vrai, ancré dans une réalité peu connue de ces maires qui administrent des villes loin de Paris et qui se sentent souvent seuls. C’est aussi une histoire profondément humaine qui confronte un homme à ces peurs, ses failles, ses combats, ses bonheurs et ses échecs.
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