"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rien n'engageait le narrateur à adopter Léo, 99 ans.
Rien ne prédestinait Léo à venir s'installer chez lui. C'est pourtant le début d'une grande aventure faite de tout petits riens. De silences qui veulent dire beaucoup, de rires qui conjurent le déclin, de tendresse pour ces vieux qui "gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas". Mais des vieux qui gardent jusqu'au bout un oeil clair sur le monde.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. le narrateur décide à sa retraite d'héberger une personne âgée chez lui. Tout se passe bien au début, et il apprécie la compagnie de son nouvel ami, Léo, âgé de 99 ans. Malheureusement, Léo chute un matin. Il part un moment à l'hôpital et quand il revient, il n'est plus le même : son esprit est souvent ailleurs et il est devenu incontinent. Difficile de l'empêcher de la nourriture pour chat que le narrateur retrouve partout dans sa maison. Difficile aussi de continuer à avoir une vie sociale dans cette situation.
C'est à la fois triste et plein d'humour, mais il y a surtout beaucoup de tendresse. Cela se lit facilement et rapidement. Un petit bonheur de plus.
Quelle est donc cette idée farfelue qui traverse l'esprit de ce jeune retraité, alors qu'il est seul, à l'aise financièrement, et qu'il pourrait jouir pleinement de sa retraite de toute autre façon ?
Adopter un vieux, voilà ce qu'il se met en tête, à la suite de la mort de sa propre tante et d'une remarque que Leo lui avait faite quelques temps auparavant.
Déterminé, il obtient l'accord du vieux monsieur, de sa famille, et met tout en oeuvre pour accueillir son hôte.
J'ai beaucoup aimé cette petite histoire, les tracas du quotidien de ces deux hommes qui essaient de partager le temps qu'il reste de la meilleure des façons, la manière touchante du narrateur de satisfaire au maximum son invité, et la description des désagréments que l'on peut supposer.
Tout ceci est livré avec une note d'humour et une grande pudeur, l'humanité de cette aventure hors du commun entreprise par cet homme bien seul est remarquable. Il a enfin le sentiment d'avoir accompli quelque chose d'important, malgré ses fonctions au sein de l'administration, dans le domaine du social vraisemblablement. Il manquait quelque chose à cette vie bien remplie, un peu d'amour, de compassion, les pensées et le recul d'un vieux monsieur qui a vécu bien des choses et voit la vie sous un autre angle.
C'est un livre qui vaut par sa simplicité et la manière dont le thème évoqué est abordé.
Voici un très court roman sur les difficultés de la vieillesse.
Après avoir travaillé toute sa vie dans un bureau au service des autres mais sans jamais faire un geste concret, le narrateur décide lors de sa retraite d'adopter une personne âgée. Il a rencontré Léo à la maison de retraite où sa tante vient de mourir.
Une fois Léo installé chez lui,son dévouement est total jusqu'à l'abnégation. Une belle relation d'amitié va s'instaurer, avec tout ce qu'une personne âgée peut contenir de souvenirs, de drôleries et de petits ratés. C'est émouvant et drôle.
Malheureusement, à la suite d'une chute, la mémoire de Léo s'efface petit à petit et tout devient plus compliqué. Difficile de continuer sans mettre en danger la vie des deux personnages.L'auteur évoque quelques délires de Léo, ses mirages.
Le témoignage est beau mais beaucoup trop rapide.J'aurais aimé que l'auteur aille plus lentement sur l'évolution de la relation entre les deux hommes, m'en dise davantage sur les vies antérieures des personnages et sur ce problème majeur de notre société.
Pierre Gagnon est né en 1957 à Arthabaska. Il vit à Québec depuis 1960. D'abord musicien, il publie en 2005 "5-FU", qui s'élève en haut du palmarès des meilleures ventes au Québec.
Au début, tout se passe bien pour le narrateur qui, sous l'œil admiratif de ses amis, parvient à obtenir, non sans mal, l'autorisation d'adopter Léo. Il réalise ensuite dans son appartement des travaux jugés nécessaires pour accueillir Léo.
Le quotidien est rythmé par des discussions, des silences, des parties de cartes. Le narrateur s'habitue progressivement aux petites manies rassurantes de Léo qui se révèle être un compagnon agréable.
Malheureusement Léo est vieux, très vieux, presque centenaire. Sa santé se dégrade de jour en jour et il perd la tête à propos e certaines choses. Par exemple, Léo prend le hamster pour un chat et le nourrit avec de la pâtée en boîte sous les yeux effarés du narrateur.
Incapable de faire face aux problèmes de santé de Léo, le narrateur se rend à l'évidence : il doit quitter sa maison et retourner dans une institution spécialisée.
Dans ce roman, l'auteur nous décrit les problèmes qu’une personne rencontre quand elle s’occupe d’une personne très âgée. Pierre Gagnon ne triche pas et donne une image juste et émouvante de la vieillesse. Dommage que son livre soit si court.
Ce livre est pour moi d'actualité car nous vivons dans un pays (la France) où la population vieillit de plus en plus en raison du baby boom d'après guerre.
L'auteur nous invite à réfléchir sur les personnes âgées : quelles places et quels rôles occupent-elles dans notre société ?
Ce livre me rappelle la tragédie de l'été 2003 où de nombreuses personnes âgées avaient perdu la vie à cause d'une canicule exceptionnelle. Certains de leurs proches ne s'étaient pas rendu à l'enterrement et/ou ne s'étaient pas manifesté lors de l'annonce de leur décès.
Tout petit roman de 87 pages ; il se lit très vite. Pierre Gagnon ne fait l'impasse sur aucun des désagréments dus à l'arrivée de Léo. Mais si tout est dit sans fioriture, il n'est jamais trash, ni vulgaire ni cru. La rencontre entre Léo et son "adoptant" est belle, simple, mais confrontée aux absences de Léo, à ses dérèglements physiques et psychiques. Tous deux s'entendront bien et vivront presqu'un an dans une ambiance joyeuse et détendue. Entre eux naîtront respect et tendresse
Ensuite, après cette période paisible, viendront quelques moments plus difficiles Un récit tout simple donc qui permet d'avoir une image beaucoup moins négative des vieux que celle souvent véhiculée dans les médias et dans les conversations. Pour ma part, Madame Yv travaillant avec les vieux, en maison de retraite, sans aller jusqu'à dire : "j'aime les vieux" qui est tout aussi ridicule que de dire : "je déteste les jeunes" parce que vous savez comme moi qu'il y a autant d'imbéciles chez les vieux que chez les jeunes -"Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con. Qu'on ait vingt ans qu'on soit grand-père" comme disait Brassens- je trouve que notre société ne fait pas grand cas ni de nos très vieux ni des personnels qui s'occupent d'eux, souvent mal payés et mal vus des autres exerçant les mêmes professions, mais dans des domaines plus "porteurs".
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