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Monsieur désire ?

Couverture du livre « Monsieur désire ? » de Hubert et Virginie Augustin aux éditions Glenat
  • Date de parution :
  • Editeur : Glenat
  • EAN : 9782344005804
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La vertu servant le vice...Dans l'Angleterre victorienne, Lisbeth, une domestique plutôt discrète, vient d'entrer au service d'Édouard, un noble irritant de suffisance, provocateur et blasé. Habitué à choquer son entourage par le récit de ses frasques, ce jeune dandy découvre en sa nouvelle... Voir plus

La vertu servant le vice...Dans l'Angleterre victorienne, Lisbeth, une domestique plutôt discrète, vient d'entrer au service d'Édouard, un noble irritant de suffisance, provocateur et blasé. Habitué à choquer son entourage par le récit de ses frasques, ce jeune dandy découvre en sa nouvelle servante quelqu'un de moins docile et impressionnable qu'il ne le croyait. Face à ses piques, celle-ci reste imperturbable, ne répondant que par un regard empreint de compassion sincère. Entre les deux, malgré leurs disparités sociales, une étrange complicité va naître au gré de joutes verbales plus ou moins intenses. De servante, Lisbeth va devenir confidente, en dépit des règles régissant la maisonnée, provoquant quelques jalousies chez les autres domestiques...Avec Monsieur désire ?, Hubert signe un ouvrage aux dialogues brillants, aussi fins et élégants que d'une acuité impitoyable. Un récit « so British » - entre les romans d'Oscar Wilde pour la plume enlevée et la série Downton Abbey pour la mise en scène des rapports de classes entre maîtres et servants - illustré avec finesse et grâce par la talentueuse Virginie Augustin qui signe son entrée au catalogue Glénat.En fin d'ouvrage, un appendice illustré rédigé par Hubert revient en détail sur le contexte historique et social développé dans l'album.Prix Diagonale - Meilleur album 2017

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Avis (4)

  • Mise en bouche raffinée pour se mettre - ou comme moi, se remettre - à la BD.

    Virginie Augustin m’a harponnée par sa mise en images très délicate pour un très grand nombre de grands dessins. Elle a su donner un tempo dans les dessins que j’ai apprécié. Elle navigue entre des séries de petits...
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    Mise en bouche raffinée pour se mettre - ou comme moi, se remettre - à la BD.

    Virginie Augustin m’a harponnée par sa mise en images très délicate pour un très grand nombre de grands dessins. Elle a su donner un tempo dans les dessins que j’ai apprécié. Elle navigue entre des séries de petits dessins (toujours de tailles différentes d’ailleurs) peu travaillés afin de faire avancer assez vite l’histoire, et d’autres dessins flash allant de la demie page à la page entière qu’elle a hyper travaillés. Jamais de lassitude dans le rythme du dessin, toujours un autre jeu de fond des illustrations.
    L’histoire se joue au milieu du 19e siècle, dans une maison profondément aristocratique, mais qui regroupe un beau panel de domestiques hiérarchisés et largement assez intelligents pour se frotter à « Monsieur » et ses amis.

    On vogue ainsi entre le monde d’Edouard l’aristo anglais et celui de Lisbeth la domestique typée de l’époque victorienne. Le premier , Monsieur » suit le mouvement général des congénères de sa classe, à savoir le changement de lieu selon les saisons et les occupations régulièrement rejouées : année après année sa classe sociale passe des saisons de chasses à courre avec leurs festivités, à celles des saisons parlementaires et de leurs bals masqués et autres spectacles maintenant la vie sociale. La seconde, Lisbeth, jeune recrue, qui va devoir apprendre ce qu’il est bon de savoir faire mais aussi bon de savoir dire ou pas. A travers elle on retrouve tous les travers de l’époque, entre naissances illégitimes, prostitution, la précocité de l’emploi de la plupart des domestiques, la densité de la population de Londres, le monde des crimes et délits, et et et l’émigration (qui faisait déjà parler d’elle).

    Elle termine son livre par ce que j’ai réellement adoré, une trentaine de pages illustrées nous emportant dans un joli voyage dans le temps. Elle y relate tous les points essentiels pour comprendre l’époque, le lieu remis dans le contexte mondiale du moment, ainsi que les problèmes sociétaux afférents.

    Toute la morale victorienne est ici relatée et dessinée avec cette aisance d’une dessinatrice qui a assimilé son sujet.

    Pour moi zéro faute pour une BD.

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  • Le récit se situe début de l’ère victorienne (dans les années 1840 – 1850 ) et illustre bien la vie des domestiques, corvéables à merci et inexistants.

    Une jeune femme de chambre, Lisbeth, vient d’être engagée par un jeune aristocrate, Edouard, arrogant, provocant, et débauché.
    Lors d’une...
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    Le récit se situe début de l’ère victorienne (dans les années 1840 – 1850 ) et illustre bien la vie des domestiques, corvéables à merci et inexistants.

    Une jeune femme de chambre, Lisbeth, vient d’être engagée par un jeune aristocrate, Edouard, arrogant, provocant, et débauché.
    Lors d’une soirée habituelle de beuveries, c’est Lisbeth qui s’en occupe lorsqu’il rentre, fin saoul, le déshabille et le met au lit.
    Elle est plutôt timide et effacée, sait qu’elle est laide, mais elle n’est pas impressionnée par l’état d’Edouard, pas choquée non plus, par les confidences de plus en plus régulières de son employeur à propos de sa vie sexuelle.

    Un lien se tisse entre ces deux êtres si différents. Lui a besoin de se raconter, de provoquer son émoi par ses exploits sexuels, mais il comprend vite qu’elle est bien différente de toutes les femmes rencontrées jusqu’alors. Il appelle les yeux bleus de Lisbeth, des « yeux de Madone ». Elle, reste toujours calme, jamais surprise, toujours attentive, et surtout pleine de compassion.
    Cela pourrait être le vice et la vertu, c’est beaucoup plus profond et nuancé que cela.

    Les dernières pages replacent l’histoire dans son contexte historique, en expliquant bien la situation économique et sociale de l’époque. J’ai pris autant de plaisir à les parcourir qu’à découvrir les planches de la BD.

    J’avais déjà beaucoup aimé « Peau d’homme » du même auteur avec Zanzim en illustrateur. Mais j’apprécie encore plus « Monsieur désire ? Une BD qui suscite les questions, les réflexions, pleine de nuances et de sens.
    Une vraie réussite !

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  • XIXème siècle, en Angleterre. Edouard est un jeune noble fortuné. Pour repousser l’ennui permanent dans lequel il se sent, il multiplie les conquêtes, les aventures amoureuses sans lendemain, les soirées dépravées à boire et se droguer. Au retour de l’une de ces soirées, alors qu’il est encore...
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    XIXème siècle, en Angleterre. Edouard est un jeune noble fortuné. Pour repousser l’ennui permanent dans lequel il se sent, il multiplie les conquêtes, les aventures amoureuses sans lendemain, les soirées dépravées à boire et se droguer. Au retour de l’une de ces soirées, alors qu’il est encore une fois en piteux état, Lisbeth, une toute nouvelle domestique se charge de le déshabiller et de le mettre au lit. C’est le début d’une étrange relation qui se créé entre eux deux. Lisbeth est pourtant laide, discrète mais elle n’hésite pas à faire de preuve de franchise vis-à-vis d’Edouard qui, peu à peu, en fait sa confidente.

    L’histoire est très sombre et le personnage d’Edouard, du moins au début, est réellement antipathique tandis que la timide Lisbeth est attachante. Mais la relation entre les deux personnages est vraiment bien vue, on finit par découvrir un autre Edouard qui devient presque touchant. Les dialogues et les illustrations sont très bien vus. Et au-delà de l’histoire la BD dépeint parfaitement la société anglaise de l’époque. Une réussite ! Coup de cœur !

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  • Monsieur est né dans une famille riche, en Angleterre. Au 19ème siècle, la domesticité des grands maisons se fait discrète, invisible même, mais est en même temps régie par des codes bien stricts. Ici à en ce temps-là, on ne se mélange pas !

    Monsieur est présenté comme un personnage abject,...
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    Monsieur est né dans une famille riche, en Angleterre. Au 19ème siècle, la domesticité des grands maisons se fait discrète, invisible même, mais est en même temps régie par des codes bien stricts. Ici à en ce temps-là, on ne se mélange pas !

    Monsieur est présenté comme un personnage abject, coureur de jupons, pousseur au vice, il a coupé les vivres à sa mère. Rien ne semble l’arrêter dans sa quête du mal.

    Mais Monsieur est mal, cette vie de débauche et de solitude lui pèse. Lisbeth quant à elle vient juste d’arriver de sa campagne. Pauvre, elle doit servir les autres, passer sa journée à nettoyer, pour vivre. Moche, elle n’a jamais attiré l’attention de personne. Mais Monsieur remarque ses yeux « de Madone », et ne veut bientôt plus avoir affaire qu’à elle, pour aller le chercher la nuit dans ses lieux de débauche, pour panser ses plaies, pour l’écouter surtout.

    Car il lui raconte tout, de son dépucelage par d’aristocratiques femmes au-dessus de tout soupçon, à un âge où il n’en demandait pas tant, jusqu’à ses penchants les plus inavouables, et ses actions les plus répréhensibles au regard de la vertu de l’époque.

    Si Lisbeth ne fait qu’écouter, les autres domestiques s’en trouvent perturbés, notamment ceux qui jusque-là jouissaient d’un rôle de surveillance et de contrôle…

    Monsieur en vient à demander la main de Lisbeth, non pour retrouver le droit chemin, mais sans doute pour transgresser de nouveaux interdits… Jusqu’où cette histoire peut-elle les mener ?

    C’est Lisbeth qui aura le dernier mot, dans une fin un peu rapide, qui m’a laissée sur ma faim. L’émigration vers l’Amérique est juste évoquée, et laisse le champ à tous les possibles. Peut-être à un prochain album ?

    Une partie documentaire suit la bande dessinée. J’avoue ne pas avoir été passionnée par le sujet pour m’y plonger. Elle évoque la société anglaise du 19ème siècle, la famille royale, la place de Londres dans le monde, la morale victorienne…

    Une bande dessinée qui mêle histoire et fiction, pas inintéressante à mon goût.

    https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2017/11/13/monsieur-desire-de-hubert-et-virginie-augustin/

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